La pression tombe progressivement sur le marché de l'automobile en Algérie. Après l'annonce, la semaine dernière, de l'autorisation à nouveau de l'importation de véhicules d'occasion de moins de trois ans, une décision largement louée par les Algériens, le ministère de l'Industrie annonce au grand jour la signature d'une convention-cadre entre le ministère de l'Industrie et le groupe italien de construction automobile FIAT visant le lancement d'un projet de construction automobile dans la zone industrielle Tafraoui dans la wilaya d'Oran.De quoi rassurer, notamment, le citoyen lambda qui pourrait, désormais, acquérir un véhicule de la voiture Fiat made in Algeria, dès la fin 2023. C'est ce qu'a déclaré, le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar, en marge de la signature, avant-hier, de la convention. «Les premiers véhicules Fiat fabriqués en Algérie devraient être disponibles à partir de la fin de l'année 2023», a-t-il indiqué, affirmant, toutefois, qu'»aucun investissement dans l'industrie automobile reposant sur le simple montage ne sera approuvé». L'Algérie est déterminée à bâtir une industrie automobile solide, forte et rentable avec ses partenaires pour offrir le meilleur au consommateur algérien, entre autres, et créer de la valeur ajoutée sur le marché. «Le consommateur algérien aura droit aux mêmes modèles et aux mêmes technologies», a promis de son côté, Carlos Tavares, Président-directeur général (P-DG) du groupe Stellantis, qui compte dans son portefeuille la marque italienne, ajoutant que «la mission est très claire : avec la marque Fiat, nous allons apporter à la société algérienne ce que nous avons de meilleur pour offrir aux Algériens une mobilité sûre, propre et abordable». Il affirme l'adhésion de son groupe à la nouvelle vision et stratégie de l'Algérie de construire une industrie automobile plus «solide et plus forte». Cette entente mutuelle a encouragé les deux parties à s'engager dans ce projet. «Le choix de FIAT a été motivé par l'engagement de cette marque à réaliser un transfert technologique effectif ainsi qu'un taux d'intégration qui s'accorde avec les aspirations du ministère pour bâtir une industrie automobile à la hauteur des objectifs fixés», a expliqué M. Zeghdar, estimant, à ce propos que «cette intégration va progresser au fur et à mesure que le marché se développe et que notre part de marché se développe aussi». «Le marché algérien possédait un potentiel très important», a-t-il ajouté, assurant que «le caractère stratégique du lancement du projet de production de véhicules de marque Fiat en Algérie, auquel le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune accorde un intérêt particulier, compte tenu de la volonté commune avec son homologue et ami, Sergio Mattarella, président de la République d'Italie, s'inscrit dans le cadre du renforcement et de l'élargissement de la coopération économique bilatérale, tel qu'exprimé lors de la visite d'Etat effectuée récemment par le Président Tebboune en Italie». Après trois ans de blocage et de remise à niveau du secteur automobile, le Gouvernement relance ce secteur sur de nouvelles bases plus solides, très porteur dans lequel il conviendrait d'investir davantage. «La signature de cette convention marque le début d'une nouvelle ère industrielle dans notre pays, dans l'industrie automobile, avec la contribution du partenaire italien», a souligné le ministre, ajoutant que «pour ce faire, le secteur de l'Industrie veillera à la concrétisation effective de ces projets par un accompagnement soutenu, après la signature de cette convention-cadre, prévoyant une feuille de route pour accélérer la réalisation en vue d'une entrée en production en un temps record». Ce projet permettra aux citoyens et aux entreprises économiques, selon lui, «de faire l'acquisition de véhicules aux normes internationales, d'une part, et de créer une valeur ajoutée dans notre économie nationale, d'autre part». Ce qu'a approuvé M. Tavares, assurant, à son tour, qu'»il n'y aura aucun décrantage entre les Fiat qui seront fabriquées dans la zone industrielle Tafraoui dans la wilaya d'Oran et celles fabriquées ailleurs dans le monde». Concernant les conditions de signature de cet accord, le ministre a rappelé que «les conditions d'exercice de cette activité reposent essentiellement sur la création de richesse par l'intégration d'éléments produits localement dans les véhicules fabriqués, pour atteindre, à court terme, des taux correspondant aux investissements qui seront engagés par l'Etat pour assurer un climat idoine au constructeur». «Ne seront approuvés dans cette filière que les projets industriels répondant à cette condition sine qua non», a-t-il ajouté.