« 50 portefeuilles de programmes ont été distribués, dont 33 destinés aux ministères et 17 aux établissements et instances publics », a indiqué, jeudi dernier, le directeur général du Budget au ministère des Finances, Abdelaziz Fayed, en marge de la cérémonie de remise des affectations financières allouées au titre de la loi de Finances 2023 aux différents départements ministériels. Plusieurs secteurs ont vu leur budget 2023 renforcé, à l'instar, de celui des subventions élevé à 640 milliards de dinars, tandis que le budget destiné à la prise en charge des augmentations salariales de 2,8 millions de travailleurs de la Fonction publique, dans le cadre de la LF 2023 est estimé à 350 milliards de dinars (mds DA), selon le même intervenant. « Cette revalorisation sera versée le mois de mars prochain avec effet rétroactif à partir de janvier 2023 », a-t-il annoncé, affirmant, en outre, le retour en force de l'investissement public à travers le dégel de plus de 300 projets publics bloqués entre 2014 et 2015. Budget de 350 mds DA pour la hausse des salaires « Le montant des dépenses de la loi de Finances 2023 est de l'ordre de 13.700 mds DA, dont un budget de 640 mds DA est destiné aux subventions », a-t-il indiqué, précisant que « le même budget sera affecté durant 2024 à la prise en charge des salaires des fonctionnaires de la Fonction publique ». Les salariés de la Fonction publique percevront cette revalorisation dès le mois de mars 2023. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s'est engagé à soutenir le salariés et le pouvoir d'achat des Algériens jusqu'à ce qu'ils atteignent « un niveau de vie plus décent ». La hausse des salaires des travailleurs du secteur public suite à la révision de points indiciaires devrait se poursuivre du moins jusqu'à 2024. « Nous n'avons pas opté pour la valeur du point indiciaire, parce que cette mesure profitera essentiellement aux salaires les plus élevés. Mais avec cette formule d'augmentation de points indiciaires, c'est les salaires les plus bas qui vont bénéficier de cette revalorisation », a expliqué M. Fayed, précisant que « les autorités ont décidé de revoir le nombre de points indiciaires en ajoutant 75 points en 2023 et 75 autres en 2024 ». « Cette loi de Finances 2023, qui intervient dans un contexte particulier au lendemain de crises économiques et de la Covid-19, contient des mesures de rattrapage et d'apaisement social favorisant la relance de l'investissement et le démarrage de différentes réformes de l'Etat », a-t-il souligné. Le Gouvernement s'engage aussi à lancer la réforme des règles de comptabilité publique. C'est ce qu'a souligné, à la même occasion, le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali, assurant que « la LF 2023 n'est pas comme les années précédentes, car elle sera le point de départ de la mise en œuvre effective des dispositions de la loi organique 18-15 relative aux lois de Finances ainsi que ces textes exécutifs », rappelant, à ce propos, « la révision de la loi relative à la comptabilité publique en vue de définir les modalités d'opérer trois comptabilités: budgétaire, générale et d'analyse des coûts (CAC) conformément aux principes de la loi organique 15-18 ». De son côté, M. Fayed considère « la loi organique 18-15 comme une constitution financière ». « Ce texte réformateur va entraîner des améliorations, en matière de gestion de finances publiques, dans d'autres secteurs », a-t-il affirmé. Pour M. Kassali, « le nouveau régime budgétaire permettra une gestion plus transparente et efficace de ces affectations, et ce après les différentes réformes opérées par le ministère des Finances pour soutenir et renforcer ce régime, à l'instar de la révision du Code des marchés publics et la création de la loi de partenariat public-privé », évoquant, également, « la révision a touché aussi l'ordonnance 11-03 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit dans l'objectif de mieux s'adapter aux développements économiques mondiaux et satisfaire les besoins de la réforme économique escomptée pour promouvoir la performance institutionnelle économique ». L'année 2023 marque le retour en force de l'investissement public. « L'Etat va procéder progressivement au dégel des projets bloqués suite à la crise de 2014 », a indiqué M. Fayed, faisant état de l'affectation dans le cadre de la loi de Finances 2023 « d'une enveloppe financière de l'ordre de 120 mds DA au dégel de projets qui concernent plusieurs secteurs socio-économiques, citant notamment l'éducation, la santé, les transports, les travaux publics et la culture ». Le nombre des projets concernés par cette opération du dégel prévue, dans le cadre de la loi de Finances 2023, s'élève « à plus de 300 projets publics bloqués depuis 2014 et 2015 ».