L'ultime stage des Bleus avant le Mondial-2022, ultra resserré, a débuté lundi avec deux nouvelles blessures et un nouveau bras de fer opposant Kylian Mbappé à la Fédération sur les droits à l'image, avant deux rendez-vous de Ligue des nations à ne pas rater. Bobos Avoir déplacé la Coupe du monde en automne (20 novembre-18 décembre) a une conséquence sur le calendrier : l'habituel stage de préparation d'avant-tournoi passe à la trappe et les matches de septembre contre l'Autriche jeudi et au Danemark dimanche font office de galop d'essai final pour la bande de Didier Deschamps. Mais le patron des champions du monde en titre est noyé sous une pluie d'absences. Lundi, celles du capitaine Hugo Lloris (lésion à la cuisse droite) et de l'arrière gauche Theo Hernandez (déchirure à la cuisse droite), remplacés par le novice Alban Lafont et l'habitué Lucas Digne, se sont ajoutées à une longue liste de blessures. En plus de celle de Paul Pogba, convalescent après son opération du genou droit, il manque d'autres indéboulonnables comme Presnel Kimpembe, Lucas Hernandez, N'Golo Kanté, Kingsley Coman, Karim Benzema et Adrien Rabiot. Bizuths et revenants Sans cette cascade d'absences, les Monégasques Benoît Badiashile et Youssouf Fofana n'auraient probablement pas été invités au Château de Clairefontaine, lundi. «J'étais assez surpris d'être sélectionné, je ne m'y attendais pas forcément. Quand on est sélectionné pour la dernière liste avant le Mondial, forcément on peut avoir des ambitions et espérer y participer», a souligné lundi Badiashile, qui supplée numériquement Kimpembe et Hernandez, défenseurs centraux gauchers comme lui. Son coéquipier Fofana a lui grillé la politesse à des milieux déjà capés et retrouve son ancien binôme monégasque Aurélien Tchouaméni, désormais au Real Madrid. Mais le nouveau venu qui a le plus à gagner sera sans doute Randal Kolo Muani. «Il amène de la présence, de la profondeur, avec une bonne efficacité, beaucoup de qualités», a relevé Deschamps à propos du nouvel avant-centre de l'Eintracht Francfort. Trois «Espagnols» reviennent à Clairefontaine après une longue absence : Ousmane Dembélé, parti de l'Euro-2021 sur blessure, et rayonnant depuis plusieurs mois au Barça, Ferland Mendy, plus vu depuis mars 2021, et Eduardo Camavinga, deux ans après sa dernière sélection, ont désormais l'espoir de monter dans l'avion pour Doha. Pour Olivier Giroud, la fenêtre de septembre n'offre qu'une ouverture limitée vers le Mondial. Son rappel est dû, comme en mars, au forfait de Karim Benzema. Or, associer les deux n'est pas une option pour Deschamps : Giroud (112 sélections, 48 buts), titulaire au Mondial-2018, ne peut redevenir une simple doublure qui se «contente de miettes», a redit le sélectionneur auprès de Téléfoot. La rentrée est également marquée, comme souvent, par les opérations marketing. Mais Kylian Mbappé, mécontent de la gestion du droit à l'image collectif des joueurs de l'équipe de France, a relancé le débat en annonçant, dans un communiqué, qu'il ne prendrait pas part à une séance photo mardi à Clairefontaine. L'attaquant star et ses représentants «regrettent vivement qu'aucun accord n'ait pu, comme demandé, être trouvé en amont de la Coupe du monde» sur ce sujet qui a déjà fait polémique en mars. Le président de la FFF Noël Le Graët, qui a prévenu ces derniers mois qu'il ne comptait pas renégocier avant le Mondial la charte régissant ces droits, était attendu au centre d'entraînement dans l'après-midi pour s'entretenir avec des joueurs. Enjeux collectifs La France, tenante du titre déchue en Ligue des nations, s'est complètement loupée en juin (deux défaites, deux matches nuls) et doit éviter de nouveaux faux pas contre l'Autriche au Stade de France et à Copenhague face au Danemark, sous peine de subir une indigne relégation en deuxième division. D'autant que finir lanterne rouge du groupe priverait la France du statut de tête de série pour les qualifications à l'Euro-2024…n