C'est une Algérie fière de ses attributs révolutionnaires, de sa constance diplomatique, de l'éminence de ses engagements politiques internationaux à l'égard de causes humaines les plus nobles, une Algérie digne de sa stature et de son image des années 70, que les Algériens ont retrouvée à travers le percutant discours du président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune devant l'Assemblée Générale de l'Organisation des Nations unies. Le chef de l'Etat, qui participait à la semaine de haut niveau de la 78e session de l'AG de l'ONU, a plaidé, lors d'une allocution très remarquée, pour l'édification d'un monde multipolaire plus juste et plus équitable qui serait régi par un nouvel ordre mondial fondé sur la justice et l'égalité, où les peuples sans voix se verraient rétablis dans leurs droits et où la légitimité irait à la force de la loi et non à la force des bras. Pour ce faire, le Président a porté, haut et fort, la revendication principale qui pourrait neutraliser tous les dérapages et les abus qui génèrent guerres inter-Etats, conflits internes et guerres civiles, et qui redonnerait l'autorité légitime à une instance longtemps guidée ou détournée pour servir les intérêts exclusifs du «club»du Conseil de sécurité. Il s'agit de la revendication portant accélération des négociations concernant la réforme du Conseil de sécurité, dont le Président Tebboune a considéré qu'elle devrait être «une priorité pour la communauté internationale.» En plaidant ces questions, le président de la République a accompli un acte sacré et consacré que l'Algérie assume, avec constance et abnégation, depuis l'avènement du non-alignement dont elle a été un des chefs de file, au nom de toutes les nations qui aspirent à l'édification d'un monde apaisé, plus juste et plus équitable. Franche, transparente, courageuse et, surtout, engagée, la position algérienne portée par le discours du Président, n'a pas manqué de rappeler l'engagement de l'Algérie envers «la position africaine commune», à savoir celle de l'Union africaine en faveur des causes justes et en soutien des peuples opprimés, notamment les causes palestinienne et sahraouie, objet d'un déni de droit et d'une répression sans nom depuis un demi-siècle. L'Algérie est également engagée dans des efforts diplomatiques intenses et des pourparlers pour rassembler les béligérants et les parties en conflit sur le continent africain, devait rappeler le chef de l'Etat, qui a également appelé à ne pas perdre de vue la situation que vivent des nations en proie à des difficultés économiques éprouvantes qui contraignent au plus haut point leur développement et menacent leur cohésion sociale et politique. Les propositions de gestion et de sortie de crise que l'Algérie a souvent faites pour réinstaurer la paix et la légitimité constitutionnelle dans les pays africains, notamment en Libye, au Mali, au Niger et au Soudan, ont de tout temps été des offres constructives qui ne prennent en compte que les intérêts des peuples concernés, et non pas ceux des clans, des chefs de guerre ou des Etats impliqués économiquement ou politiquement. La communauté internationale n'ignore plus, depuis longtemps déjà, que les propositions algériennes sont authentiquement l'émanation d'une recherche juste de solutions pérennes et durables aux conflits, et que les Etats qui défendent les solutions de reconquête guerrière du pouvoir, recherchent avant tout la permanisation de leur emprise, alors établie auparavant, sur ces pouvoirs, au lieu de rechercher des solutions salutaires qui préservent la paix civile et qui permettent d'engager un dialogue qui concilie les positions des uns et des autres. Cette spécificité du discours algérien, sa constance, son acharnement idéaliste à promouvoir et à défendre les causes justes et à mettre en avant les positions équitables, finissent par bénéficier de l'écoute qu'ils méritent, dans les moments graves que traverse le monde, secoué par des conflits incontrôlés, une conjoncture économique internationale difficile, des répercussions économiques et financières dramatiques sur les économies des Etats les plus vulnérables, et des puissances incapables de défaire les nœuds des crises qu'elles ont contribué à créer. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, pour cette année, l'Algérie sera loin du rôle de figurant, elle qui a pour elle l'adhésion active des Etats africains et de nombreux Etats arabes, pour peser conséquemment dans les prises de décisions qui engagent le devenir de conflits qui n'ont que trop duré et le sort de peuples qui n'ont que trop souffert de l'instabilité, du terrorisme et des coups d'Etat.