Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, s'est expliqué, lundi, sur la décision de confier l'exclusivité de l'importation des légumes secs et riz à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et son interdiction aux opérateurs privés.Lors de son intervention au JT de 13h00 de la Télévision nationale, le ministre a rappelé que cette mesure a été décidée l'année dernière. « Cette décision n'a pas été prise en 2023 mais depuis l'année dernière par les hautes autorités du pays «, a-t-il indiqué. Selon le ministre, il a été décidé l'application de cette mesure en deux phases. La première étape a été appliquée en 2022, et elle a concerné l'importation des légumes secs pour la revente en l'état, dont l'exclusivité était donnée à l'OAIC, a expliqué M. Rezig, qui a estimé que l'OAIC a acquis de l'expérience en matière d'importation pour la revente en l'état de ces produits. « Tous les commerçants de gros ou de détail peuvent se rapprocher de l'OAIC pour s'approvisionner en ces produits «, a ajouté le ministre, en précisant que le Gouvernement a décidé d'appliquer cette mesure en deux phases pour ne pas impacter le marché. Selon le ministre, la deuxième étape de la mesure est appliquée cette année (2023) et concerne les industriels de la filière. « Maintenant, nous sommes passés à la deuxième étape. Nous avons informé les professionnels (les industriels, ndlr) que l'exclusivité de l'importation a été confiée à l'OAIC. Nous les avons invités à se rapprocher de l'Office pour s'accorder sur un programme et sur le comment de l'application de cette décision «, a-t-il dit. La détermination de la date et des modalités d'application de la mesure reviennent à l'OAIC en coordination avec les professionnels de la filière qui sont au nombre de 10, a indiqué le ministre, qui a assuré les industriels que le but n'est pas d'interdire l'activité de leurs sociétés. « Nous n'avons pas interdit l'activité de ces sociétés. Quand on dit exclusivité de l'importation, cela ne veut pas dire que la société cesse son activité. Au contraire, les besoins de ces sociétés en ces produits seront assurés par l'OAIC «, a-t-il encore expliqué, en rassurant ces sociétés sur l'approvisionnement en matière première à 100%, qu'elles garderont leurs capacités de production qu'elles pourront même augmenter si elles le veulent. Rappelant la décision prise en 2022 de confier l'exclusivité de l'importation des céréales à l'OAIC, il a indiqué que celle-ci n'a impacté ni le marché, ni le consommateur, ni les 460 minoteries en activité, qui ont été approvisionnées normalement par l'Office en matière première. Concernant les raisons qui ont motivé le Gouvernement à prendre cette mesure, le ministre a expliqué que la production des légumes secs, particulièrement les lentilles et les pois chiches, qui a enregistré de bons résultats, a été « tuée « par l'importation anarchique. M. Rezig a indiqué que le premier objectif est d'encourager et de protéger le produit national. Il a également rappelé la décision du Gouvernement d'augmenter la superficie agricole consacrée à la culture de ces légumes, et aussi, la décision d'encourager cette filière à travers l'augmentation du prix d'achat des légumes secs auprès des agriculteurs. « Ces produits stratégiques entrent dans la sécurité alimentaire, donc, il fallait qu'un organisme étatique se charge de l'importation pour protéger le pouvoir d'achat du citoyen «, a-t-il dit, avant d'expliquer : « S'il y a une perturbation sur le marché, cet organisme, sur décision gouvernementale, va intervenir pour le réguler «. Il a rappelé, dans ce sens, la flambée des prix de ces produits en 2021 et que l'incapacité de l'Etat d'intervenir, car c'étaient des produits importés par les opérateurs privés.