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Selon Werner Hoyer : « L'Europe doit agir vite pour contrer l'influence des BRICS en Afrique » Le bloc des BRICS passe de 5 à 11 membres dès janvier 2024
Six pays, à savoir, l'Iran, l'Argentine, l'Egypte, l'Ethiopie, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont été invités à rejoindre le club des BRICS, a annoncé, avant-hier, le président sud-africain Cyril Ramaphosa, précisant que « l'adhésion prendra effet à compter du 1er janvier 2024 ». Cette annonce a été accueillie avec enthousiasme par les pays émergents et leurs éventuels membres, mais elle a été minimisée par les Etats-Unis, mais pas par l'ensemble des pays occidentaux qui s'inquiètent de l'élargissement de cette coalition, prédominée par leurs vieux rivaux, la Chine et la Russie. L'Europe s'inquiète de l'expansion de l'influence chinoise en Afrique qui était depuis toujours sous sa domination. Au lendemain de l'annonce de l'élargissement des BRICS dans un contexte de crise géopolitique et économique grave qui a exacerbé les rivalités entre l'Occident et les BRICS, certaines parties européennes ne cachent pas leur désarroi et crainte quant l'émergence en force d'une alliance d'Etats pluralistes qui malgré l'absence d'une base commune sont considéré souvent comme des anti-occidentaux. L'adhésion de l'Arabie saoudite, deuxième plus grands producteurs d'hydrocarbures mondial au club des BRICS est à appréhendée. L'élargissement de ce groupe aura des conséquences irréversibles sur le monde d'aujourd'hui d'autant plus que leur objectif est d'évincer les occidentaux de l'Afrique et de réduire leur dépendance au billet vert et à l'euro. Le trio, Chine, Russie et Arabie saoudite devrait attirer davantage des Etats-Unis et de leurs alliés européens, japonais et australien qui s'efforcent de minimiser l'impact d'une telle démarche, ce qui n'est pas de l'avis des analystes financiers et des économistes. L'adhésion de l'Iran devrait, également, intriguer les Etats-Unis qui tentent de parvenir à un compromis sur le nucléaire et le pétrole iranien, en vain. Certains experts qualifient l'élargissement des BRICS de « tournant décisif et historique ». « L'avenir dira si c'est un tournant historique », a réagit le président de la Banque européenne d'investissement (BEI), Werner Hoyer, qui a estimé, selon ses propos relayés par l'agence Reuters que « l'Occident risque de perdre la confiance des pays du Sud s'il n'intensifie pas ses efforts de soutien, à l'heure où la Chine et la Russie sont devenus plus que des solutions de repli ». Il a appelé à agir afin de contrer l'influence des BRICS en Afrique, expliquant que « les pays émergents savent désormais qu'ils peuvent se tourner vers une institution autre que la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international (FMI) pour financer leur développement. Et le fait que de plus en plus de pays en développement, notamment en Afrique, se tournent vers des pays comme la Chine et d'autres nations émergentes pour trouver du soutien plutôt que les institutions occidentales traditionnelles, devrait être une source d'inquiétude ». Commentant, également, le souhait de certains pays de devenir membre actionnaire de la Nouvelle Banque de Développement (NBD) fondée en 2014 par les BRICS, considérée comme une une alternative aux institutions traditionnelles, M. Hoyer a estimé que « les pays en développement se sentent abandonnés par l'Occident face à leurs problèmes de dettes, de coûts énergétiques, de changement climatique ou lors de la pandémie de Covid-19 ». « Si nous n'offrons pas un partenariat sincère et plus convaincant pour répondre aux défis des pays du Sud en termes de transition énergétique, de dettes et d'inégalités sanitaires, nous irons à la rencontre de grands problèmes », a-t-il averti. Le bloc des BRICS a réitéré son engagement en faveur d'un monde multipolaire et compte sur ses nouveaux membres et partenaires stratégiques en Afrique, en Asie et en Amérique latine pour développer, en parallèle, un nouveau système financier multipolaire. L'absence d'une base commune entre les pays membres des BRICS est considérée par l'Occident comme sa faiblesse est la plateforme de base de fondation de ce groupe qui respecte les disparités de chacun de ses membres. Aujourd'hui, l'économie des BRICS pèse 36% du PIB mondial et 46% de la population mondiale. Dessiner une nouvelle architecture financière mondiale constitue une véritable menace, selon M. Hoyer qui a estimé que « l'Europe et les institutions occidentales doivent affronter rapidement ce changement ».