Certaines parmi les mesures décidées par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, lors de la célébration de la Journée nationale de la presse qui a coïncidé avec la remise des prix du Président de la République du journaliste professionnel, commencent à connaître un début d'application. Ainsi, il y a eu 30% de baisse du loyer de la Maison de la presse. Une baisse qui ravit beaucoup de monde, tant il est vrai que la dernière hausse du prix du loyer était un fardeau difficile à porter pour la plupart des titres. Autres mesures, le fil de l'APS est désormais proposé à 20.000 DA par mois à l'ensemble des titres, alors qu'une convention vient d'être signée entre le ministère de la Communication et la compagnie Air Algérie en vue d'une réduction sur la billetterie pour les journalistes, qui serait de l'ordre de 25%. Une autre convention a été signée par le même département ministériel avec Algérie Télécom qui prévoit des réductions substantielles sur le coût de l'hébergement. Il faut préciser, à ce dernier titre, qu'éditeurs et journalistes s'attendent à ce qu'on puisse aller plus loin avec Algérie Télécom, comme cela se passe dans d'autres pays, notamment en offrant la gratuité sur les communications du fixe et en consentant une réduction conséquente sur le coût de l'internet. Ces mesures qui reflètent, au demeurant, une volonté de bien faire les choses, de la part de l'actuel ministre de la Communication, exactement selon les directives du président de la République, démontrent, au besoin, une capacité d'écoute exceptionnelle, mais également une perception très juste, chez ce commis de l'Etat, de ce que sont les priorités et les attentes du secteur de la presse. Ces préconisations qui connaissent un début d'application ont, bien entendu, besoin d'être renforcées par le fonds d'aide qu'il faut activer au service non seulement de la formation des journalistes, mais également au bénéfice des entreprises de presse qui prouvent leur vocation d'entreprises créatrices d'emplois et celles aussi qui prouvent, le temps aidant, une vocation d'entreprises qui sauvegardent l'emploi, comme cela se pratique dans de nombreux pays. Concernant la formation, le fonds d'aide pourrait être mis à contribution pour des formations organisées par l'entreprise de presse elle-même, ou à travers des conventions signées avec des organismes spécialisés, ou pour des stages de formation offerts dans le cadre de partenariats avec des acteurs internationaux, notamment ceux déjà identifiés dans l'espace méditerranéen. Par ailleurs, et pour peu qu'il y ait, sur ce sujet, une détermination à vouloir sauver les entreprises de presse, on pourrait préconiser ce qui a été déjà fait au bénéfice des entreprises publiques, dont souvent les ardoises ont été effacées et leurs finances renflouées, au bénéfice des agriculteurs qui bénéficient, bien souvent, à très juste titre d'ailleurs, de fonds d'aide et de subventions conséquentes, et au bénéfice des associations qui prélèvent leurs quote-part dans les fonds publics alors qu'elles ne rendent pas souvent compte de leur gestion aux pouvoirs publics. A ce même titre, la presse pourrait donc voir effacer ses dettes afin de commencer sur de nouvelles bases son aventure médiatique. Il faut dire que, des décennies durant, la presse n'a jamais bénéficié d'une aide, ni du fonds d'aide initié, n'étaient initialement l'aide de départ des journaux publics octroyée aux journalistes pour créer de nouveaux titres, et la mobilisation du capital du fonds d'aide pour le logement sécuritaire qui a bénéficié à 80% aux médias publics. L'absence d'une aide structurelle, pourtant effective partout dans le monde, a mis la presse dans une situation difficile, souvent d'endettement et de détresse financière, malgré l'existence de la publicité Anep qui a fini, au gré des crises et de la pléthore médiatique, par montrer ses limites. Il faut, au demeurant, rappeler que le monopole sur la publicité institutionnelle n'a pas toujours été là ; il a été le fait de deux décisions distantes dans le temps prises par Belaïd Abdeslam et Ahmed Ouyahia, alors premiers ministres, dont une a mal tourné au profit de corrupteurs et de corrompus. Par ailleurs, à chaque fois qu'on évoque une aide éventuellement structurelle aux éditeurs, il y a une levée de bouclier de la part de certains qui considèrent que l'aide doit être à vocation sociale en direction des journalistes. S'il en est ainsi, que feront les journalistes bénéficiaires de ces aides dites sociales, lorsque les entreprises de presse se mettront à tomber les unes après les autres. A vrai dire, l'aide à la presse est conçue universellement pour être dirigée aux entreprises, aux éditeurs afin de viabiliser leur activité et renflouer leurs assises financières par trop souvent éprouvées par la vulnérabilité et l'absence, désormais, d'une base commerciale qui les viabilise. Il nous faut désormais consacrer une presse digne et forte qui compte sur le soutien des pouvoirs publics pour se pérenniser, car une enseigne de presse est un symbole, un credo républicain, pas une marque que l'on brade sur le marché des valeurs commerciales. Cela si l'on veut la voir jouer pleinement son rôle social, culturel, politique et journalistique en étant plus digne, plus sereine, plus crédible et plus efficiente.