Les dépenses budgétaires de l'Etat pour l'année 2024 devraient augmenter à plus de 15.200 milliards de dinars contre 14.700 mrds DA en 2023 (LFC 2023), tirées vers le haut par les dépenses sociales qui devraient atteindre, selon le projet de loi de Finances (PLF) 2024, plus de « 4.000 milliards de dinars en tant qu'autorisations d'engagement et de 4.276,02 milliards de dinars en crédits de paiement », enregistrant une hausse de « 244,02 milliards de dinars en termes d'autorisations d'engagement, et de 293,6 milliards de dinars en crédits de paiement par rapport aux dispositions de la LFC 2023 ». Ceci traduit l'attachement de l'Etat à son caractère social. Le Gouvernement est clair sur la question. Il a réitéré, à la présentation du PLF 2024, lors de la dernière réunion « exceptionnelle » du Conseil des ministres, tenue la semaine passée, à Alger, son engagement à poursuivre son soutien au pouvoir d'achat des Algériens afin de réduire l'impact de la poussée inflationniste sur le citoyen et renforcer, en parallèle, l'investissement public productif. Ce sont les principales priorités du président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui a ordonné au Gouvernement de mettre en place d'importantes dispositions fiscales, dont, l'exonération de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour plusieurs produits alimentaires de première nécessité. Tout a été détaillé dans l'article 33 du PLF 2024, selon les informations relayées par plusieurs médias nationaux. A retenir qu'aucune nouvelle imposition n'a été introduite dans ce texte, consacré particulièrement au soutien du pouvoir d'achat des citoyens et à l'entreprise nationale productive. L'Etat maintient ainsi inchangée sa politique sociale bien que coûteuse, dans un contexte économique international incertain et délicat, miné par l'instabilité des prix du pétrole qui alimentent majoritairement le budget de l'Etat. Toutefois, la stabilité financière acquise, ces dernières années grâce à la mise en place d'un programme de réforme global permettant de redynamiser le secteur industriel, agricole et booster le secteur de l'énergie et des nouvelles technologies a contribué à l'amélioration des indicateurs macro-économiques du pays ainsi que les réserves de changes du pays estimée à 85 milliards de dollars en 2023. L'Etat confirme avoir les capacités financières suffisantes pour prendre en charge ses dépenses et affronter les charges supplémentaires ou imprévues. Soutenir la flambée des dépenses sociales, notamment, des subventions, sans aucune concession. Plus de 390 milliards de dinars attribuées à l'OAIC Le soutien financier indirect des produits de large consommation, s'élèvent, selon le PLF 2024, à un total de 704,26 milliards de dinars, dont 397,04 milliards de dinars sont alloués à l'Office interprofessionnel des céréales, 86,72 milliards de dinars pour soutenir le prix du lait, 76,5 milliards de dinars pour l'eau, et 120 milliards de dinars pour l'huile et le sucre. Le carburant sera subventionné à hauteur de 24 milliards de dinars. L'allocation-chômage coûtera à l'Etat 457,47 milliards de dinars, le paiement des dettes de la CNAS, CNR et Casnos 30 milliards de dinars.... Plus de 1.000 milliards de dinars seront alloués aux entreprises publiques à caractère industriel ou commercial, et 600 milliards de dinars seront attribués aux collectivités locales. D'autre part, les dépenses liées au personnel ont grimpé à plus de 5.100 milliards de dinars, affichant une progression de 15,1% par rapport aux dispositions du LFC 2023. La revalorisation des salaires de 47% annoncée par le chef de l'Etat coûterait 5.275 milliards de dinars à l'Etat, contre 4.629 milliards de dinars en 2023. L'Etat vise, également, le soutien des investissements publics afin de renforcer la production nationale, les exportations et la diversification de l'économie et des revenus en devises du pays, en dehors des hydrocarbures. Ce projet de loi élaboré sur la base d'un prix du baril de référence à 60 dollars, prévoit une légère baisse des recettes budgétaire qui devraient avoisiner 9.105 milliards de dinars, un repli de 0,82% par rapport à la fin 2023 (LFC 2023), en raison de la baisse de la fiscalité pétrolière de -8,9%, selon ledit texte. Quant aux recettes hors fiscalité pétrolière, elles atteindraient les 5.593 mds de dollars, en hausse de 5%, prévues à 60.16,3 mds de dinars en 2025 et 63.18,6 mds de dinars en 2026. Les recettes fiscales devraient augmenter légèrement à 4.117,3 mds de dinars en 2024, contre 3.625,9 mds de dinars en 2023. Déficit budgétaire estimé à plus de 6.100 milliards de dinars Les recettes de l'Etat restent inférieures par rapport aux dépenses en hausse constante en raison de l'incertitude à l'international et son impact sur la société et l'économie. Les dépenses budgétaires devraient atteindre 15.275,3 milliards de dinars contre 14.706,8 milliards en 2023. Elles augmenteraient davantage en 2025 à plus de 15.900 milliards de DA, avant de baisser légèrement en 2026 à 15.705 milliards de DA. Ceci aurait une incidence directe sur le déficit budgétaire de l'Etat, évaluée par le PLF 2024 à -6.170 mds de DA, soit -17,4% du produit intérieur brut. Le PLF 2024 prévoit, également, un repli de la croissance économique du pays, estimée à 4,2% en 2024, et attendue à 3,6% en 2025. L'année prochaine sera marquée par une hausse des importations de +7% par rapport à 2023 et une légère baisse des exportations de marchandises évaluées à 49 milliards de dollars contre 55 milliards de dollars à la fin 2023.