L'Algérie et l'Allemagne ont procédé, hier, dans le cadre de la cinquième édition de la Journée algéro-allemande de l'Energie, placée sous le thème «Les technologies d'avenir qui nous relient énergies renouvelables et Hydrogène vert», à la signature du contrat d'exécution du projet de coopération algéro-allemand, «technologie et développement socio-économique pour les Energies Renouvelables et l'Hydrogène Vert», baptisé «le projet TaqatHy (RE-GH2) d'une valeur de 12 millions d'euros». Cet investissement structurant a pour objectif d'«approfondir la coopération dans les domaines des énergies renouvelables et de l'hydrogène vert et de réduire les émissions à effet de gaz de serre qui constituent un axe central du plan énergie-climat». L'une des principales priorités de la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, qui prévoit la plantation de plus de 420 millions d'arbres sur une période de dix ans, dans l'objectif de capter et de stocker naturellement le CO2. Un projet à un milliard de dollars. L'Algérie investit de plus en plus dans des projets de développement du renouvelable pour appuyer son objectif de diversification de ses sources énergétiques et d'atténuation des changements climatiques, en s'intéressant particulièrement au développement de la filière de l'hydrogène vert. Ce dernier attire les investisseurs des grandes entreprises européennes, notamment, italiennes et allemandes. M. Arkab a mis en avant lors de son allocution prononcée à l'occasion sur l'«importance de promouvoir les investissements et l'accès au financement dans les domaines des énergies renouvelables et nouvelles, et le déploiement des technologies bas carbone et leur rôle pour atteindre les objectifs mondiaux climatiques et de favoriser les investissements dans les infrastructures énergétiques notamment gazière», évoquant les crises géopolitiques en Europe et au Moyen-Orient qui façonnent une nouvelle politique énergétique internationale, en particulier des pays européens. Sonatrach investira un milliard de dollar pour le stockage naturel de CO2 L'Algérie constitue l'un des principaux fournisseurs «fiables» énergétiques de nombreux pays européens, contribuant ainsi à garantir leur sécurité énergétique. Elle vise, également, dans ce contexte de relancer le projet de l'interconnexion électrique, reliant l'Algérie à l'Italie et au reste des pays européens avec lesquels, les autorités nationales tentent de coordonner les actions pratiques pour accélérer la transformation énergétique et la lutte contre les aléas climatiques. Le pays ne renoncera pas pour autant au gaz naturel. Le ministre de l'Energie et des Mines a réitéré l'engagement de l'Algérie à investir davantage dans sa transition verte, mais pas au détriment des énergies fossiles, essentiellement, du gaz. Il a été rappelé lors de cet événement de haut-niveau l'importance de «l'utilisation des technologies bas carbone dans l'industrie gazière aux fins de réduction des émissions de gaz à effet de serre notamment celles liées au méthane permettra d'accélérer la transition énergétique juste et équilibrée». M. Arkab a réitéré l'engagement de l'Algérie en faveur du climat et l'importance du développement et de l'adoption du mix-énergétique, rappelant, à cet effet, que «le pays vise à atteindre 30% d'énergies issues du renouvelable à l'horizon 2035». D'où l'intérêt particulier accordé au développement du renouvelable et de la filière de l'hydrogène qui devrait passer par trois (3) phases principales, selon la feuille de route du Gouvernement, à commencer par le démarrage et la formation (2023-2030), puis l'expansion et la création du marché (2030-2040), et enfin l'industrialisation et l'exportation (2040-2050). L'Algérie ambitionne de couvrir 10% des besoins du marché européen en la matière, ce qui ne déplait pas à ses partenaires italiens et allemands qui veulent une part de ce marché. L'Union européenne va lancer, en partenariat avec l'Algérie, un programme de développement des énergies renouvelables d'un montant de 15 millions d'euros. L'intérêt ne manque pas. Le 25 septembre 2023, une réunion sous le signe : «le corridor SoutH2 sur l'avenir de l'approvisionnement en hydrogène vert» a été organisé à Munich, en Allemagne, réunissant des représentants d'Autriche, d'Italie, d'Algérie et de Tunisie pour discuter du marché en croissance de l'hydrogène vert.