«Le rôle de l'Algérie en tant que fournisseur d'énergie fiable de la région Méditerranée, mettant en relief l'exemple de l'Italie en matière de gaz naturel», a déclaré, avant-hier, le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, lors d'un panel ministériel de haut niveau, organisé dans le cadre de la Conférence et exposition sur les technologies offshore en Méditerranée «OMC Med Energy» en Italie qui devrait s'achever aujourd'hui.Il a défendu lors de cette rencontre les grandes lignes de la politique énergétique de l'Algérie basée sur la sécurité et la transition énergétiques et les efforts du pays déployés en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, répondant aux objectifs fixés dans l'Accord de Paris 2015. L'Algérie adhère complètement à la lutte contre les changements climatiques dans le but de minimiser l'impact des aléas climatiques sur l'économie et la société à travers l'accélération de la transition énergétique, en s'engageant à mener des actions en faveur de l'amélioration de l'efficacité énergétique, dans un contexte de hausse des prix de l'énergie. La veille de la tenue de cette Conférence, le ministre a pris part à la 5e édition de la Journée algéro-allemande de l'énergie, organisée à Alger, lors de laquelle, il a annoncé le «lancement d'un important projet pour le stockage naturel du carbone en plantant plus de 420 millions d'arbustes sur une période de dix ans, avec un investissement d'un (1) milliard USD, dans le but de réduire les émissions de gaz avec un taux oscillant entre 7 et 22% à l'horizon 2030 et à moins d'un (1) % le volume global du gaz brûlé». L'Algérie veut doubler ses efforts pour atteindre l'efficacité énergétique, la sécurité énergétique et rationaliser la consommation de cette matière indispensable au maintien de la stabilité économique et sociale du pays et celle de ses clients, notamment, européens. M. Arkab a exposé les grands axes de la politique énergétique du pays, rappelant, à l'occasion, les défis à relever pour «assurer cette transition énergétique, en matière d'investissements et de maîtrise technologique, tout en réitérant l'intérêt de l'implication des entreprises européennes en Algérie dans le développement du gaz, des énergies renouvelables (ENR) et de l'hydrogène ainsi que la réduction de l'empreinte carbone». Il a mis en avant le fort potentiel énergétique du pays qui attire de plus en plus les investisseurs des grandes entreprises pétrolières. S'il y a un sujet sur lequel sont d'accord les gouvernements européens et l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), c'est celui de renforcement des investissements dans le secteur des énergies renouvelables. Le nouveau défi de la société nationale des hydrocarbures, Sonatrach, à relever avec ses partenaires européens. L'Italie, l'Allemagne, l'Autriche, entre autres, ont déjà exprimé leur souhait de coopérer davantage avec l'Algérie dans le développement des énergies propres et de l'hydrogène vert et des infrastructures énergétiques. Ces pays partenaires examinent depuis quelques mois le lancement du projet ''SoutH2 Corridor'' qui, selon M. Arkab, «constitue une vraie dorsale de transport de l'hydrogène de l'Algérie vers l'Allemagne, via la Tunisie, l'Italie et l'Autriche, visant à fournir un hydrogène renouvelable en utilisant les gazoducs existants», affirmant que le projet est actuellement en cours d'étude. L'Italie, l'Allemagne et l'Union européenne (UE) ont déjà conclu des accords à des millions d'euros dans le but de développer le renouvelable en Algérie. L'Italie, principal client de l'Algérie, a exprimé, lors de cette conférence internationale, son souhait «d'exploiter les hydrocarbures en offshore, les ENR, l'hydrogène et la réduction des gaz à effets de serre, en particulier le méthane». La France veut sa part du marché des énergies renouvelables en Algérie. Deux jours après la rencontre entre le ministre de l'Energie et des Mines et du P-dg du groupe énergétique français Total Energie, Patrick Pouyanné, la 2ème rencontre algéro-française de l'industrie pétrolière et gazière, a ouvert ses travaux à Oran. Environ 240 entreprises algériennes et françaises ont pris part à cet événement consacré particulièrement au développement de l'industrie pétrolière et gazière, mais surtout de renouvelable en Algérie. Une occasion pour les deux parties de discuter des moyens de renforcement de la coopération dans le domaine de la sous-traitance, indispensable aux entreprises de la transition énergétique. L'Algérie ambitionne de devenir «la batterie de l'Europe» et compte sur ses partenaires européens pour atteindre cet objectif, dans un contexte de crise énergétique et géopolitique qui menace l'économie mondiale.