Les responsables algériens s'adapteront-ils à ce nouveau monde dynamique en perpétuel mouvement, n'existant pas de modèle statique ? L'action gouvernementale doit définir clairement les objectifs stratégiques: comment se pose le problème; quelles sont les contraintes externes (engagements internationaux de l'Algérie); quels sont les contraintes socio-économiques, financières et techniques internes; quels sont les choix techniquement possibles et les ensembles de choix cohérents et quelles sont les conséquences probables de ces choix, quelles méthodes de travail choisir qui permettent de déterminer les paramètres (moyen et long terme) et les variables (court terme) dont dépend un système complexe. Après avoir décomposé la difficulté en éléments simples, il convient de se poser des questions et apporter des réponses opérationnelles, loin des théories abstraites, réalisations physiques et plan de financement sur chacun des éléments : Quoi ? Qui ? Où? Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ? Comment faire ? L'on devra distinguer dans la hiérarchisation les projets capitalistiques dont le seuil de rentabilité, si le projet est lancé en 2022, ne sera réalisable horizon 2028/2030, des projets moyennement capitalistiques, avec un seuil de rentabilité au bout de cinq années et des projets faiblement capitalistiques (PMI/PME) au bout de 2/3 années, mais devant tenir compte des nouvelles mutations mondiales. C'est dans ce cadre qu'est intéressante les propositions de Jacques Attali sur les industries d'avenir qu'il nomme les industries de la vie: la santé, l'alimentation, l'écologie, l'hygiène, l'éducation, la recherche, l'innovation, la sécurité, le commerce, l'information, la culture; et bien d'autres, ces segments étant capables d'augmenter leur productivité, et donc d'améliorer sans cesse leur capacité de satisfaire la demande sociale nouvelle. Dans le cadre, la structure de l'action en faveur des réformes est globalement formée de cinq segments qui fondent le processus opérationnel de mise en œuvre: l'administration qui constitue la cheville ouvrière par son importance stratégique,-la société civile/syndicats, les citoyens dans leur diversité, les partis politiques et les opérateurs publics et privés. C'est une entreprise d'envergure consistant principalement à réorganiser: premièrement, le champ des partis politiques qui ont de moins en moins d'audience auprès de la société ainsi que la réforme des institutions centrales et locales impliquant la débureaucratisation, la numérisation étant un des solutions, et une réelle décentralisation autour de grands pôles économiques régionaux; deuxièmement, le système information avec la numérisation qui en ce XXIème siècle n'est plus le quatrième pouvoir mais le cœur du pouvoir même; troisièmement, réorganiser le mouvement syndical et associatif dont la promotion de la femme signe de la vitalité de toute société; quatrièmement, la réforme de la justice par l'application et l'adaptation du Droit tant par rapport aux mutations internes que du droit international; cinquièmement, adapter le système éducatif, centre d'élaboration et de diffusion de la culture et de l'idéologie de la résistance au changement et à la modernisation du pays où la déperdition du primaire au secondaire et la baisse du niveau devient alarmant; sixièmement la réforme du foncier agricole et industriel, du secteur de l'énergie avec le primat à l'efficacité énergétique et un nouveau modèle de consommation, dont un nouveau management stratégique de Sonatrach, lieu de production de la rente pour plus transparence dans sa gestion; septièmement, la réforme du système financier qui est un préalable essentiel à la relance de l'investissement public, privé national et étranger, les banques publiques et privées étant au cœur d'importants enjeux de pouvoir entre les partisans de l'ouverture et ceux de préservation des intérêts de la rente. En conclusion, l'Algérie est un grand pays reconnu par la communauté internationale comme un acteur de la stabilité de la région méditerranéenne et africaine. Dans ce cadre, notre pays a besoin de plus de morale afin de favoriser un large front national mobilisant tous les acteurs sans exclusive, la priorité étant le combat contre la corruption et le terrorisme bureaucratique condition du redressement national. Pour cela s'imposent de nouvelles intermédiations politiques, sociales, culturelles et économiques, loin des aléas de la rente. Aussi, un regard critique et juste doit être posé sur sa situation, ni sinistrose, ni autosatisfaction, sur ce qui a déjà été accompli de 1962 à 2021 et de ce qu'il s'agit d'accomplir entre 2022/2025/2030 au profit exclusif d'une patrie qui a besoin de se retrouver et de réunir tous ses enfants autour d'une même ambition et d'une même espérance, la sécurité nationale et le développement économique et social du pays Pr des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul