Hier, dimanche, le président Abdelmadjid Tebboune, accompagné d'une délégation ministérielle importante, est arrivé en Turquie pour une visite d'Etat de trois jours, du 15 au 17 mai, à l'invitation de son homologue, Recep Tayyip Erdogan. Le Président Tebboune a été accueilli, à l'aéroport international d'Ankara, par le vice-président de la Turquie, Fuat Oktay. A son départ d'Alger, le président de la République a été salué par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, le Général de corps d'Armée, chef d'Etat-Major de l'Armée nationale populaire (ANP) Saïd Chanegriha, et le directeur de cabinet à la présidence de la République, Abdelaziz Khellaf. Le président Tebboune aura avec le président turc des «entretiens sur les relations algéro-turques et les moyens de les renforcer au mieux des intérêts des deux peuples frères, ainsi que sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun », selon un communiqué de la présidence de la République. Côté turc, on fait savoir que des accords, protocoles et mémorandums sur le renforcement de la coopération existante seront signés au cours de cette visite, qui coïncide avec la célébration du 60è anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Turquie et l'Algérie. Un communiqué de la direction de la Communication de la Présidence turque annonce que dans le cadre de cette visite, la première réunion du Conseil de coopération de haut niveau Turquie-Algérie se tient aujourd'hui, lundi, à Ankara sous la supervision des deux chefs d'Etat. Selon la même source médiatique, cette réunion servira de cadre de discussion des relations turco-algériennes profondément enracinées et fondées sur des liens historiques, ainsi que des mesures pouvant être prises pour développer la coopération bilatérale. Pour Alger, la visite d'Etat du Président de la République en Turquie représente une opportunité pour renforcer les relations entre les deux pays frères, et hisser le partenariat au niveau des aspirations de leur peuple. Elle donnerait un nouveau souffle à la coopération bilatérale soutenue par le traité d'amitié et de coopération depuis 2006, en plus de renforcer le partenariat existant entre les deux pays et de poursuivre la concertation politique sur les questions régionales et internationales. Pour rappel, cette visite intervient après une série de visites et de rencontres tenues par les hauts responsables des deux pays, notamment depuis la visite de travail et d'amitié du président turc en Algérie les 26 et 27 janvier 2020, au lendemain de l'élection d'Abdelmadjid Tebboune à la présidence de la République. Au cours de cette visite, le président Erdoğan avait mis l'accent sur le « caractère stratégique » des relations entre l'Algérie et la Turquie, et réitéré sa volonté de renforcer la concertation politique sur les questions d'intérêt commun. La qualité des relations politiques entre l'Algérie et la Turquie gêne certaines parties qui tentent d'y porter atteinte. L'an dernier, l'ambassade de Turquie en Algérie a dû réagir dans un communiqué publié sur sa page Facebook, à des «allégations selon lesquelles la Turquie s'efforce d'interférer sur la scène politique algérienne et qu'elle aurait agi en faveur de certains éléments». Cela ne reflète nullement la vérité, avait insisté l'ambassade de Turquie dans son communiqué, ajoutant que ces allégations relayées par certains médias «cherchent à porter atteinte aux relations entre les deux pays amis et frères». L'ambassade de Turquie en Algérie avait estimé «évident que les auteurs de cette propagande mensongère et de fausses rumeurs, qui visent à brouiller l'évolution positive des relations chaleureuses et amicales entre la Turquie et l'Algérie, ne tiennent pas compte de la profondeur des liens fraternels entre les deux pays ». Le communiqué avait souligné que « ces relations bilatérales, qui se développent dans tous les domaines sur la base du respect mutuel ainsi que les liens sincères remontant à plusieurs siècles entre les peuples des deux pays, sont suffisamment forts et puissants au point de faire échouer toutes les initiatives négatives qui tentent de nuire à ces relations». Tout dernièrement, c'est le ministère turc des Affaires étrangères qui a dû démentir les allégations de certains médias marocains relatives à la reconnaissance par la Turquie de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. En fait, les relations entre l'Algérie et la Turquie sont au beau fixe et cela dérange beaucoup d'intérêts.