Dans notre étude consacrée au sionisme, intitulée « Entité sioniste : dernier foyer colonial purulent de l'impérialisme occidental », publiée dans Algérie54 les 21-22 février 2023, nous écrivions ces lignes suivantes. Nul doute, l'Etat théocratique israélien, à l'histoire blindée de mythes, se voit obligé d'être en guerre permanente pour maintenir et pérenniser sa factice union nationale, faute de quoi il sombrerait par privation d'alimentation belliqueuse. Israël ne se nourrit que de guerres récurrentes et écœurantes. La paix lui est impossible. D'où cette impérative nécessité belliqueuse de transmuer le pays en caserne à ciel ouvert où chaque israélien endosse l'uniforme militaire à vie, où la Polémologie a supplanté l'apprentissage de la Thora. Sans conteste, l'entité sioniste est consciente de son illégitimité historique, de sa frauduleuse existence. Aussi Israël est-il affecté par un syndrome singulier, le syndrome « sionigène », caractérisé par la bellicosité chronique, la pathologie guerrière, l'affrontement permanent, le terrorisme étatique compulsif. Israël est doublement condamné à vivre sur le pied de guerre et les provocations bellicistes répétées. Pour des raisons à la fois exogènes et endogènes. Exogènes : car il est entouré de pays ennemis qui n'accepteront jamais son existence (nous parlons des populations arabes et non de leurs gouvernants respectifs fantoches, ralliés au sionisme). Ces pays ne font qu'aiguiser leurs armes pour hâter la destruction d'Israël. Endogènes : car sa population juive hétéroclite maintient sa factice cohésion « nationale » que sous le feu de la guerre permanente. Aussi, dans l'hypothèse d'une résolution d'instauration de la paix, plus qu'improbable, l'équilibre fragile interne s'effriterait-il aussitôt. Inévitablement, les dissensions intrinsèques entre les différentes communautés juives hétérogènes éclateraient au grand jour. Car cette prison dorée de « peuple élu » concentre des habitants-geôliers qui n'ont rien de commun, sinon la religion hébraïque, mais surtout leur doctrine raciste : le sionisme. Le sionisme est depuis le 10 novembre 1975 assimilé officiellement par l'Assemblée générale des Nations unies au racisme ; et qualifié depuis le 1er février 2022, par Amnesty international, d'Apartheid. Pour autant, une chose est sûre, cette colonie de peuplement est guettée par le dépeuplement colonial. Incontestablement, en créant leur Etat colonial en Palestine en 1948, les juifs sionistes ont creusé leur tombe. Israël est devenu l'endroit le plus dangereux pour les juifs. Que symbolise la constitution de cet Etat sioniste, sinon la dernière création du Grand Ghetto juif mondial instauré sur une terre dépourvue durant des siècles de tout « foyer juif ». Une terre habitée des siècles durant par des Palestiniens de toutes confessions. Ces lignes ont été rédigées pour la première fois en 2017. Nous sommes en 2023. Au final notre conjecture sur l'implosion d'Israël se concrétise. Et plus tôt que prévu. Tant mieux. Que se passe-t-il en Israël depuis quelques mois ? Israël, ce « pays Massada », longtemps citadelle inexpugnable, implose de l'intérieur. Petit rappel historique : Massada est cette forteresse inexpugnable hissée au sommet d'un vertigineux éperon rocheux, où, en 73 de notre ère, quelques centaines de juifs, membres d'une secte de zélotes, se barricadèrent contre le siège des troupes romaines. Ces zélotes étaient des fanatiques religieux juifs. On les désignait sous le nom de sicaires, car ces extrémistes juifs semaient la terreur. Considérés comme les premiers terroristes de l'histoire, ces sicaires perpétraient meurtres et actes de terrorisme en Palestine au début de notre ère calendaire, à l'époque de la domination romaine. Ces sicaires tirent leur nom d'un poignard, la sica, qu'ils dissimulaient sous leurs vêtements pour assassiner les victimes choisies, y compris des juifs alliés des Romains. La sica fut l'arme de prédilection de ces assassins juifs anti-Romains. Après trois ans d'encerclement romain, ces zélotes préfèrent se suicider collectivement plutôt que d'être pris vivants. Depuis, on parle de complexe de Massada pour désigner ce sentiment d'être en permanence à la portée d'une menace grave. Dans le cas d'Israël, la certitude fanatique d'un peuple de forcenés d'être seul détenteur du droit face au monde entier, perçu comme ennemi. Cette fièvre obsidionale comporte une dimension pathologique fondée sur une spirale suicidaire. En résonance avec leurs ancêtres les zélotes, actuellement, lentement mais sûrement, les juifs sionistes d'Israël sont en train de se suicider nationalement. Et ce n'est certainement pas nous, les anticolonialistes, qui pleurerons leur mort nationale salutaire ! Nous irons volontiers en Palestine libérée pour cracher sur la tombe de la défunte entité sioniste ! Dans le contexte actuel des massives manifestations contre la très controversée réforme judiciaire sur laquelle nous reviendrons plus bas, selon plusieurs sources, en Israël près d'un tiers des habitants se dit prêt à quitter le pays. En effet, depuis que le Parlement israélien a voté, lundi 24 juillet la réforme judiciaire, près de 30% des habitants envisagent de quitter Israël. Pour cela, ils sont nombreux à faire appel aux services d'avocats spécialisés dans l'obtention de passeports européens. Ce phénomène d'exode frappe toutes les catégories sociales. Il gagne également les entreprises high tech qui commencent à se délocaliser. Selon une étude récente, près de 70% des start-up israéliennes révisent leur stratégie et commencent à transférer leur domiciliation fiscale et bancaire vers d'autres pays. Plus des 2/3 des start-up ont déjà pris des mesures actives pour retirer de l'argent et transférer des parties de leurs activités à l'extérieur du pays. Les inquiétudes grandissent dans le pays déjà rongé par la crise économique. Par ailleurs, des agences de notation comme Moody's et Standard & Poors s'alarment des conséquences négatives que pourrait générer cette instabilité pour l'économie israélienne. Ce phénomène d'exode ébranle notamment les corps de métier hautement névralgiques. En vrai, la petite bourgeoisie. Depuis l'adoption de la première loi de la réforme judiciaire, 3000 médecins envisagent de quitter Israël. Ces départs commencent à préoccuper les autorités. Le directeur général du ministère de la Santé a tenu une réunion d'urgence en espérant les convaincre de rester. Plus inquiétant pour le pouvoir sioniste, selon CNN, la « mutinerie » a aussi gagné les rangs de l'armée. Plus de 10.000 réservistes ont ainsi menacé de se mettre en retrait de Tsahal. Pour revenir à la très controversée réforme judiciaire, contrairement à ce qui est répandu par les médias occidentaux, cette réforme ne vise pas à protéger le premier ministre Benyamin Nétanyahou d'éventuelles poursuites judiciaires, donc probable incarcération. C'est une vision policière de l'actualité. Une approche personnalisée de la politique. En vérité, cette réforme s'inscrit dans la dynamique internationale de la majorité des pays en voie de durcissement autoritaire, pour ne pas dire de fascisation. Cette réforme vise à accroître le pouvoir de l'Exécutif, mais surtout à atrophier tous les contre-pouvoirs, notamment celui de la justice. En Israël, celui de la Cour suprême. C'est-à-dire celui des magistrats, ces « trublions » toujours prompts à invalider les mesures gouvernementales. Khider Mesloub