Le spectacle des jeunes en camionnettes qui font le tour des quartiers pour retirer des poubelles tout ce qui peut être valorisé, est devenu banal. Il y a quelques jours, en marge de sa visite d'inspection à une unité de recyclage de plastique à la zone d'activités de la ville Ali-Mendjeli (Constantine), la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Samia Moualfi, a appelé ces jeunes à investir davantage dans le domaine du tri et du recyclage de déchets dans le cadre de la nouvelle approche adoptée par le ministère en vue de contribuer à optimiser le rendement de l'économie dans ce domaine. Le but est de développer l'investissement dans ce créneau, la création de nouveaux postes d'emploi et de la richesse tout en contribuant à apporter la valeur ajoutée. La ministre a fait savoir à ces jeunes que le ministère de tutelle a mis une plate-forme numérique à la disposition des start-ups désirant investir dans le créneau du recyclage des déchets dans le but de les suivre et les accompagner dans la réalisation des différents projets bénéfiques pour l'environnement. Un bilan de cette activité a été donné récemment par la directrice de la coopération et de la communication au Centre national du registre de commerce (CNRC), Nadjet Oulmi, qui a indiqué que le nombre de personnes physiques activant en matière de recyclage de déchets, tous types confondus, avait atteint jusqu'au 9 octobre, 14.900 personnes, alors que le nombre de personnes morales s'élève à 7.000, soit un total de 21.900 personnes. Elle a ajouté que la récupération des produits non ferreux est l'activité la plus sollicitée par ces opérateurs dont le nombre est de 3.947 personnes, alors que le nombre de personnes morales est de 1.551. L'élimination et le traitement des déchets viennent en deuxième position avec 2.945 personnes physiques et 1.548 personnes morales, selon la même source. Par ailleurs, l'activité de récupération des anciens métaux et le traitement des divers déchets industriels, fait partie des activités importantes des opérateurs en la matière avec 3.034 personnes physiques et 87 morales, avance Mme Oulmi. D'après la même responsable le nombre d'activités relatives à la récupération et au recyclage de déchets est de 16 activités. Une autre donnée devrait inciter les jeunes à s'intéresser à l'activité de valorisation des déchets : l'Algérie enregistre annuellement 325.000 tonnes de déchets spéciaux et dangereux, dont une importante partie est recyclable, selon Mme Assia Haddar, cheffe de service des déchets spéciaux et dangereux à l'Agence nationale des déchets (AND). Elle a souligné que les déchets des batteries, les huiles usagées, les déchets pneumatiques, et les appareils électroniques, figurent parmi les principaux déchets spéciaux et dangereux. Ce type de déchets suscite l'intérêt des entreprises spécialisées compte tenu de sa valeur économique, grâce à l'appui de la stratégie nationale de gestion intégrée des déchets spéciaux et dangereux, selon la même responsable. Selon une étude de terrain réalisée récemment par l'Agence, l'Algérie enregistre annuellement 65.000 tonnes/an de déchets de batteries utilisées, valorisées à 100 %. Elle enregistre également 249.000 tonnes/an de déchets pneumatiques, dont 4% sont valorisés, soit l'équivalent de 9.600 tonnes annuellement. La ministre de l'Environnement, Samia Moualfi, encourage les jeunes opérateurs à recourir aux technologies modernes dans le domaine de valorisation et du recyclage des déchets. La ministre a réaffirmé «la disposition de son secteur à accompagner la création des entreprises activant dans le domaine de recyclage et de la valorisation des déchets par la prise de décisions à même d'aplanir les difficultés qui peuvent entraver l'investissement dans ce domaine prometteur». Elle a rappelé que la valorisation et l'exploitation économique des déchets génèrent 151 milliards de DA/an pour les déchets ménagers et 18,66 milliards de DA pour les pneus usagés, les huiles et les batteries, outre des opportunités d'emploi offertes. La ministre a également fait état de 14.000 entreprises activant dans le domaine de la valorisation des déchets, indiquant que l'investissement dans ce domaine requérait «une plus grande impulsion». La sensibilisation et l'accompagnement des différents investisseurs, industriels, constructeurs et bâtisseurs dans la mise en place de dispositifs et installations sont systématiquement soulignés.