Le 13 juillet dernier, le Gouvernement a examiné, lors de sa réunion hebdomadaire, présidée par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, un avant-projet de la Loi de finances rectificative pour l'année 2023, ayant pour objectif de revoir et de renforcer certaines dispositions de la Loi de finances 2023, en vigueur, et ce, en fonction du contexte économique et social national. Une nouvelle orientation de la politique économique et budgétaire sera débattue et approuvée avant la fin de l'année en cours et devrait combler les lacunes constatées dans la Loi de finances 2023 en application. La préservation du pouvoir d'achat des Algériens et la hausse des investissements publics, entre autres, coûtent cher à l'Etat et engendre des dépenses supplémentaires assumées par le Trésor public. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, réaffirme à nouveau son attachement au caractère social de l'Etat, mais aussi à l'exécution du plan de la relance économique et du programme des réformes pour encourager la croissance. L'Algérie s'attend, en dépit de la baisse des cours de l'or noir, à une croissance économique de 5% en 2023 et mise sur les exportations hors-hydrocarbures et le secteur agricole pour couvrir les besoins nationaux, réduire les importations et préserver les réserves de change. La lutte contre l'inflation et les crimes financiers et commerciaux demeure, également, une priorité pour le gouvernement, déterminé à poursuivre ses efforts de recadrage macroéconomique et réglementaire. L'Etat œuvre à renforcer la stabilité économique et financière du pays considérée comme un facteur essentiel pour la stabilité sociale. Il n'hésite pas à dépenser davantage pour soutenir la classe moyenne à travers la lutte contre le chômage, l'inflation et le renforcement de l'investissement, ce qui engendre, comme sus-cité, une ré-estimation des dépenses publiques, des recettes ordinaires et fiscales qui sera, probablement, soutenue par de nouvelles dispositions. L'avant-projet de Loi de finances complémentaire 2023 intervient pour « introduire des actions et dispositions rectificatives en vue de prendre en charge des dépenses courantes supplémentaires liées notamment à certaines mesures prises par les pouvoirs publics », a indiqué le communiqué des services du Premier ministère sanctionnant la réunion du Gouvernement, il y a presque deux mois. « Ces mesures visent la préservation et le soutien du pouvoir d'achat des ménages, le renforcement de la sécurité alimentaire et la consolidation du programme d'investissement public au profit de certaines wilayas pour assurer une croissance inclusive et durable », a précisé la même source. Pour rappel, l'Etat a dû renoncer à la révision du système des subventions publiques des produits de large consommation afin de soutenir davantage les ménages à faible revenu pour faire face à l'inflation de la majorité de ces produits provoquée par les pénuries et la hausse des cours des matières premières à l'international (blé, les légumineuses, etc.). L'Etat est prêt à assumer les frais supplémentaires pour garantir une vie décente aux Algériens et accélérer le rythme de la mise en œuvre des réformes globales initiées par le chef de l'Etat. Dans son entrevue périodique accordée aux représentants des médias nationaux, le 5 août courant, le président Tebboune a exprimé son satisfecit concernant les mesures prises pour protéger le pouvoir d'achat des Algériens, lesquelles demeurent « insuffisantes », selon lui. Il a annoncé, lors de cette rencontre avec les médias, « l'augmentation des salaires atteigne un taux de « 47% à 50% d'ici 2024 », affirmant que les autorités œuvraient à satisfaire « les revendications sociales de ses citoyens avec leurs propres moyens ». Parmi ces revendications, l'accès au logement. Une autre priorité du gouvernement. Il a annoncé, dans ce sens, que les « projets de réalisation du programme de logements ne s'arrêteront pas ». L'Etat soutient, également, la réalisation de grands projets structurants dans divers domaines en vue de booster la croissance économique et renforcer la stabilité sociale, ce qui a engendré des dépenses supplémentaires pour l'Etat, dans un contexte économique international complexe, marqué par une baisse de la production et des prix du pétrole qui affecte les recettes de l'Etat. Ce dernier vise à préserver les équilibres sociaux, mais aussi financiers. De nouvelles mesures seront annoncées dans ce cadre pour tenter de réduire l'écart entre les dépenses et les recettes budgétaires et l'impact de l'augmentation des dépenses sur la dette publique, la croissance et la consommation, entre autres. Un défi difficile à relever sur le court terme.