Après quatre mois de blocage, les autorités disent oui à la levée des dérogations sanitaires pour l'importation de la poudre de lait, répondant ainsi favorablement aux doléances des producteurs des produits laitiers. Ces derniers ont dû ces derniers mois composer avec la baisse de production et les pertes irrécupérables de leurs trésoreries. Tout au long de cette période, le lait en sachet s'est fait plus rare sur les étals à cause de la baisse de production due à la pénurie de la poudre de lait, interdite à l'importation depuis septembre dernier. Cette pénurie a provoqué une hausse du prix du lait en carton, du beurre, des yaourts et des viennoiseries, pourtant chères. Les producteurs des produits laitiers semblent convaincre les pouvoirs publics qui veulent éviter une autre crise dans cette filière et sur le marché, à en croire les déclarations du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafidh Henni qui a annoncé, hier, soit quelques jour après l'appel en détresse de la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA) à « la levée du gel des dérogations sanitaires, nécessaires pour l'importation du lait en poudre ». Hier, le ministre de tutelle a affirmé ainsi la levée du gèle sur les autorisations sanitaires délivrées par son département aux importateurs de la poudre du lait, ce mercredi. Cette procédure se fera à nouveau dès aujourd'hui. Une décision qui soulagera les producteurs des produits laitiers, préoccupés par l'avenir de leurs entreprises et de la filière depuis des mois. Pour rappel, l'interdiction de l'importation de la poudre du lait est intervenue dans la foulée des interdictions par les autorités d'une pléthore de produits alimentaires et industriels, dans l'objectif d'assainir le marché national de « certaines pratiques malsaines » et la baisse de la facture d'importation annuelle du pays. Il serait aussi préférable que les producteurs de produits laitiers intègrent l'utilisation progressive du lait cru produit localement dans leur activité. M. Henni a appelé « l'ensemble des laiteries à intégrer progressivement le lait frais produit localement dans la fabrication des produits laitiers pour réduire la facture d'importation de la poudre de lait ». L'utilisation rationnelle de la poudre de lait soutenue par l'Etat est aussi souhaitable, précisant que les subventions à la production laitière seront révisées, conformément à la décision du Président de la république de réformer le système des subventions publiques de produits de base dont le lait fait partie. Les producteurs laitiers doivent se soumettre à de nouvelles mesures, restrictions ou changements et doivent s'adapter pour pouvoir poursuivre leur activité et faire face à la concurrence. La levée du blocage sur les autorisations sanitaires à l'importation de la poudre de lait intervient dans un contexte de crise qui devrait, selon le premier responsable du secteur inciter les producteurs à utiliser davantage le lait frais dans leur production et participer au développement de la filière de l'élevage et de la collecte de lait cru. Eviter les problèmes de production et de pénurie du lait sur le marché, mais aussi assurer une production plutôt structurelle et non conjoncturelle. Au début du mois en cours, M. Henni a annoncé depuis la région d'El Bayadh lors d'une visite de travail et d'inspection, « l'ouverture de l'importation des vaches laitières de l'étranger en début janvier prochain, sous certaines conditions fixes et précises, respectant la qualité des vaches importées », a-t-il affirmé. C'était aussi une réponse des autorités aux producteurs qui ont appelé à faciliter l'accès à l'investissement dans la filière des vaches laitières et la production des aliments de bétail pour s'affranchir de l'importation du lait en poudre. Un autre facteur conjoncturel pourrait par ailleurs influencer fortement le dynamisme de la production laitière et compresser les marges des producteurs. C'est la forte hausse des cours du lait en poudre qui se répercute aussi sur le coût de production et de vente. En 2021 «la production de la filière Lait s'est élevée plus de 3 mds et 400 millions litres dont 900 millions litres de lait de vache produits localement», selon la Cipa. Cette quantité reste inférieure par rapport à la forte demande des produits laitiers. Les pouvoirs publics ont mis en place un nouveau Plan d'action de développement de cette filière pour équilibrer le marché, instable depuis des décennies. « D'ici deux ans, à l'horizon 2024, onze (11) groupes d'appui à la filière lait pour assurer son développement seront ouverts a fait savoir récemment, le directeur général de l'Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers (ONIL), Khaled Soualmia.