La Russie n'a rien à voir avec la situation du coup d'Etat au Niger. C'est ce qu'a déclaré dans une interview accordée à l'agence TASS le représentant spécial du président russe pour le Moyen-Orient et l'Afrique et vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, en marge du forum Russie-Afrique. «Non, cela n'a rien à voir avec la Russie. Nous ne nous ingérons jamais dans les affaires intérieures», a-t-il déclaré, commentant les publications des médias occidentaux qui font état de l'implication prétendue de structures russes dans les événements, notamment dans le contexte de rassemblements dans la capitale du Niger avec des drapeaux russes. «Ce n'est malheureusement pas la première fois que cela se passe dans les pays africains», a poursuivi M. Bogdanov. «Et je crains que ce ne soit pas la dernière. Il existe de tels processus internes dans ces pays. Et, bien sûr, de nombreuses questions se posent. Mais cela montre que ces dernières années, la situation socio-économique dans de nombreux pays africains est loin d'être idéale». Le vice-ministre russe des Affaires étrangères a noté que dans les pays africains «il y avait beaucoup de mécontents parmi les militaires, parmi les civils, dans la société en général». «D'où viennent de telles manifestations derrière le champ constitutionnel, en termes de changements de dirigeants. Nous allons suivre l'évolution de la situation», a conclu le haut diplomate. Les rebelles au Niger ont annoncé dans la soirée du 26 juillet la destitution de Mohamed Bazoum du poste du président, la fermeture des frontières de la république et la suspension de la constitution. Ils ont également formé le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, qui a assumé la totalité des pouvoirs. Dans une déclaration diffusée à l'antenne de la télévision nationale, ils ont garanti l'intégrité physique des représentants de l'autorité renversée. Le général Abdourahmane Tchiani s'est proclamé président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie. Selon l'Agence France-Presse, le président renversé est détenu dans une résidence située sur le territoire de la base militaire de la garde présidentielle, dirigée par M. Tchiani. Le ministère français des Affaires étrangères a exigé le rétablissement de l'ordre constitutionnel et l'autorité des représentants civils démocratiques élus du Niger.