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Les constructions illicites anarchiques prolifèrent en toute impunité
Boumerdès
Publié dans La Nouvelle République le 22 - 05 - 2023

Zemmouri El Bahri, juste devant le rond-point menant vers la forêt de Sidi Ahmed Bel Abbes, un personnage s'est approprié un terrain avec la complicité de l'APC de Zemmouri pour installer un kiosque. En lui remettant une autorisation, le kiosque en question a été installé dans un terrain privé appartenant à la famille (D.A.) qui, elle, dispose d'un acte de propriété notarié avec livret foncier. Que faut-il faire pour mettre fin à cette situation ? Aucun acteur social n'est interpellé ou même dérangé par les services compétents, cela ne peut forcément qu'engendrer une urbanisation sauvage et anarchique. Plusieurs arrêtés de démolition de constructions illicites établis à travers la wilaya de Boumerdès restent sans exécution et justement, la question que d'aucun se pose dans cette wilaya est de savoir jusqu'où iront les autorités dans cette opération de démolitions ? On laisse pourrir en encourageant ce genre de phénomène qui prend de l'ampleur, et suivant la réglementation, il y a deux types de constructions qui ne sont pas réglementaires. On les appelle des constructions illicites, la première catégorie concerne les constructions qui n'ont pas de permis de construire. Toute construction, édification sans permis de construire est considérée illicite et doit par conséquent être démolie. Le deuxième cas se rapporte aux constructions non conformes aux normes approuvées dans le permis de construire. Dans ce cas, le permis de construire y est, mais il n'a pas été respecté, on établit, dès lors, un PV d'infraction et on le transmet à la justice. Boumerdès en est l'exemple parfait puisque, mis à part les cités à l'habitat collectif, les quelques rares lotissements conventionnels se comptent sur les bouts des doigts d'une seule main, cependant les autorités laissent faire par incompétence, ou souvent, par intérêt, par connivence ou complicité avec des revendeurs autoproclamés de parcelles entières de terrains érigées en lotissements qu'ils écoulent au prix fort que cela puisse paraître, les lots de terrains à bâtir à Boumerdès, à Bordj-Menaïel, aux Issers, à Khemis el Khechna, à Dellys, à Naciria, à Zemmouri, à Boudouaou, à Ouled Moussa, à Hamadi et partout ailleurs, l'acquéreur débourse des dizaines, voire des centaines de millions pour un petit lot de terrain dont la transaction s'effectue dans la plupart des cas, non pas auprès d'un notaire, mais plutôt sans aucune justification par le ou les pseudo-propriétaires, les acquéreurs entament par la suite les travaux de construction sans le moindre document officiel, sachant d'emblée qu'une fois la construction achevée, les autorités vont être obligées, non pas de démolir mais de régulariser ces nouvelles entités urbanistiques en leur aménageant les accès et en les alimentant en énergie, AEP et autres commodités de la vie, alors pourquoi s'en priver alors que l'illicite est devenu la règle, les autorités sont complices de ce phénomène et où même les institutions officielles ont emboîté le pas à ces pratiques peu orthodoxes et les exemples à Boumerdès sont légion. Des villas ont été érigés sans aucun document officiel et parler dans ces conditions de respect de la réglementation en vigueur n'est que chimère. En tout, la wilaya de Boumerdès enregistre le plus grand nombre de constructions illicites sur son territoire en attendant la promulgation des arrêtés de démolitions et leur exécution, un chiffre alarmant qui renseigne sur l'ampleur du phénomène de dilapidation du foncier, notamment dans toute la wilaya que les gens sans scrupules prennent pour un «no Man's land», en squattant des terrains domaniaux et la bande maritime sans qu'ils ne soient inquiétés. La prolifération des constructions illicites dénote également le laisser-aller des responsables locaux, à savoir la Duch, la Such, les services techniques des APC. Aussi, il y a lieu de noter en effet que ce n'est pas la première fois qu'un wali ou des maires promettent de sévir contre les constructions illicites par leur démolition et la poursuite en justice des propriétaires, mais sans aller jusqu'au bout. Il est très important que les constructions érigées avant 2008 soient régies par la loi 08-15 et sont logiquement susceptibles de régularisations, cependant on ne comprend pas cette lenteur bureaucratique, il y a eu une première prolongation de 3 ans, puis une autre jusqu'au mois d'août 2019, pour que les concernés régularisent leurs situations.
Constructions illicites : la situation demeure dramatique
Rien ne va plus dans la wilaya de Boumerdès concernant les constructions illicites. Désormais, la situation demeure dramatique malgré que le ministre de l'Intérieur, «Nul n'est au-dessus des lois de la République. Il n'y a personne au- dessus de la loi, elle s'applique à tous, celui qui construit sans permis, c'est automatiquement la démolition, que ce soit une villa ou un bâtiment». Le ministre de l'Intérieur a donné des instructions fermes dans ce domaine, alors la question qui se pose : «Que se passe-t-il dans la wilaya de Boumerdès et pourquoi cette passivité de l'Etat ? Etant donné que les constructions illicites gangrènent et font des ravages dans divers communes de la wilaya de Boumerdès, portant atteinte aux terres agricoles et au tissu urbain et détériorent ainsi l'image architecturale. Des dizaines, des centaines de constructions illicites sont érigées partout, que ce soit à Sidi-Daoud, à Baghlia, à Dellys, à Bordj-Menaïel, à Khemis El Khenchna, à Boudouaou, aux Issers, à Hamadi, à Zemmouri El Bahri, à Cap-Djinet et autres communes très importantes dans 35e wilaya d'Algérie. C'est la faute à qui ? Pourquoi le phénomène des constructions illicites prend de l'ampleur. Désormais les autorités communales et les daïras assument totalement une grande responsabilité, car ils n'arrivent pas à faire face à l'appétit féroce de la mafia du foncier, et pourtant ces constructions illicites sont érigées au vu et au su de tout le monde sans disposer du moindre document, de nombreuses villas sortent de terre dans l'indifférence générale des autorités locales et le cas des communes de Sidi-Daoud (ex-Abbo Baghlia (ex-Rebeval), Zemmouri El Bahri, ex-Courbet marine plus connu par le port des poules, trois agglomérations agricoles et maritimes qui connaît des constructions illicites qui continuent d'être édifiées sans permis de construire et dire que nous sommes en l'an 2023, l'environnement est totalement défiguré et les règles d'urbanisme ignorés.


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