Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du Territoire, M. Kamel Beldjoud, a reçu, hier dimanche à Alger, le ministre tchadien de la Sécurité publique et de l'Immigration, Idriss Dokony Adker, en visite en Algérie. «Au cours de cet entretien avec le ministre tchadien l'expérience algérienne dans le domaine sécuritaire depuis les années 1990, a été évoquée», a indiqué Kamel Beldjoud, faisant savoir que le ministre tchadien de la Sécurité publique et de l'Immigration, tient à s'inspirer de l'exemple de l'Algérie dans ce domaine. Qualifiant les relations algéro-tchadiennes de privilégiées, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, a affirmé que les deux pays ont convenu de relancer les accords signés entre les secteurs de l'Intérieur des deux pays en 2016. «Ma visite en Algérie, a pour sa part, indiqué, Idriss Dokony Adker s'inscrit dans le cadre de la coopération dans le domaine sécuritaire, faisant part de la volonté de mon pays de bénéficier de l'expérience acquise par l'Algérie dans le domaine sécuritaire». «Ma visite en Algérie a pour objectif de discuter et d'échanger les expériences avec l'Algérie qui a su faire face à des situations difficiles notamment dans les années 1990», a poursuivi le ministre tchadien de la Sécurité publique et de l'immigration. Le Tchad qui traverse une période transitoire après le décès du chef de l'Etat, a poursuivi Idriss Dokony Adker, s'attelle à mettre en place un Conseil militaire de transition, dont les objectifs, a-t-il observé, consistent à assurer la sécurité du pays. Ce qui nous a amené, a-t-il ajouté, à solliciter l'aide de l'Algérie, forte d'une expérience, inégalée, en matière sécuritaire. «Dans des moments difficiles, il va de soi de solliciter l'aide de la part de pays amis et proches», a encore indiqué le ministre tchadien de la Sécurité publique et de l'émigration. Le Conseil militaire de transition, a fait remarquer Idriss Dokony Adker, planche sur quatre axes, à savoir la mise en place d'un gouvernement civil, une Charte, l'organisation d'un dialogue national inclusif et enfin la tenue d'élections libres et transparentes. «Cela implique la mise en place d'un système sécuritaire intérieur. Ainsi, je voudrai, à travers cette visite, voir dans quelle condition le ministère de l'Intérieur algérien puisse nous accompagner pour concrétiser l'ensemble de ces démarches», a-t-il dit. Fin novembre dernier, des groupes politico-militaires avaient obtenu, la mesure d'amnistie qu'ils avaient réclamée et posée comme condition première à leur participation à tout dialogue officiel avec le pouvoir de N'Djamena. Le 29 novembre, Mahamat Idriss Déby Itno a officialisé, en Conseil des ministres, l'adoption de deux projets de loi d'amnistie générale. Le premier concerne 39 personnes, accusées d'atteinte à l'intégrité de l'Etat et de délits d'opinion ou condamnées pour ces mêmes motifs. Le second concerne plus particulièrement les groupes politico-militaires et les opposants en exil avec lesquels le président de la transition a entrepris de négocier avant le dialogue national, prévu au Tchad. Il devait s'appliquer à 257 membres de groupes armés accusés d'actes de terrorisme ou d'enrôlement de mineurs de moins de 18 ans, ou détenus pour ces mêmes faits.