« L''Algérie possédait des potentialités considérables en matière d'hydrogène vert, de même qu'elle possède tous les atouts pour jouer un rôle de premier plan sur le marché mondial de l'hydrogène vert », c'est ce qu'a déclaré, jeudi dernier, le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, affirmant que toutes les conditions nécessaires pour créer un environnement économique et écologique permettant la mise en œuvre de la feuille de route relative au développement de l'hydrogène verts sont réunies. D'ici 10 à 20 ans, l'Algérie pourrait se positionner sur le marché régional et international de l'hydrogène vert comme une référence incontournable avec une capacité de production allant « jusqu'à un million de tonnes à l'horizon 2040 » qui pourrait rapporter au pays 10 milliards d'euros de revenus. La demande de l'hydrogène vert, selon les experts, devrait augmenter de plus de 700% d'ici 2050 et une baisse des coûts de production. Actuellement seulement 4 % de l'hydrogène vert est produit dans le monde et les coûts de production sont importants. L'Algérie a bien pensé sa stratégie de développement de cette filière sur le long terme. Le développement de l'hydrogène vert, selon la feuille de route adoptée en Conseil des ministres, se décline en trois étapes, à commencer dès cette année en cours. L'Algérie pourrait entamer la production de l'hydrogène vert dès la deuxième phase 2030-2040 et pourrait commencer l'exportation à partir de 2040-2050. Le Gouvernement se dit prêt à relever ce défi et à se lancer dans la course pour faire face à la concurrence croissante. Cette démarche permettra au pays d'accélérer sa transition énergétique et à diversifier ses ressources énergétiques, mais aussi de financement. L'Algérie considérée comme un fournisseur énergétique fiable par de nombreux pays européens compte bien préserver sa place et sa référence en orientant « 10 % sa production d'hydrogène vert vers l'Europe ». En vue de diversifier ses exportations de l'énergie, le pays étudie déjà les possibilités de réaliser un câble sous-marin électrique de plus de 250 km reliant l'Algérie et l'Italie, celle-ci facilitera l'accès à l'Algérie à d'autres pays européens. L'Algérie et l'Italie ont exprimé leur souhait de renforcer leur partenariat dans le domaine de l'énergie, notamment, de la production de l'hydrogène. L'Algérie est en mesure de relever ce défi, selon, Dr Rabah Sellami, directeur Hydrogène et Energies alternatives au Commissariat des énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique, qui a mis en avant lors de son passage, hier, sur les ondes de la Radio nationale, Chaîne III « la disponibilité des infrastructures de transport, de la ressource humaine qualifiée et de l'expérience dans la liquéfaction du gaz naturel pour la production de l'hydrogène vert, d'une longue façade maritime pouvant abriter des stations de dessalement de l'eau de mer qui servira à la production de l'hydrogène vert, ainsi que tout un réseau d'université et de centres de recherches dédié au secteur ». L'Algérie dispose, a-t-il souligné « des meilleurs atouts dans le bassin méditerranéen pour la production d'énergies renouvelables dont l'hydrogène vert ». Le développement de cette filière figure parmi les priorités du Gouvernement qui s'engage à poursuivre ses efforts pour garantir un environnement propice aux investisseurs intéressés par l'investissement dans cette filière. Un investissement stratégique qui nécessite la participation ou la contribution d'un partenaire étranger, notamment, durant la première et deuxième phase de mise en œuvre de la stratégie nationale du développement de l'hydrogène vert qui s'étale de 2023 à 2040. Les procédures et les mesures de l'accès à ce marché seront prises par les pouvoirs publics, a indiqué M. Arkab, la semaine dernière, estimant que l'Algérie est prête à relever ce défi. La Sonatrach s'engage de son côté à contribuer à la transition énergétique en investissant davantage dans le renouvelable, en l'occurrence, dans la production de l'hydrogène vert. Pour rappel, au mois de janvier écoulé, l'Algérie et l'Italie ont convenu de réaliser un « nouveau projet de gazoduc qui permettre à l'Algérie d'exporter outre le gaz, l'électricité, l'ammoniac et l'hydrogène ». L'Europe considère l'Algérie comme un fournisseur énergétique fiable pour garantir sa sécurité énergétique sur le long terme.