« L'Afrique, c'est l'avenir », était le thème choisi cette année pour la 8ème édition du Forum africain sur l'investissement et le commerce, organisée mercredi et jeudi passés à Alger. Cet événement a rendu compte, en ces temps de crise économique, de la nécessité de renforcer la coopération multilatérale entre les pays africains et arabes et tirer profit des opportunités d'affaires existantes afin d'encourager la reprise économique et stimuler la croissance des pays africains durement touchés par la pandémie (Covid-19). Lors de ce Forum, l'Algérie a présenté sa nouvelle vision pour soutenir l'économie du continent très dépendante des importations à travers l'investissement, notamment, dans les secteurs agricole, industriel et énergétique. Le continent a tous les atouts, potentialités et opportunités nécessaires pour s'en sortir, mais manque de solidarité et d'investissement de long terme. L'Algérie plaide pour des investissements efficaces et durables. Pour soutenir l'investissement, le pays s'apprête à adopter une nouvelle loi sur l'investissement qui devrait être débattue à nouveau au cours d'une réunion exceptionnelle du Conseil des ministres, le 19 mai en cours. Ce nouveau texte de loi offre plusieurs facilitations à l'investissement, mais aussi pour attirer les capitaux d'investissement étrangers dans le pays. Les autorités algériennes s'engagent auprès des investisseurs algériens dans leurs projets d'investissements au niveau local, mais aussi au niveau régional. Le Forum africain sur l'investissement et le commerce qui a réuni plus de 650 opérateurs économiques a permis aux autorités et opérateurs économiques nationaux de présenter aux différentes communautés d'affaires africaines présentes à cet événement de mettre en avant les progrès réalisés par l'Algérie dans le domaine réglementaire et administratif en faveur de l'investissement. Ils ont également présenté les potentiels de coopération entre l'Algérie et les pays africains et arabes à l'avenir. Une ambition que partagent les organisations patronales algériennes et africaines présentes à ce Forum organisé, pour rappel, par le Centre arabo-africain d'investissement et de développement (CAAID). Dans son intervention, le directeur du CAAID, Amine Boutalbi, a mis l'accent sur le besoin urgent de promouvoir la coopération économique entre les pays du continent, évoquant « l'importance d'accéder au marché africain afin de diversifier l'économie nationale et de créer de la richesse ». Les pays africains, durement impactés par la crise sanitaire, subissent déjà les conséquences désastreuses de la guerre en Ukraine. Pour faire face à ces conséquences, les pays africains doivent mettre en place une stratégie de résilience économique et sociale efficace. Miser sur l'investissement et la coopération. Toutes les questions relatives aux mécanismes de renforcement des partenariats gagnants-gagnants et surtout durables ont été débattues lors des rencontres organisées au cours de ce Forum. « Tous les acteurs du domaine de l'investissement s'emploient au renforcement des opportunités de partenariat et de coopération avec le continent africain dans divers domaines, dans le but de renforcer les liens de coopération bilatérale », a souligné, M. Boutalbi. Tous les participants (ministres, hommes d'affaires et experts) se sont accordés sur la nécessité de collaborer ensemble pour impulser l'investissement dans divers domaines, notamment, stratégiques pour réduire la dépendance du continent aux importations. Relever le défi climatique, alimentaire, mais aussi sécuritaire. Adopter une position unifiée pour sortir de la crise. Intervenant, au cours de ce Forum, le président de l'Organisme arabe pour l'investissement et le développement agricole (OAIDA), Mohamed Bin Obaid Al-Mazroui, a appelé « au renforcement de la recherche d'opportunités d'investissement entre les pays arabes et africains dans tous les domaines, notamment dans l'agriculture et le commerce pour accroître le volume des investissements ». Le continent est en proie à une crise alimentaire sans précédent en raison de la guerre en Ukraine et du réchauffement climatique. Les pays africains doivent, par ailleurs, investir davantage dans les différentes infrastructures, indispensables pour promouvoir le secteur industriel, agricole et énergétique. La Zone de libre échange intercontinentale (Zlecaf), entrée en vigueur le 1er janvier 2021, devrait aider à booster les échanges commerciaux entre les pays signataires, mais aussi à identifier les opportunités de coopération entre les opérateurs économiques du continent qui offre d'innombrables opportunités et de multiples potentialités de coopération. L'Algérie compte bien profiter de ce carrefour commercial pour agrandir ses parts de marché en Afrique et renforcer ses investissements. Le projet de l'autoroute transsaharienne vient conforter les efforts du pays, déterminé à multiplier ses investissements dans le continent. Le pays a signé plusieurs accords de coopération dans le domaine de l'énergie avec le Niger, le Nigeria, la Libye... D'autres domaines sont à explorer. Les investisseurs algériens veulent tirer profit des opportunités d'affaires du continent.