Tout d'abord, l'Empire anglo-américain est instrumentalisé comme un levier pour affirmer la domination du peuple élu de Dieu sur l'ensemble des peuples de la planète et soumettre ceux-ci à sa loi (au nom des écritures divines). Les premiers visés sont les catholiques, les orthodoxes et les musulmans qui font figures d'ennemis naturels et communs de cette alliance sioniste et protestante, qui se fait d'autant plus facilement qu'il y a de grandes convergences entre les deux sur le plan théologique. La sécurité d'Israël : à quel prix ? C'est ensuite l'obsession pour la sécurité d'Israël justifiant toutes les guerres, destructions et détournement des intérêts des autres nations à son profit, notamment l'intérêt objectif des Etats-Unis (10). Cette obsession pour la sécurité d'Israël est devenue tellement centrale qu'elle doit être désormais partagée et affichée également par tous les non-juifs qui souhaitent accéder aux responsabilités importantes au sein de l'Empire, en se déclarant «sionistes» et en montrant «patte blanche». C'est enfin l'apport d'une vision eschatologique et apocalyptique de la marche du monde. Dès lors que la prophétie divine du retour des juifs en terre de Palestine annoncée par les Ecritures semble s'être concrétisée avec la recréation de l'Etat d'Israël, cette branche juive talmudique est persuadée que le reste du message des saintes écritures va se réaliser, ce qui se traduit par deux croyances extrêmement dangereuses. En premier lieu, un grand nombre de membres de l'élite juive messianique, talmudique et sioniste, malgré leur vernis laïc du XXe siècle pour certains d'entre eux, croient profondément que l'apocalypse du monde tel que nous le connaissons est proche. Ils croient également que cette apocalypse sera immédiatement suivie de la venue du messie qui sauvera l'Humanité sur terre et assoira définitivement la domination du peuple juif et de la religion juive, élus par Dieu, sur le reste des peuples qui auront survécu à l'apocalypse et sur les autres religions, réduites à un bouilli noachiste (c'est-à-dire abâtardies et reconnaissant la prééminence de la religion juive, comme le fait déjà le wahhabisme pour l'islam ou la religion catholique romaine après les réformes de Vatican II). En second lieu, la branche messianique, talmudique et sioniste comporte des fractions dangereuses qui sont profondément persuadées que Dieu leur a donné pour mission de hâter l'apocalypse. La meilleure illustration de l'influence dangereuse de ces groupes est l'emprise terrifiante et grandissante des descendants de juifs d'Europe de l'Est frankistes (11) depuis les années 1960 au sein du département d'Etat des Etats-Unis qui est devenue leur chasse gardée, tout comme la myriade d'institutions et de think tank spécialisés en politique étrangère. Ainsi, il y eut d'abord les secrétaires d'Etat Kissinger et Brezinski, faux «réalistes» et déjà adeptes des destructions génocidaires comme dans la péninsule indochinoise pour Kissinger dans les années 1970 ou en Afghanistan pour Brezinski dans les années 1980. Kissinger est également connu pour avoir décidé de l'élimination de nombreux chefs d'Etat en Amérique latine, notamment l'emblématique Allende, mais aussi au Moyen-Orient où le roi Fayçal d'Arabie Saoudite, le président algérien Boumediène et le Shah d'Iran payent de leur vie l'outrecuidance d'avoir mené l'Opep à décider d'un embargo pétrolier contre l'Occident et les Etats-Unis en 1973 à la suite du soutien apporté à Israël durant la guerre du Kippour (12). Ensuite, il y eut Madeleine Albright, la secrétaire d'Etat de Bill Clinton, qui éloigne encore plus les Etats-Unis de leurs racines isolationnistes et enterre la vitrine «réaliste», en parlant des Etats-Unis comme de la «nation indispensable» ou affirmait sans ciller que la destruction de l'Irak de Saddam Hussein et l'embargo subi par ce pays justifiait la mort de 500.000 enfants irakiens. Le Plan Oded Yinon