On se souvient encore des ruptures d'approvisionnement du marché en produits alimentaires de larges consommations, les mois passés. La pénurie a touché particulièrement, l'huile de table, la farine, la semoule et le lait. Des produits subventionnés par l'Etat. Pour faire face à ce phénomène qui s'étend, notamment, à l'approche du mois de Ramadhan, le ministère du Commerce et de la promotion des exportations organise une contre-offensive. Plusieurs mesures ont été prises pour assurer la disponibilité des produits alimentaires afin de répondre à la demande croissante durant le mois sacré. L'objectif est d'empêcher, dès maintenant, la rupture des produits sus-cités et calmer l'envolée des prix. Raison pour laquelle, le Gouvernement a décidé de plafonner les prix de certaines denrées, à l'instar de l'huile de table, du sucre et de la semoule. Dans un entretien accordé à l'Agence presse service (APS), le Directeur de l'organisation des marchés et des activités commerciales au ministère du Commerce, Ahmed Mokrani est revenu sur les différentes mesures prises par le ministère de tutelle pour rendre le mois de Ramadhan moins pénibles financièrement pour les ménages. Il a mis l'accent sur les interventions ponctuelles, et ce, dès l'apparition des rumeurs sur une éventuelle pénurie d'huile de table, de farine, du lait ou de sucre qui tiennent principalement des spéculateurs. Le risque de pénurie n'est pas à craindre pour le mois de Ramadhan, a fait savoir M. Mokrani, assurant qu'«une commission interministérielle œuvre actuellement à garantir la disponibilité en quantités suffisantes et à des prix raisonnables de tous les produits de consommation, durant le mois sacré du Ramadhan». «D'importants stocks des produits alimentaires de base sont disponibles en quantités suffisantes jusqu'au mois de juin prochain, ce qui permettra un approvisionnement confortable du marché durant le mois sacré, selon le bilan de l'activité de cette commission», a-t-il ajouté, évoquant, au passage, les différentes mesures prises par le ministère du secteur pour approvisionner régulièrement le marché avec ces produits et éviter des coûts beaucoup plus grands durant ce mois sacré. Le ministère a évalué ses stocks actuel en matière de l'huile de table à « 64.703 tonnes d'huile de table, ce qui couvre la consommation des Algériens pour 40 jours», a indiqué l'interlocuteur, affirmant, dans le même sillage, «la réception au niveau des ports de 169.300 tonnes d'huile vierge, soit l'équivalent de 162.528 tonnes d'huile de table, une quantité suffisante pour couvrir les besoins du marché pour un trimestre et 12 jours». Pour rappel, au fort de la crise de l'huile de table survenue il y a quelques mois, le ministère du Commerce et de la promotion des exportations en concert avec les autres ministères a décidé de réviser l Décret 11-108 du 6 mars 2011 fixant le prix plafond au consommateur ainsi que les marges plafonds à la production, à l'importation et à la distribution, aux stades de gros et de détail, de l'huile alimentaire raffinée ordinaire et du sucre blanc. Il limite, également, «la compensation aux quantités d'huile alimentaire raffinée ordinaire et du sucre blanc destinées au marché intérieur et aux consommateurs exclusivement». Le ministère a rejeté toute demande d'augmentation des prix de l'huile de table, fixée par Décret au mois d'octobre dernier. Dans une nouvelle note publiée le 31 janvier passée et reprise par plusieurs médias locaux, le ministère maintient les prix de l'huile de table destinées à la grande consommation. Epargner ainsi aux plus vulnérables la précarité en plein mois de Ramadhan. Le prix d'une «bouteille de 1 litre reste, donc à 125 DA, celle de 2 litres à 250 DA, tandis que le prix du bidon d'huile de 5 litres est établi à 650 DA». Ce sont les seuls formats concernés par le plafonnement de prix. Idem pour le système de compensation. Des mesures sont aussi prises pour empêcher la pénurie d'autres produits de base, largement consommés durant le mois de Ramadhan, à l'instar du sucre, lait, semoule et farine. Ce sont les ingrédients de base de la majeure partie des plats consommés durant le mois sacré. Dans son entretien, M. Mokrani a rassuré le citoyen algérien quant à la disponibilité de quantités suffisantes pour couvrir la demande en ces matières. Il a mis l'accent aussi sur la mobilisation des services concernés pour lutter efficacement contre les spéculateurs qui provoquent les pénuries et la panique des consommateurs. Une pratique qui peut coûter cher à son auteur qui risque une lourde peine de prison. Il a été, aussi, décidé dans le même objectif l'élaboration d'«un texte de loi permettant de plafonner les marges bénéficiaires en vue de préserver le pouvoir d'achat du citoyen tout en prenant en considération les intérêts des commerçants», a fait savoir récemment le ministre de tutelle, Kamel Rezig.