Comme il fallait s'y attendre «la ville d'origine du Président russe, Vladimir Poutine, n'accueillera pas le match européen le plus important de la saison dans sa Gazprom Arena». L'UEFA a trouvé une solution de repli avec le Stade de France, à Saint-Denis, où s'est jouée la finale de l'édition 2006 entre Arsenal et le FC Barcelone et, six ans plus tôt, celle entre le Real Madrid et Valence. Le président de la Fédération polonaise de football Kulesza annonçait sur Twitter, que la Pologne «n'envisage pas de jouer le match de barrage» au Mondial-2022 contre la Russie, prévu le 24 mars à Moscou. Abondant dans le même sens, le capitaine de l'équipe polonaise, Robert Lewandowski, a appelé vendredi soir, dans un message sur Twister à la «solidarité avec les victimes» de l'attaque russe. «Tout ce qui est beau dans le sport est à l'opposé de ce qu'apporte la guerre. Pour tous les gens qui chérissent la liberté et la paix, c'est le temps de la solidarité avec les victimes de l'agression militaire en Ukraine», ne s'arrêtant pas à cette déclaration. Il s'est proposé de discuter avec ses coéquipiers pour arriver à une position commune sur la question et la présenter à la Fédération polonaise. Plus dur dans ses propos, le président de cette même fédération dira «trêve de paroles, il est temps d'agir. En raison de l'escalade de l'agression de la Fédération de Russie en Ukraine, l'équipe de la Pologne n'envisage pas de jouer le match de barrage contre l'équipe de la Russie», ajoutant que «c'est la seule décision correcte» et qu'il travaille avec les fédérations suédoise et tchèque pour présenter une position commune à la FIFA. Quoi que la Fifa décide, nous ne jouerons pas contre la Russie en mars». Immédiatement après, le président de la Fédération de football suédoise Karl-Erik Nilsson fait savoir qu'il ne sera pas question à son tour d'affronter la Russie si les deux équipes devaient se retrouver en barrage qualificatif. «Quoi que la Fifa décide, nous ne jouerons pas contre la Russie en mars». La réaction du monde sportif n'a pas tardé, lui aussi à faire connaître sa position, il a lancé vendredi plusieurs sanctions contre la Russie, après l'intervention militaire en Ukraine, retirant à Saint-Pétersbourg l'organisation de la prestigieuse finale de Ligue des champions de football, relocalisée en France et annulant le Grand Prix de F1 de Sotchi prévu en septembre. «Nous ne pouvons pas faire comme si de rien n'était» L'attaquant du Bayern Munich a réagi à la communication du président de la Fédération polonaise : «C'est la bonne décision ! Je ne peux pas imaginer jouer un match face à l'équipe nationale russe dans une situation où l'agression armée en Ukraine se poursuit. Les footballeurs et les fans russes ne sont pas responsables de cela, mais nous ne pouvons pas faire comme si de rien n'était». Les fédérations des trois pays susceptibles de se rendre en Russie fin mars lors des barrages de la Coupe du monde, la Pologne, la Suède et la République tchèque avaient conjointement demandé, dans un communiqué publié jeudi, à délocaliser ces rencontres. Que peut bien signifier le silence de la FIFA ? Jusqu'à présent, la FIFA n'a pas encore pris la moindre mesure à l'encontre de la Russie, se contentant, jeudi, de se dire «préoccupée» face à une situation «tragique et inquiétante», selon son président Gianni Infantino. L'UEFA étudierait bien l'option de relocaliser la finale de Ligue des champions prévue le 28 mai prochain à Saint-Pétersbourg selon la BBC. Une éventualité directement liée à l'escalade des tensions entre la Russie et l'Ukraine. Boris Johnson : «Pas question de jouer en Russie» «La neutralité du football et de l'UEFA risque de prendre un sacré coup si la confédération européenne décide de céder aux demandes du gouvernement britannique en relocalisant la finale de la Ligue des Champions prévue le 28 mai prochain à Saint-Pétersbourg». Ainsi, lors d'une intervention devant le Parlement anglais, Boris Johnson a indiqué aux députés qu'il n'y avait «aucune chance d'organiser des tournois de football dans une Russie qui envahit des pays souverains».