Les autorités palestiniennes ainsi que plusieurs organisations internationales ont rejeté et condamné la récente décision de l'entité sioniste de «légaliser» neuf colonies illégales en Cisjordanie occupée, y voyant «un mépris pour la communauté internationale» et une nouvelle «provocation au peuple palestinien». L'entité sioniste a occupé la Cisjordanie en 1967 et y a établi des dizaines de colonies, considérées comme une violation du droit international. La question des colonies est l'une des principales raisons de l'interruption, en 2014, des dernières négociations de paix directes entre les parties en conflit. L'occupant sioniste a décidé dimanche dernier de «légaliser» neuf avant-postes illégaux de colonies en Cisjordanie occupée. Aussitôt annoncée, les autorités palestiniennes ont rejeté cette décision par la voix du porte-parole de la présidence, Nabil Abou Rudeineh, qui a déclaré que cette mesure «constitue un défi aux efforts arabes et internationaux et une provocation au peuple palestinien». «Ces mesures unilatérales sont inacceptables au regard des résolutions internationales et des accords bilatéraux signés et conduiront à plus de tension et d'escalade», a-t-il dénoncé dans un communiqué. Pour Hussein Al-Cheikh, secrétaire général du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), ces décisions sionistes ne sont qu'une «guerre ouverte contre les Palestiniens». Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a condamné fermement la décision de l'entité sioniste de «légaliser» un certain nombre d'avant-postes de colonies et de construire de nouvelles colonies en Cisjordanie occupée», estimant que ces décisions de l'occupant «perpétuent son mépris pour la communauté internationale et reflètent les mauvaises intentions» des Sionistes qui cherchent à «attiser la situation dans les territoires palestiniens occupés et (à porter atteinte à) la stabilité dans la région». «Le droit international considère toutes les colonies dans les territoires palestiniens occupés comme illégales et hors la loi», a-t-il rappelé, appelant, dans ce sens, la communauté internationale à «assumer ses responsabilités face à ce cas flagrant de violation du droit international». L'Organisation de la Coopération islamique (OCI) a, elle aussi, condamné la décision sioniste de «légaliser» de nouvelles colonies en Cisjordanie occupée, soulignant que ces mesures sont illégales au regard du droit international. Quant au Parlement arabe, il a condamné les nouvelles décisions sionistes en Cisjordanie occupée, y voyant «une escalade dangereuse à même d'attiser la tension dans la région». Les colonies illégales, un obstacle à la paix Se disant «profondément préoccupé» par la récente décision de l'entité sioniste relative aux colonies en Cisjordanie occupée, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a souligné que «si ces mesures sont mises en œuvre, elles compromettront encore plus gravement les perspectives d'une solution viable à deux Etats», a indiqué son porte-parole, Stéphane Dujarric. Dans ce contexte, Guterres a réaffirmé que «toutes les colonies sont illégales au regard du droit international, et constituent un obstacle substantiel à la paix», a déclaré le porte-parole, ajoutant que le chef de l'ONU appelait à «mettre fin aux actions unilatérales qui nuisent à la possibilité d'une solution politique basée sur les résolutions des Nations-unies, les accords internationaux et les accords bilatéraux». De son côté, l'Union européenne (UE) a exprimé lundi son «rejet» de la décision des autorités sionistes de «légaliser» neuf avant-postes de colonies en Cisjordanie occupée, réaffirmant sa position soutenant que ces colonies sont illégales conformément au droit international. L'UE a appelé aussi l'entité sioniste à «mettre fin aux constructions de colonies» dans les territoires occupés et à «annuler» la récente décision. Plusieurs pays ont aussi exprimé leur préoccupation face à la «légalisation» par les autorités d'occupation sionistes de nouvelles colonies en Cisjordanie occupée, à l'instar des Etats-Unis qui, par le biais du chef de la diplomatie, Antony Blinken, ont exprimé leur opposition à cette décision. «Comme les gouvernements précédents, démocrates et républicains, nous nous opposons fermement à de telles mesures unilatérales, qui exacerbent les tensions et sapent les efforts pour la négociation d'une solution à deux Etats», a dit Blinken. La décision des autorités d'occupation de «légaliser» neuf colonies en Cisjordanie occupée est intervenue le même jour (dimanche) de la tenue au siège de la Ligue arabe au Caire (Egypte), de la Conférence de haut niveau en soutien à la ville d'Al-Qods. Dans leur communiqué final qui inclut 19 points, les participants ont appelé la communauté internationale à agir pour protéger le peuple palestinien et faire face à l'agression sioniste sous toutes ses formes, notamment la colonisation, le régime d'apartheid et les mesures discriminatoires. Toutes les politiques et les plans sionistes «systématiques et illégaux à l'encontre du droit du peuple palestinien et de son identité constituent des violations flagrantes aux résolutions internationales pertinentes, notamment celles du Conseil de sécurité», lit-on dans le document.