mis à jour Puis, ce fut le premier règne des néo-conservateurs, initié par la création du «Project for the New American Century» en 1997 avec leurs têtes de proue Paul Wolfowitz, Richard Perle et Bill Kristol. Ceux-ci mettent en avant les fausses racines idéologiques trotskystes de leur fondateur, Léo Strauss, pour mieux faire oublier le plus important, leur héritage juif talmudique et frankiste (9). Avec le PNA et à la suite du 11 septembre 2001 qui leur donne l'occasion rêvée de pousser leurs plans à la fois au département d'Etat et au Pentagone, ils entraînent l'Amérique dans un déchaînement de destruction et de violence, en reprenant le plan Oded Yinon israélien de 1982 d'émiettement extrême des pays de Moyen-Orient au profit d'Israël et en faisant la feuille de route de la politique des Etats-Unis au Grand Moyen-Orient, au nom de la démocratie et des droits de l'Homme. Ainsi, les cartes israéliennes de 1982 vont, moyennant des ajustements mineurs, devenir les cartes officielles du Conseil des chefs d'état-major en 2001 (13). Rapidement, les destructions s'enchaînent dans la région, notamment en Afghanistan en décembre 2001, puis en Irak de 2003 dans une nouvelle guerre d'agression. Là encore, les néo-conservateurs, via un de leurs affidés, Paul Brenan, orchestrent la destruction de l'Etat et de l'armée irakiens et organisent des attentats entre chiites et sunnites pour plonger le pays dans le chaos et la guerre civile et organiser l'exécution par pendaison de Saddam Hussein le jour de l'Aïd Al-Adha (fête du sacrifice) qui porte la marque de la vindicte sacrificielle talmudique contre le «néo-satrape» babylonien. Vingt ans après, l'Irak n'en est d'ailleurs pas encore totalement sorti avec, de facto, les trois zones d'influence sunnite, chiite et kurde, selon les lignes ethnico-religieuses du pays identifiées par le plan Oded Yinon. Ces néo-conservateurs demeurent influents durant la présidence d'Obama, marquée par la double destruction de la Libye (dissolution de l'armée et de l'ensemble de l'administration, assassinat barbare de Kadhafi, et partition du pays en deux, entre la Tripolitaine et la Cyrénaïque, en répétition du scénario irakien) puis de la Syrie, obsession sécuritaire d'Israël à la faveur des «printemps arabes», et des interminables «surges» (escalades militaires sans fin) en Irak et en Afghanistan pour maintenir les guerres sans fin. C'est aussi la période où Victoria Nuland (14) se distingue en pilotant la «Révolution de Maidan» en Ukraine en 2014, révolution de couleur à l'origine de la guerre actuelle entre l'Ukraine et la Russie. Enfin, après la parenthèse Trump, les néo-conservateurs reviennent au sommet du département d'Etat sous la présidence actuelle de Joe Biden, avec Anthony Blinken au poste de secrétaire d'Etat et, de nouveau, avec Victoria Nuland en tant que sous-secrétaire d'Etat des Affaires politiques. Outre la présence très médiatisée des néoconservateurs/frankistes aux Etats-Unis, il ne faut pas oublier leurs homologues plus discrets au Royaume-Uni, mais également en France, avec la «secte des néocons français» au sein du ministère des Affaires étrangères qui a la haute main sur la politique française, notamment au Moyen-Orient (15). Ce groupe d'influence qui n'apparaît pas dans l'organigramme officiel a été mis en place à la suite du travail de sape des ministres des Affaires étrangères juifs sionistes d'Europe de l'Est, Bernard Kouchner (mis à la tête du ministère français des Affaires étrangères par le très sioniste et américanophile Nicolas Sarkozy (16)), puis Laurent Fabius (nommé par François Hollande). La mission réussie de cette «secte» a consisté à aligner scrupuleusement la politique étrangère française sur les directives impériales, en particulier d'enterrer définitivement la politique dite «arabe» de la France au Moyen-Orient, déjà bien timide, pour la remplacer par un soutien inconditionnel à Israël. (Suite et fin)