Le 8 août 2021, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait confié l'importation de blé, à titre exclusif, à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC).Ce dernier voit sa responsabilité élargie à l'importation des légumes secs (lentilles, pois-chiches, haricot secs..) et du riz. Selon la nouvelle note de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF), reçue le 9 février 2023 du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, l'importation des légumes secs et du riz est confiée exclusivement à l'OAIC, interdisant ainsi aux autres importateurs privés d'importer des légumes secs et du riz que ce soit « pour la revente en l'état ou pour usage propre », précise la même notification. Les producteurs et les transformateurs de cette matière doivent, dorénavant, passer par l'OAIC pour s'approvisionner, comme c'est le cas pour le blé depuis 2021. Cette restriction s'inscrit dans le cadre de la régulation du Commerce extérieur en accordant l'exclusivité d'importations du blé, du riz et des légumes secs à l'OAIC, créé, pour rappel, d'urgence quelques jours après l'indépendance de l'Algérie en 1962 avec « pour mission d'assurer la collecte, le stockage et la distribution des céréales ». L'Etat a toujours considéré cet Office comme un outil stratégique national pour garantir la sécurité alimentaire dans le pays. Ses capacités de stockage ont énormément évolué depuis sa création. Il a réussi à garantir la disponibilité du blé sur le marché en pleine pandémie (Covid-19) et à augmenter ses réserves de blé. A noter que « le parc national des silos de stockage de l'OAIC compte actuellement 48 silos, en plus des hangars qui assurent un stockage temporaire des céréales pour une période qui ne devrait pas dépasser une année », avait indiqué, au mois de juillet 2022 à la presse, le secrétaire général de l'Office, chargé de fonctions du directeur général, Nacerddine Messaoudi. Pour le Gouvernement, l'OAIC a prouvé sa performance et sa capacité à gérer l'importation et l'approvisionnement du marché national en blé en pleine crise sanitaire et financière. « J'ai l'honneur de vous informer que l'ABEF a été rendue destinataire d'une correspondance (...) émanant de M. le Secrétaire Général du ministère du Commerce et de la Promotion des Exportations, nous informant de l'exclusivité d'importation des légumes secs et du riz par Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et l'interdiction de leur importation par d'autres opérateurs, et ce, que ce soit pour la revente en l'état ou pour usage propre », a précisé la note de l'Abef, dans laquelle, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations ordonne l'application de cette décision par les banques et les établissements financiers. « A ce titre, il vous est demandé d'instruire vos services concernés, à l'effet de prendre toutes les dispositions nécessaires, pour l'application de cette mesure », a souligné la même source. L'Etat vise à travers ces restrictions le maintien du monopole de l'importation, de la collecte, du stockage et de l'approvisionnement du marché en blé, en légumes secs et en riz pour mieux réguler le marché, gérer les pénuries ainsi que les prix. Ces produits connaissent depuis le début de l'opération militaire russe en Ukraine (deux principaux producteurs et exportateurs de grains au monde) une hausse des prix sur le marché international et une rupture de stocks constante. Pour éviter le détournement par certaines parties de ces produits, la spéculation et l'inflation, le chef de l'Etat a dû intervenir pour stabiliser le marché et décide au mois d'août 2021, pour rappel, de « confier l'importation du blé à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) à titre exclusif, et ce suite à l'enregistrement de dépassements en la matière ». C'est pareil pour les légumes secs et le riz qui commencent à manquer dans les rayons des supermarchés à l'étranger. La France a annoncé « de possibles problèmes d'approvisionnement avec risque de pénurie de riz dès février ou mars 2023 ». Cette situation pourrait affecter le marché national, car la France est l'un des principaux fournisseurs du pays de blé et autres légumineuses. Pour ne pas reproduire le scénario du blé, les autorités préfèrent anticiper en confiant la mission de l'importation des légumes secs et du riz à l'OAIC.