La détresse énergétique pousse les gouvernements européens au délire. Certaines décisions divisent et provoquent l'incompréhension de leurs fournisseurs de gaz. Réunis avant-hier, dans le cadre de la 24ème rencontre ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), les Etats membres et observateurs ont discuté de l'impact du plafonnement des prix du gaz sur le marché. Ils mis l'accent sur «l'importance de la coopération et de la coordination entre les pays membres», réaffirmant, dans un communiqué publié sur le site web du Forum, leur soutien à «un dialogue véritable et renforcé entre les producteurs, les consommateurs et les autres parties prenantes concernées dans le but d'assurer la sécurité de la demande et la sécurité de l'approvisionnement, ainsi qu'un dialogue ouvert, marchés du gaz transparents, sans entraves et non discriminatoires». Le groupe a exprimé, à l'occasion, ses préoccupations à propos des «tentatives visant à modifier les fonctions de découverte des prix et de gestion des risques des marchés et à imposer des plafonds de prix motivés par des considérations politiques», faisant ainsi allusion à la proposition de l'Union européenne (UE) de plafonner les prix du gaz. «Une telle intervention artificielle dans le fonctionnement du marché ne peut qu'aggraver les tensions sur le marché, décourager les investissements et porter préjudice tant aux producteurs qu'aux consommateurs», a-t-il averti. L'Algérie, l'Egypte, le Nigeria, le Qatar, la Russie et le Venezuela, tous Etats membres de ce groupe étaient unanimes sur la nécessité «de soutenir la souveraineté permanente des pays membres du GECF sur leurs ressources naturelles et leur capacité à planifier et à gérer de manière indépendante le développement, l'utilisation et la conservation durables, efficaces et respectueuses de l'environnement des ressources en gaz naturel au profit de leur peuple». Le ministre du pétrole et des ressources minérales égyptien, Tarek El Molla, a défendu la stratégie du groupe, affirmant, lors de son intervention au Forum que «l'atelier du GECF aborde l'un des sujets les plus critiques abordés dans le monde : le rôle du gaz naturel en tant que source d'énergie fiable et comment il soutient un processus de transition énergétique juste…». Il faut «donner au gaz naturel une place importante dans le développement durable et la transition énergétique», a souligné, pour sa part, le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, mettant en avant le rôle du GECF dans l'élaboration et la proposition de «meilleures solutions dont le monde a besoin pour sa sécurité énergétique à long terme». L'Algérie, le Qatar, l'Egypte, le Nigeria ou encore la Russie ont évoqué le développement commun de ce secteur, mais aussi du mix énergétique. Le GECF prévoit une hausse de «la part du gaz naturel dans le mix énergétique qui passera de 23% aujourd'hui à 26% en 2050». Les participants ont évoqué aussi l'impératif de soutenir l'Afrique dans sa lutte contre la précarité énergétique. Les pays membres du GECF ont souligné lors de leur réunion l'importance d'apporter leur «soutien aux pays africains dans leur lutte pour réduire la pauvreté énergétique et apporter la prospérité à leurs populations». Ils ont discuté également du «modèle de prévision multi-énergies multi-sectorielles, le modèle mondial du gaz». Les pays producteurs de gaz appellent à investir davantage dans le gaz naturel, énergie de transition, moins polluante, durable et abordable. «La principale leçon d'aujourd'hui est que le gaz naturel est appelé à jouer un rôle central en tant que catalyseur de la transition énergétique», a indiqué, pour sa part, le secrétaire général du GECF, Mohamed Hamel, réélu pour un second mandat. Les études de divers centres de recherches et d'études passées en revues lors de cette réunion, ont souligné l'importance du mix énergétique pour réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre, d'ici 2025. Des rencontres bilatérales sont organisées en marge de ce Forum. M. Arkab s'est entretenu avec son homologue égyptien sur les mécanismes de renforcement de la coopération bilatérale dans les domaines de l'énergie et des mines. Au terme de leur rencontre, les deux parties ont signé un mémorandum d'entente pour le développement de la coopération dans les domaines du pétrole, du gaz et des mines, selon le communiqué du ministère de tutelle. Il s'est, également, entretenu avec «le ministre de l'Energie de l'Etat du Qatar et le ministre de l'Energie de la Fédération de Russie», indique la même source. M. Arkab a présenté lors de ce Forum «un aperçu des préparatifs en cours du 7ème Sommet des chefs d'Etats et de gouvernements du GECF, qui se tiendra à Alger en 2023». Quant à la 25ème réunion ministérielle du GECF, elle est prévue à Malabo, en Guinée équatoriale, en octobre 2023.