Les manifestations du 11 décembre sont «la bonne moisson dont les graines ont été semées par la Révolution algérienne» contre l'occupant français, a indiqué samedi de Aïn Temouchent le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit Laïd Rebiga qui supervisait la cérémonie commémorative du 62ème anniversaire de ces évènements. Dans une allocution prononcée sur la place du 9 décembre 1960 où la première étincelle de ces manifestations a jailli, le ministre a souligné que «ces manifestations, intervenues après six années successives de lutte héroïque au cours desquelles des centaines de milliers de manifestants sont morts en martyrs et des centaines de blessés et des millions de réfugiés et de déplacés contraints de vivre dans les camps de détention et de concentration, ont réussi à forger l'homme nouveau». Supervisant la cérémonie commémorative, qui s'est déroulée sous le slogan «Un peuple qui a choisi de vivre», M. Rebiga a indiqué que «ces manifestations, les événements, les développements, les interactions et les résultats qui les ont accompagnés, ont résumé dans leur scène générale l'image du conflit qui avait commencé il y a un siècle et trente années de cela, et s'est poursuivi par les résistances successives de notre peuple, d'une part, et, d'autre part, le génocide et l'occupation qui s'en suivirent». Il a également indiqué qu'«avec cette globalité, cette conscience, cette sobriété, cette précision dans l'organisation, la clarté dans les objectifs et la volonté des enfants du peuple de continuer à faire de nouveaux sacrifices, ce soulèvement a atteint une grande ampleur et ses échos se sont répandus aux quatre coins du monde». Le ministre a déclaré que cette épopée historique «a ouvert, comme l'a indiqué le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, les portes de l'espoir pour les peuples opprimés, après l'adoption par l'Assemblée générale des Nations unies, lors de sa 15e session, la résolution appelant à la liquidation du colonialisme et considérant l'assujettissement des peuples à l'esclavage et à l'exploitation des étrangers comme un déni des droits fondamentaux de l'homme contredisant la Charte des Nations unies et entrave la paix et la coopération internationales». «Les manifestations de décembre 1960 impressionnent toujours et regorgent de sermons et de leçons qui ne peuvent perdre leur importance et leur valeur scientifique», a estimé Laid Rebiga. Il a déclaré que «dans la perspective d'aujourd'hui, la cohésion populaire autour d'un projet est la principale force de sa mise en œuvre, quels que soient les défis et les enjeux. Cela est démontré par le bilan de trois années de réalisations et de gains sans précédent dans divers domaines obtenus par l'Algérie nouvelle sous la direction du Président de la République». Dans une déclaration à la radio d'Aïn Témouchent, en marge de sa supervision de la cérémonie commémorative, M. Rebiga a souligné que «le président de la République a donné une forte impulsion à toutes les questions liées à la mémoire nationale, exhortant les chercheurs et toute personne intéressée par la mémoire nationale à œuvrer pour accorder toute l'attention à ce legs historique et culturel». Le ministre a ajouté, dans ce contexte, que le président de la République «a pris de nombreuses décisions visant à préserver la mémoire nationale, à commencer par le lancement d'une chaîne de la mémoire nationale et des décisions liées à l'adoption de nouvelles journées nationales et à la récupération des crânes des martyrs pour être inhumés dans cette terre pure», précisant que d'autres décisions ont été prises dans ce sens. Dans le cadre des conventions signées dernièrement avec la partie italienne, a souligné M. Rebiga, «il est question de récupérer de nombreuses œuvres réalisées par la télévision de ce pays dont des enregistrements audio et audiovisuels liés à la période 1956-1962, notamment les manifestations du 11 déembre 1960». Lors de la cérémonie de commémoration, le ministre a visité une exposition de photos immortalisant ces événements révolutionnaires et a également supervisé l'hommage rendu à des moudjahidine ayant vécu les manifestations du 9 décembre 1960 à Aïn Témouchent. Au Département d'archéologie de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés, le ministre a visité les différents pavillons de l'exposition archéologique qui comprend des pièces remontant à la préhistoire. A cette occasion, il a souligné l'importance de la coopération et de la coordination entre les deux secteurs des moudjahidine et des ayants droit, la culture et les arts, «qui se complètent, car ils ont une grande tâche, celle de préserver la mémoire historique». Le ministre a également donné le coup d'envoi des courses de motos et de vélos et les éliminatoires finales d'un tournoi national de pétanque auquel participent 1.800 athlètes de 27 wilayas.