La décision américaine intervient alors que la politique de colonisation israélienne s'est accélérée ces derniers mois. Les Etats-Unis ont annoncé lundi soir qu'ils ne considéraient désormais plus les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée comme "incompatibles" avec le droit international, allant à contresens des positions défendues par l'ONU, en terme des droits de l'homme, et une grande partie de la communauté internationale qui considère illégales les occupations de territoires palestiniens par le colon israélien. "Après avoir examiné soigneusement tous les arguments de ce débat juridique", l'administration Trump conclut que "l'établissement de colonies de civils israéliens en Cisjordanie n'est pas en soi contraire au droit international", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo lundi, devant la presse. Si le soutien de Washington à l'occupant Israélien ne faisait plus mystère, le dernier en date étant la reconnaissance unilatérale d'El-Qods occupé comme capitale d'Israël, en décembre 2017, considérer aujourd'hui que l'expansion des colonies israéliennes en terres palaisiennes n'était plus "incompatible" avec le droit international est assurément un grave précédent. Il ne fera que mettre le feu aux poudres dans une région déjà sous tension. Ce changement de politique de Washington sur le statut des colonies en Cisjordanie occupée rend tout simplement légal le "viol" par Israël de toutes les résolutions conformes au droit international. C'est également une décision qui vient enterrer un processus de paix déjà battant de l'aile depuis quelques années à cause justement de la politique de l'apartheid appliquée par Israël et assumée ouvertement. Les derniers pourparlers de paix entre Israël et les Palestiniens se sont effondrés, en 2014, principalement à cause de l'expansion continue des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie. "Washington n'est pas qualifié ou autorisé à annuler des dispositions de droit international et n'a pas le droit de légaliser des colonies israéliennes", a protesté hier, en réaction à la décision américaine, le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina. L'Union européenne s'est aussi rapidement démarquée de cette décision, en rappelant sa position "claire" et "inchangée". "Toute activité de colonisation est illégale au regard du droit international et compromet la viabilité de la solution à deux Etats et les perspectives d'une paix durable", a affirmé l'Union européenne. De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré hier dans un communiqué que "la décision des Etats-Unis de défendre le droit d'Israël de construire des colonies de peuplement sur des terres occupées sapait la base juridique sur laquelle reposait le règlement du conflit israélo-palestinien". Il a averti en outre que cette mesure augmenterait les tensions dans la région. La décision américaine intervient, rappelle-t-on, alors que la politique de colonisation israélienne s'est accélérée ces derniers mois. Les autorités de l'occupant israélien ont approuvé en octobre la construction de 2342 nouveaux logements dans des colonies israéliennes en Territoires palestiniens occupés. L'implantation de colonies de peuplement en territoire palestinien occupé comporte, selon des juristes, les éléments constitutifs du crime de guerre.