Le ministère palestinien de la Santé a annoncé vendredi que le bilan des crimes sionistes, depuis le 7 octobre contre la bande de Ghaza, s'est alourdi à 4.137, dont un millier d'enfants, 13.162 blessés et 1.400 autres disparus. Parmi ces morts, le Hamas fait état de 16 personnes tuées dans l'église grecque-orthodoxe de Saint-Porphyre dans la ville de Ghaza visée jeudi soir par des missiles largués par l'aviation de l'armée d'occupation. Selon l'agence de presse palestinienne Wafa, les bombardements sionistes se sont poursuivis dans la nuit de jeudi à vendredi contre plusieurs zones de la bande de Ghaza. Les bombardements ont ciblé plusieurs régions, y compris les tours résidentielles d'Al-Zahra, qui a été frappée à maintes reprises, ainsi que la ville de Ghaza et le quartier d'Al-Sheikh Ajlin, d'après la même source. En outre, les avions de l'occupation ont frappé une maison dans la ville de Deir Al-Balah par des missiles, ajoute la même source. Pendant ce temps, l'aide humanitaire aux habitants de Ghaza se fait attendre. Annoncée pour mercredi, puis jeudi, elle n'arrivera pas avant ce samedi, selon des officiels des Nations Unies. «L'aide humanitaire internationale devrait pouvoir entrer dans la bande de Ghaza «demain (samedi) ou dans ces eaux-là», a déclaré vendredi le responsable des situations d'urgence de l'ONU, Martin Griffiths. «Nous sommes en négociations approfondies et avancées avec toutes les parties concernées pour garantir qu'une opération d'aide à Ghaza démarre le plus rapidement possible», a-t-il déclaré, cité par un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) à Genève. Interrogé lors du point de presse régulier de l'ONU à Genève, le porte-parole, Jens Laerke, a expliqué qu'il n'était pas en mesure d'être plus précis sur l'ouverture du passage de Rafah, à la frontière entre l'Egypte et Ghaza. Le même responsable s'est contenté d'exprimer»l'espoir que les livraisons pourront commencer le plus tôt possible, d'une manière sûre, sécurisée, durable et, espérons-le, de manière à pouvoir être étendues». A noter que Martin Griffiths et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, se trouvaient jusqu'à hier en Egypte pour négocier les détails de l'entrée des aides notamment avec les autorités égyptiennes. De son côté, le gouvernement du Hamas a appelé vendredi à l'ouverture permanente du point de passage de Rafah, afin de transférer les blessés et d'acheminer les aides alimentaires, les médicaments et les équipements médicaux à l'ensemble de la bande de Ghaza. Le mouvement a prévenu contre toute tentative d'acheminer les aides «uniquement au sud de Ghaza», estimant que «cette démarche est une forme de pression sur le reste de la population de quitter le nord vers le sud de la bande de Ghaza». Les civils exposés à de graves dangers à Ghaza Concernant la situation humanitaire dans la bande de Ghaza, l'ONG américaine Human Rights Watch (HRW) a déclaré que le blocus sioniste imposé expose les enfants et autres civils palestiniens à de graves dangers, et a appelé à la levée immédiate de ce siège illégal. Dans un communiqué publié mercredi sur son site, HRW a souligné que le gouvernement sioniste «doit immédiatement lever le blocus de la bande de Ghaza, qui expose les enfants et autres civils palestiniens à de graves dangers. La punition collective d'une population entière est un crime de guerre». HRW réclame des autorités d'occupation «d'autoriser l'entrée, dans la bande de Ghaza, de la nourriture, de l'aide médicale, du carburant, de l'électricité et de l'eau (...), et autoriser la sortie des civils blessés et malades pour recevoir des soins médicaux ailleurs». Cette situation entraînera «la mort d'un nombre incalculable d'enfants blessés et malades, ainsi que de nombreux autres civils, ayant besoin de soins médicaux», a déclaré Bill Van Esveld, directeur associé de la Division des droits de l'enfant à HRW. Par ailleurs, et contrairement au constat fait par des ONG et d'autres organisations de l'ONU sur la situation humanitaire à Ghaza, où vivent 2,2 millions de personnes sans eau, ni électricité, ni carburant, ni médicaments, depuis le 8 octobre dernier, et des ressources alimentaires dérisoires, le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), Filippo Grandi, semble minimiser cette situation. En effet, dans une déclaration faite hier, il estime que «toute escalade» contre Ghaza sera «catastrophique» pour la population locale, alors qu'elle l'est déjà au moins depuis le début des bombardements le 7 octobre 2023. «Je peux vous dire avec certitude que toute nouvelle escalade ou même poursuite» de l'agression sioniste «sera tout simplement catastrophique pour la population de Ghaza», a déclaré M. Grandi lors d'une conférence de presse à Tokyo. Cette déclaration de Filippo Grandi minimise clairement les mises en garde déjà exprimées par des organisations de l'ONU, dont le UNRWA qui a alerté depuis plus de dix jours sur une grave situation que ce soit par le bilan des morts et des blessés ou par le nombre de déplacés (plus de 500.000) du nord vers le sud de l'enclave de Ghaza, compte tenu du bombardement par l'armée israélienne des écoles, des refuges et des banques alimentaires sous contrôle de l'organisation.