Le monde se dirige-t-il vers un effondrement, progressif mais certain, du système financier international ? Cette question est sur toutes les lèvres depuis le 10 mars, jour de la faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank (SVB) suivie par les banques Signature Bank et Silvergate Bank.Cette faillite a ravivé la peur des investisseurs, des déposants et des analystes financiers qui ont relevé la faiblesse des systèmes bancaires américains et suisses (crise de Crédit Suisse) qui risque de provoquer l'effondrement de tout le système financier international, aggraver l'inflation suite au resserrement des politiques monétaires et le fléchissement des prix du pétrole et des investissements. L'Occident fait face à la pire crise financière et énergétique de son histoire, après la crise des subprimes aux Etats-Unis en 2007-2008, et tente d'apaiser la situation en soutenant les banques en faillite et en augmentant les taux directeurs pour lutter contre l'inflation. Dans une note publiée, il y a quatre jour, l'agence de notation Moody's a révisé ses perspectives du système bancaire américain, passant d'une opinion stable à « négative », affirmant ainsi « le risque de défaut de paiement de l'émetteur, à savoir l'ensemble du système bancaire américain », a alerté l'Agence. Tout arrive au moment où les Etats-Unis et l'Occident attendent, plutôt, au défaut de paiement de la Russie. C'est en tout cas l'inverse qui risque de se produire, selon certaines parties spéculatrices, sur cette fissure financière. Les USA vivent le plus grand effondrement bancaire depuis la crise financière et ce nouveau crash bancaire a plombé le moral des investisseurs, notamment, dans le secteur des nouvelles technologies. Les banques n'arrivent plus à faire des retraits massifs de leurs clients. Des entreprises subissent l'impact de la faillite des banques américaines, mais aussi la crise du Crédit Suisse, menacé de faillite et par la justice américaine, d'après certains médias. Les autorités américaines et européennes tentent de rassurer quant à l'impact « limité » de la faillite de la SVB, en particulier, et d'affirmer leur soutien au secteur financier et économique mondial, encore loin de la récession. Un avis que ne partagent pas beaucoup d'analystes financiers et économistes qui craignent l'explosion de l'inflation suite à la hausse des taux directeurs des banques centrales européennes et américaine qui pourraient compter sur la planche à billet pour pouvoir assurer toutes ces charges financières. Ce qui fera durer la crise économique, énergétique et financière. L'effondrement des banques américaines et de la banque suisse provoquerait un effet domino avant de se transformer en crise de dollars. De quoi réjouir la Russie et la Chine, peu impactés par cette défaillance. La dédollarisation de l'économie et sa remonétisation sont bien en marche. Des pays africains souhaitant adhérer aux groupes des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) soutiennent en effet la dédollarisation pour rendre l'économie mondiale affaiblie par les sanctions anti-russes et les politiques monétaires restrictives. La faillites des banques américaines, même secondaires, et du géant de la finance Crédit Suisse vient aggraver la situation et inciter les pays en voie de développement en particulier, soutenus par la Russie et la Chine, à réformer leur système bancaire et financier et faire confiance aux nouveaux alliés pour construire le nouvel ordre mondial économique. L'Algérie, à l'instar, des autres pays producteurs d'hydrocarbures n'est certainement pas impactée par ce qui se passe sur le marché bancaire international, mais il est temps d'améliorer la gouvernance de son système bancaire, sa modernisation et sa digitalisation pour le sécuriser davantage. Se protéger des risques de faillites des banques privées, notamment européennes présentes sur le marché algérien, à l'instar de BNP Paribas, Société Générale, Natixis... Le marché boursier européen n'a pas été épargné, les déboires du Crédit Suisse plombant la confiance et l'économie. l'atterrissage était brutal pour les investisseurs. La Société Générale était dans le rouge, à moins 12%, pour BNP Paribas -10%, pour Deutsche Bank-9%... Le marché financier reste fragile, malgré les mesures d'urgence prises par les autorités américaines et européennes via les banques centrales pour soutenir ces banques. Le naufrage de la SBV spécialisée dans le financement des start-up technologiques a réveillé le souvenir amer de la grande crise financière de 2008 après le crash de la Lehman Brothers. Malgré ces déboires financiers que connaît le secteur de la tech, les crypto-monnaies, quant à elles, semblent bien résister à cette crise. Les actifs numériques virtuels ou crypto-monnaies se portent bien. Et dire que l'Occident accuse la Russie de recourir à ce marché pour détourner les sanctions, ce qui remet en question la fiabilité, en effet, du système financier international caractérisé par la domination du dollar. Des défaillances réglementaires étaient relevées au cours de cette semaine, redoutant un risque de crise de liquidité et de hausse de l'inflation menaçant l'économie, les finances et la sécurité alimentaires des pays les plus pauvres.