Examiné lors du dernier Conseil des ministres, l'avant-projet d'ordonnance portant Loi de finances complémentaire pour 2021, relative à la création d'un Fonds devant accueillir les fonds et biens détournés et confisqués en vertu de décisions de justice dans le cadre des affaires de lutte contre la corruption, suscite un optimisme palpable chez les experts. En effet, s'exprimant au micro de la radio nationale, l'analyste et expert financier Mohamed Boukhari, a estimé que la création de ce fonds était « un gage du gouvernement à travailler pour plus de transparence et de moralisation de la vie publique ». Pour l'expert financier, la création de ce fonds, destiné à accueillir les fonds et biens détournés et confisqués en vertu de décisions de justice, est également « une opportunité pour les futurs députés d'interpeller le gouvernement sur le sort de ces biens détournés et le ou les lieux où ils se trouvent ». Estimant qu'il s'agit là « d'une nouvelle étape, instaurée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour plus de transparence dans la vie publique et surtout plus de lutte contre l'argent sale », Mohamed Boukhari a révélé que les 850 millions de dollars de biens détournés et confisqués représentaient « une maigre somme, comparé au niveau global des richesses pillées ». Pour ce dernier, les biens saisis doivent passer sous la tutelle du ministère de la Justice ou de l'Office central de répression de la corruption (OCRC). « La décision du Président Tebboune de réduire le nombre des fonds spéciaux, et les inclure dans le processus ordinaire de gestion des recettes et dépenses de l'Etat, vise à instaurer une plus grande efficience dans la gestion et la maîtrise du budget général de l'Etat, la rationalisation des dépenses publiques et plus de souplesse dans la réalisation des projets », a encore expliqué l'invité de la radio. Toujours dans le cadre des réformes en cours pour plus de transparence dans la gestion des affaires économiques du pays, l'analyste financier a suggéré le lancement d'un nouvel emprunt obligataire à travers l'émission de bons du Trésor pour capter l'immense masse monétaire en circulation dans le marché parallèle. Le Président Tebboune avait indiqué, début avril dernier lors d'une entrevue accordée à des responsables de médias nationaux, que « la récupération des fonds détournés vers l'étranger était tributaire du prononcé de jugements définitifs dans les affaires intentées à l'encontre des auteurs qui devront, un jour, dévoiler les emplacements de ces fonds ». « C'est un point on ne peut plus important, notamment lorsqu'il s'agit des négociations menées par l'Algérie avec les Etats de l'Union européenne (UE), des Etats qui traitent avec la Loi et non avec les sentiments ou la volonté politique », avait-t-il déclaré.