Un hommage a été rendu dimanche à la mémoire du poète et chanteur, Lounès Matoub, assassiné le 25 juin 1998, dans son village natal, Taourirt Moussa, au Sud de Tizi-Ouzou, à l'initiative de la fondation portant son nom.Un programme commémoratif varié, comprenant une exposition permanente sur l'œuvre et la vie du poète et chanteur ainsi que des conférences, a été concocté à l'occasion de ce 25e anniversaire de l'assassinat de Lounès matoub à Thala Bouanane. Dès les premières heures de la matinée, la demeure de l'artiste, qui abrite la fondation éponyme, s'est avérée exiguë pour contenir la foule, composée en majorité de jeunes, venus se recueillir à sa mémoire et rendre hommage à sa mémoire. Un quart de siècle après son assassinat, le poète chanteur est toujours présent dans l'esprit de la jeunesse qui, pour beaucoup, sont nés après son assassinat. Dans une déclaration à la presse, à l'occasion, Malika Matoub, la sœur de l'idole des jeunes, a affirmé que son frère «n'était qu'un poète et un chanteur, qui avait certes une cause, la promotion de Tamazight, mais, qui n'aurait jamais voulu que son œuvre artistique soit utilisée par des aventuriers pour déstabiliser l'unité de l'Algérie». «Lounès n'a jamais appelé à la violence, celui qui appelle à la violence n'a pas à utiliser Matoub», a-t-elle dit, ajoutant que «Tamazight fait partie de notre identité, et doit unir tous les algériens, car nous savons, que les ennemis de l'Algérie en font leur starter quand ils cherchent à déstabiliser notre pays». Né le 24 janvier 1956 à Taourirt Moussa, Matoub Lounes a débuté sa carrière artistique en animant des fêtes familiales avant d'enregistrer son premier tube intitulé «Ayizem» (Le lion), suivi d'un premier album, en l'occurrence « Ahya thilawin » (Ah les femmes !), sorti à Paris, sous le label Azwaw, créé par Idir. C'est le début du succès pour le jeune artiste qui affiche dès le départ son engagement pour sa culture et son identité berbères. Grièvement blessé lors des évènements d'octobre 1988, le chanteur s'était opposé au terrorisme qui a frappé l'Algérie en condamnant les assassinats perpétrés et en portant la voix des siens. Enlevé en 1994 par le GIA puis relâché suite à une immense mobilisation populaire, Matoub Lounes est assassiné le 25 juin 1998 par un groupe terroriste non loin de son village natal, Taourirt Moussa (commune de Beni-Douala, Tizi-Ouzou). Son épouse et ses belles-sœurs qui se trouvaient avec lui dans le véhicule ont été grièvement blessées. Auteur, compositeur et parolier, le regretté Matoub Lounes a laissé derrière lui une trentaine d'albums dans la tradition chaâbi. Ses chansons sont encore reprises aujourd'hui par de nombreux des artistes. L'œuvre de Matoub se confond avec les joies et peines de sa vie d'homme, d'artiste, de militant et d'Algérien. Récipiendaire de plusieurs prix pour son combat, en Europe, au Canada et aux Etats-Unis, le chanteur a continué à mettre son art et sa notoriété au service du combat contre le terrorisme, pour la démocratie et l'Algérie jusqu'à son assassinat le 25 juin 1998.