Les Jeux africains 2023 sont censés se dérouler dans un an pile, du 4 au 19 juin au Ghana. Cette 13e édition, qui devrait regrouper 25 disciplines, pourrait en partie servir de qualifications pour les Jeux olympiques de Paris 2024. À condition que ses différents organisateurs aplanissent rapidement leurs différends. Dans un an pile s'ouvriront les 13es Jeux africains, les premiers organisés à Accra. Pour cette édition 2023, prévue du 4 au 19 août (dates annoncées), près de 5 000 athlètes sont attendus dans la capitale ghanéenne. Ils seront hébergés à l'Université du Ghana, sur le campus de Legon. Mais le véritable épicentre de ces «JO de l'Afrique» sera Borteyman, un quartier situé à une vingtaine de kilomètres à l'ouest d'Accra. Un complexe sportif, qui sera ensuite converti en «université pour le sport et le développement», y est en cours de construction. Il devrait notamment contenir un centre aquatique avec un grand bassin olympique et 1 000 places, une salle de sport polyvalente de 1 000 places pour des disciplines comme le basket-ball ou la boxe, et une autre (temporaire) de 500 places pour les sports collectifs et les arts martiaux. Des courts de tennis et des terrains d'entraînement (athlétisme, football) y sont également prévus. Quelques incertitudes sur les infrastructures et les disciplines En revanche, le grand stade de 50 000 places envisagé à Borteyman ne devrait pas voir le jour, où en tout cas pas pour les Jeux africains 2023. Sa réalisation a pris trop de retard, du fait notamment de la pandémie de Covid-19. Et il faudra donc s'appuyer le Legon Stadium, une enceinte actuellement en rénovation et dont la capacité devrait être d'environ 11 000 places. «Pour certaines installations comme le grand stade, ça va être assez compliqué de les achever dans les délais», confirme ainsi Mustapha Berraf, le président de l'Association des comités nationaux olympiques d'Afrique (Acnoa). L'Acnoa, qui est censé avoir en charge les aspects organisationnels, managements et marketing de ces Jeux, souhaite par ailleurs que des sports comme le bras de fer ne figurent plus à son programme. «Nous avons émis quelques petites réserves sur les disciplines sportives, pour en introduire d'autres à caractère olympique comme la lutte, explique l'Algérien Mustapha Berraf. Elles remplaceraient certains sports qui ont peut-être un caractère populaire au Ghana, mais qui ne sont pas reconnus comme olympiques [1]». Car ces Jeux africains, dont le budget dépasse les 200 millions de dollars US, ont vocation à être un passage incontournable vers les prochains JO d'été. «Ils serviront de qualification officielle pour les XXXIIIe Jeux olympiques Paris 2024», assurent ainsi les Ghanéens. Conflits entre les organisateurs Mais rien n'est moins sûr à 365 jours de cet événement panafricain. Comme d'autres éditions par le passé, ces Jeux africains 2023 se retrouvent en effet pris dans un conflit entre l'Union africaine (UA), propriétaire de l'événement, et d'autres acteurs. Cette fois, c'est surtout avec l'Union des confédérations sportives africaines (UCSA) que l'UA est en bisbille. L'UCSA, qui doit gérer l'aspect sportif et technique des compétitions, a par exemple manqué des réunions préparatoires. Elle estime que ses prérogatives ne sont pas respectées. «La situation est toujours sous tension, juge Berraf. Mais on est en train de tout faire pour résoudre cette situation conflictuelle et malheureuse». Il ajoute : «Le Comité international olympique suit de très près la situation.» Car le temps presse : les fédérations internationales dont le sport figure au programme de Paris 2024 sont en train de définir comment les athlètes se qualifieront pour les prochains JO d'été. Si des désaccords persistent entre les organisateurs de ces 13es Jeux, ils ne seront pas intégrés aux épreuves qualificatives pour la prochaine olympiade. Ils perdront alors de leur attrait sportif, surtout auprès des stars du continent. C'est ce qui était par exemple arrivé aux Jeux africains de Brazzaville en 2015. Malgré des investissements colossaux du Congo, de nombreuses vedettes avaient ainsi zappé ces Jeux du cinquantenaire, pourtant organisés à moins d'un an des JO de Rio. Pour les Jeux africains 2019 de Rabat, un compromis avait été trouvé entre l'UA, l'UCSA et l'Acnoa. Quelques épreuves avaient ainsi servi de tremplin vers les JO de Tokyo. Assisterait-on à un retour en arrière avec Accra ? [1] Le bras de fer, les échecs ou le cricket ne figurent ni au programme des Jeux olympiques, ni à celui des Jeux mondiaux. Les disciplines pressenties à Accra : athlétisme, badminton, basket-ball, beach volley, boxe, bras de fer, cricket, cyclisme, echecs, escrime, Football, golf, gymnastique, haltérophilie, handball, hockey sur gazon, natation, judo, karaté, para-athlétisme, para-haltérophilie, rugby, squash, taekwondo, tennis, tennis de table, triathlon, volley-ball, teqball.