L'Observatoire euro-méditerranéen des droits de l'Homme (Euro-Med HRM) a réclamé, samedi, l'ouverture d'une enquête internationale indépendante sur les informations selon lesquelles l'armée israélienne aurait enterré vivants des civils palestiniens blessés dans la cour de l'hôpital Kamal Adwan, dans la ville de Beit Lahia, au Nord de la Bande de Ghaza.Euro-Med HRM, dont le siège est à Genève, a déclaré dans un communiqué avoir recueilli «des témoignages et des plaintes d'équipes médicales et de médias confirmant que des bulldozers israéliens ont enterré des Palestiniens vivants dans la cour de l'hôpital, avant de s'en retirer». «Au moins un des corps était visible parmi les monticules de sable, et des témoins ont confirmé qu'il était blessé avant d'être enseveli», ce qui aurait causé sa mort, a souligné Euro-Med HRM. Et d'ajouter qu' «il y a environ 9 jours, des chars israéliens ont encerclé le périmètre de l'hôpital, et des tireurs d'élite de l'armée israélienne ont pris position sur les toits des bâtiments environnants et ont commencé à tirer sur quiconque circulait dans la zone». L'organisation à but non lucratif pour la protection des droits de l'homme a confirmé que ses équipes «continuent de documenter ce qui s'est passé à l'hôpital, y compris des informations sur l'assassinat de personnes vivantes et blessées et leur enterrement dans la cour de l'hôpital». Elle a souligné la nécessité «d'ouvrir une enquête internationale sur l'ensemble des effroyables exactions perpétrées dans l'enceinte de l'hôpital et qui ont visé les patients, les personnes déplacées et les équipes médicales au cours des derniers jours». «Après plusieurs jours d'attaques répétées et de siège, les bulldozers de l'armée israélienne ont procédé, samedi matin, à des destructions considérables à l'intérieur de l'hôpital, dévastant complètement la partie sud de l'établissement, avant de s'en retirer», peut-on lire dans le communiqué. «Au cours de l'assaut contre l'hôpital, les forces israéliennes ont détruit les portes extérieures, une partie du bâtiment administratif et la pharmacie, mis le feu à l'entrepôt de médicaments et détruit le puits d'eau, le générateur d'électricité et la station d'oxygène», est-il précisé. Euro-Med HRM ajoute que les forces israéliennes «ont creusé un grand trou dans la cour de l'hôpital et ont exhumé quelque 26 dépouilles de personnes, enterrées sur place auparavant, parce qu'il était difficile de les enterrer dans les cimetières, le bulldozer les ayant extraites d'une manière humiliante qui portait atteinte à la dignité des défunts». L'Observatoire a confirmé avoir recueilli «des témoignages faisant état de la mort d'une personne âgée des suites de la faim et de la soif à l'intérieur de l'hôpital, ainsi que du décès d'une autre personne victime de l'attaque d'un chien lâché par les forces israéliennes, tandis qu'un certain nombre d'enfants et deux patients qui se trouvaient en réanimation sont morts parce qu'ils n'ont pas reçu les soins appropriés». «Les atrocités commises par les forces israéliennes à l'hôpital Kamal Adwan sont le prolongement des attaques répétées de l'armée israélienne contre les structures médicales, les équipes et les moyens de transport, comme partie intégrante d'une politique systématique menée depuis le 7 octobre dernier, visant à détruire le système de soins de santé dans la Bande de Gaza, ce qui constitue un crime de guerre en vertu des règles du droit international humanitaire», est-il indiqué. Samedi, la Palestine a exigé une enquête sur les informations indiquant que l'armée israélienne avait enterré des personnes vivantes dans la cour de l'hôpital Kamal Adwan. «Des informations et des témoignages de citoyens et d'équipes médicales et médiatiques indiquent que l'occupation a enterré des citoyens vivants dans la cour de l'hôpital (Kamal Adwan), et que certains d'entre eux ont été vus vivants avant que l'occupation ne les assaille», a déclaré la ministre palestinienne de la Santé, Mai al-Kaila. Samedi, le directeur général du ministère de la Santé dans la Bande de Gaza, Mounir Albursh, a déclaré à Anadolu : «L'occupation israélienne a provoqué une catastrophe humanitaire, a transformé l'hôpital Kamal Adwan en une caserne militaire, et a délibérément humilié le personnel médical et les blessés». Pour sa part, le journaliste palestinien Anas Al-Sharif, qui a visité l'hôpital après le retrait des forces israéliennes, a déclaré sur son compte sur la plateforme «X» que «ce que l'occupation israélienne a fait à l'intérieur de l'hôpital Kamal Adwan est un crime horrible contre la population et le personnel médical». L'armée israélienne mène, depuis le 7 octobre dernier, une guerre dévastatrice contre Gaza qui, au 15 décembre, a fait 18 800 morts et 51 000 blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, provoqué une vaste destruction des infrastructures et une «catastrophe humanitaire sans précédent», d'après des sources palestiniennes internationales.