Le mois de Ramadhan commence aujourd'hui ou demain. Depuis quelques semaines, le gouvernement tente de rassurer: le Ramadhan 2010 sera différent des précédents. Les autorités affirment avoir pris toutes les dispositions pour permettre aux Algériens de vivre le mois sacré dans de bonnes conditions : importations de viandes, renforcement du dispositif de contrôle des commerçants, lutte contre la spéculation. Mais ces mesures sont suffisantes ? Certainement pas. La preuve, la mercuriale ne s'essouffle pas. Le ministre du Commerce lui-même, a averti avant-hier qu'un «déséquilibre relatif des prix » marquera les premiers jours du mois de Ramadhan, notamment ceux des fruits et légumes dont la demande sera très forte, soulignant que cette situation sera « très limitée», dans le temps et les prix retrouveront leurs équilibres. S'agissant du mécanisme de plafonnement des prix M. Benbada a indiqué que cette mesure sera adoptée durant tout le mois de jeûne, pour ce qui est de certains produits de large consommation, au cas où leurs prix seraient «trop élevés». «Cependant, a-t-il ajouté, cette procédure s'effectuera en fonction de la structure des prix et avec la collaboration de tous les secteurs techniques, tels l'agriculture, l'industrie, la pêche, le but étant d'aboutir à la mise au point d'un mécanisme permanent de plafonnement» des prix. En juillet dernier, dans une communication, le ministère du Commerce, assure que le marché national des produits alimentaires de base (matières premières alimentaires, produits d'épicerie, fruits et légumes, viandes) est approvisionné régulièrement et en quantités suffisantes, tant en ce qui concerne les ménages que l'outil de production. «Le problème risque de se trouver au niveau de certains comportements et pratiques commerciales spéculatifs, auxquels il faut faire face de façon coordonnée et concertée entre les différentes parties», lit-on dans la communication. Les principaux produits alimentaires consommés par les ménages algériens concernent, les blés et dérivés les laits et produits laitiers; les huiles; le sucre; les fruits et légumes; les viandes (rouges et blanches); le concentré de tomate; les légumes secs; le café. La couverture est assurée par l'offre émanant des opérateurs économiques publics et privés, à partir de la production nationale et/ou de l'importation. La branche agroalimentaire, constitue une branche dominante du secteur industriel national, en participant à plus de 50% du PIB industriel et 41% de la valeur ajoutée. Elle a généré un chiffre d'affaires supérieur à 300 milliards de dinars et fourni plus de 71.000 emplois. La consommation moyenne nationale est estimée à 24.millions de quintaux pour la semoule et 25 millions de quintaux pour la farine. La satisfaction des besoins est assurée par 407 unités de trituration de blés. Les capacités annuelles de trituration sont de 100 millions de quintaux en semoule et farine, qui représentent plus du double des besoins du marché intérieur estimés à 49.000.000 de quintaux. Concernant le lait la consommation moyenne nationale de lait est de l'ordre de 3,5 milliards de litres par an dont, 2 milliards de litres en lait cru, 500 millions de litres de lait en poudre et 1,2 milliards de Lait en sachet. 50% de la consommation du pays provient de l'importation et l'algérien consomme plus de lait qu'il n'en produit (110 litres/an contre 70 au Maroc, 98 en Tunisie). Le réseau de production à travers le territoire national est constitué de 107 unités dont : 16 unités pour le Groupe GIPLAIT (secteur public) et 91 unités pour le secteur privé. 40% du marché sont couverts par GIPLAIT alors que 60% des autres parts de marché sont détenus par les laiteries privées. La consommation moyenne nationale en huiles alimentaires est de l'ordre de 400.000 tonnes environ, soit 360.000.000 de litres par an et une consommation de 15 litres/habitant/an. « L'essentiel de la production est issu des huiles brutes transformées au niveau des unités ci-après CEVITAL 75% de la production nationale ; Les 25% restants sont partagés entre: COGRAL (ex. ENCG); AFIA; Unités KOUNINEF; ZINHOR (Oum-El-Bouaghi); PROLIPOS (Ain M'Lila)», souligne une communication du ministère du Commerce relative à l'approvisionnement du marché national en produits alimentaires de large consommation, alors que la consommation nationale globale en sucre est de l'ordre de 1,1 million de tonnes, correspondant à une consommation de plus de 30 kg par habitant/an contre 18 à 20 kg au niveau mondial), plaçant l'Algérie parmi les dix plus gros consommateurs mondiaux. Pour la viande, la consommation moyenne nationale est de 340.000 tonnes viandes rouges et 240.000 tonnes de viandes blanches. La consommation annuelle par habitant est estimée à 10 kg/ hab /an de viandes rouges et 7 kg/hab/an en viandes blanches. La production moyenne annuelle est de l'ordre de 300.000 tonnes de viandes rouges ovines et bovines avec des importations d'appoint de 40.000 tonnes de viandes bovines congelées (12% de la consommation); ce qui ramène l'offre à 340.000 tonnes. A cette quantité, s'ajoutent 240.000 tonnes de viandes blanches (poulet et dinde), issues totalement de la production avicole locale. Sur ce marché, 1.950 producteurs privés (élevage, abattage et importation) opèrent, qui s'ajoutent à l'offre de la Société de Gestion des Participations « PRODA » (opérateur public). Pour les fruits et légumes frais, l'offre globale est de l'ordre de neuf millions de tonnes environ, dont: 5.500.000 tonnes fruits frais; 3.500.000 tonnes légumes. Les légumes frais sont issus totalement de la production nationale, alors que pour les fruits des importations d'appoint, sont acquises annuellement avec en moyenne 250.000 tonnes orientées essentiellement sur la banane et les pommes.