Ghaza est devenue un « cimetière pour les enfants », des milliers d'entre eux ayant été tués par les bombardements de l'armée sioniste, tandis que plus d'un million sont confrontés à des pénuries de produits essentiels et à des traumatismes à vie, ont déclaré mardi des agences humanitaires de l'ONU. Le chef des secours de l'ONU, Martin Griffiths, qui s'est rendu dans les territoires palestiniens occupés, s'est entretenu par téléphone avec des familles palestiniennes de Ghaza depuis Al-Qods-Est, notant que ce qu'elles ont enduré depuis le début des agressions sionistes contre l'enclave, « est plus que dévastateur ». « Quand une enfant de huit ans vous dit qu'elle ne veut pas mourir, il est difficile de ne pas se sentir impuissant », a-t-il écrit sur la plate-forme sociale X. Plus de 3.450 enfants ont été tués à Ghaza, a déclaré à des journalistes à Genève mardi, le porte-parole du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), James Elder, citant le ministère palestinien de la Santé. « Les menaces vont au-delà des bombes et des mortiers », a ajouté M. Elder. Les décès de nourrissons dus à la déshydratation constituent « une menace croissante » dans l'enclave, car la production d'eau de Ghaza ne représente que 5% du volume nécessaire, en raison du non-fonctionnement des usines de désalinisation, qui sont soit endommagées, soit en manque de carburant. M. Elder a cité l'exemple de la fille de quatre ans d'un employé de l'Unicef à Ghaza qui a commencé à s'automutiler à cause du stress et de la peur quotidiens, tandis que sa mère a déclaré: « Je n'ai pas le luxe de penser à la santé mentale de mes enfants – je dois juste les garder en vie ». Un millier d'autres enfants sont portés disparus et pourraient être piégés ou morts sous les décombres, dans l'attente d'être secourus ou récupérés, a déclaré de son côté, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha). Le porte-parole de l'Ocha, Jens Laerke, a lui révélé qu'il était « insupportable de penser à des enfants ensevelis sous les décombres avec très peu de possibilités de les en sortir ». Un cessez-le- feu humanitaire, essentiel Le porte-parole de l'Unicef, James Elder, a réitéré ses appels, « au nom des 1,1 million d'enfants de Ghaza qui vivent ce cauchemar », en faveur d'un cessez-le-feu humanitaire immédiat et de l'ouverture de tous les points d'accès pour permettre l'acheminement durable de l'aide humanitaire. « Si nous avions un cessez-le-feu de 72 heures, cela signifierait qu'un millier d'enfants seraient à nouveau en sécurité pour cette fois », a-t-il déclaré. Lundi, 26 camions transportant des fournitures humanitaires sont entrés dans la bande de Ghaza par le point de passage de Rafah avec l'Egypte, a déclaré Jens Laerke, de l'Ocha, en espérant que d'autres camions y entreront mardi portant à 143, le nombre total de camions autorisés à passer par le point de passage entre le 21 et le 30 octobre. Toutefois, « les quantités actuelles ne représentent qu'une fraction de ce qui est nécessaire pour empêcher une nouvelle détérioration de la situation humanitaire déjà désastreuse, y compris des troubles civils », selon Ocha. Avant l'escalade sioniste, près de 500 camions, tant commerciaux qu'humanitaires, entraient dans l'enclave palestinienne chaque jour ouvrable, dont une cinquantaine de camions de carburant. Selon l'ONU, la catastrophe sanitaire dans l'enclave palestinienne est aggravée par les attaques contre les services de santé. L'Organisation mondiale de la santé (OMS), a recensé 82 attaques de ce type à Ghaza. L'Ocha a averti que les environs de deux hôpitaux de la ville de Ghaza et du Nord de la ville auraient été bombardés pour la deuxième journée consécutive lundi. n