Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune est revenu sur les fonds et biens détournés à l'intérieur du pays et à l'étranger, assurant que les enquêtes sur les affaires de corruption se poursuivent. « Le dernier rapport des services des ministères de la Justice et des Finances révèle la récupération de plus de 22 milliards USD de fonds et de biens pillés à l'intérieur du pays et à l'étranger », a-t-il indiqué.S'exprimant lors de son entrevue périodique avec les représentants de médias nationaux, diffusée dans la soirée d'avant-hier samedi sur les chaînes de télévisions et stations de radio nationales, le chef de l'Etat a fait savoir que l'enquête sur les affaires de corruption se poursuit de manière quotidienne et ne se limite pas aux anciens dossiers. Mais, a-t-il dit, concerne également de nouvelles affaires. Faisant observer que les résultats des investigations n'ont pas tous été dévoilés, le président de la République a mis en avant la détermination de l'Etat à révéler tout ce qui a été pillé et détourné. « Les enquêtes ont révélé, à titre d'exemple, que la valeur de l'usine d'Oran récupérée s'élevait à environ 750 millions d'euros », a fait remarquer Abdelmadjid Tebboune. Evoquant l'adhésion de pays européens aux enquêtes, en cours, sur les affaires de corruption, le chef de l'Etat a assuré que de nombreux pays ont collaboré avec l'Algérie pour récupérer les fonds pillés. Faisant savoir que la récupération de ces fonds s'est faite de manière intelligente et les biens se trouvant à l'étranger seront, bien entendu, récupérés. Relevant qu'à l'intérieur du pays, les efforts se poursuivent et l'Etat sera en mesure de trouver tout ce qui a été pillé et thésaurisé dans le passé. « Même si les choses prennent du temps en raison du système bancaire, le plus important est que ces fonds ne se perdent pas », a poursuivi Abdelmadjid Tebboune. Rappelons qu'en marge de la 2ème Conférence internationale sur la justice environnementale en Méditerranée, organisée les 14 et 15 mars dernier, à Alger, le président de l'Agence de l'UE pour la coopération judiciaire dans le domaine pénal, Ladislav Hamran, a rencontré le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Amar Belani, et le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi. Des rencontres à l'issue desquelles, Ladislav Hamran a assuré de la disponibilité de son instance et son engagement à apporter toutes les formes de soutien et d'assistance technique aux juridictions algériennes en matière d'investigation et de facilitation de la communication avec ses homologues européens dans le traitement des dossiers relatifs à la récupération des fonds pillés en Algérie. Durant son entretien avec le représentant européen, Amar Belani a rappelé les engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, relatifs à la lutte contre la corruption, le blanchiment d'argent et la récupération des fonds transférés illicitement vers l'étranger. Et affirmé la volonté, politique, qui anime les autorités algériennes pour lancer une coopération étroite avec l'Agence de l'UE pour la coopération judiciaire en matière pénale en vue de profiter de sa large expertise et de son expérience exceptionnelle en termes de gel, de confiscation et de récupération des fonds et actifs transférés illicitement vers l'étranger. Non sans évoquer le renforcement des relations de coopération entre les autorités judiciaires en Algérie et les pays membres de l'UE, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Pour sa part, le représentant européen a évoqué lors de son entrevue avec le ministre de la Justice, les voies et moyens de nature à renforcer la coopération judiciaire internationale et coordonner les efforts visant à lutter contre la criminalité lors des enquêtes préliminaires et des poursuites pénales. Deux jours auparavant, le Haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, a affirmé, à Alger, que la volonté du Gouvernement algérien de travailler sur les avoirs, mal acquis, trouvera une réponse de coopération de la part de l'Union européenne. « La lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent constitue également une priorité importante tant pour l'Union européenne que pour l'Algérie », a-t-il indiqué.