Dimanche, 72e jour de l'agression contre Ghaza, a été tout aussi sanglant que les précédents. Une première cependant : les soldats de l'armée sioniste ont tiré des salves d'armes automatiques en direction de l'hôpital Kamel Adwan au moment où se tenait une conférence de presse. Une manière pour les génocidaires israéliens de tuer aussi bien des civils et des personnels de santé que des journalistes, une corporation qui a enterré la veille son 90e martyr depuis le 7 octobre dernier. « Les forces d'occupation ont ouvert un feu nourri sur l'hôpital Kamal Adwan à Ghaza lors d'une conférence de presse du ministère de la Santé », a déclaré un correspondant d'Al Jazeera qui était sur les lieux. La conférence de presse organisée par le ministère de la Santé à Ghaza, des responsables de l'hôpital Kamel Adwan et de la Protection civile palestinienne, était destinée à relater les circonstances du fait marquant de la veille (samedi), à savoir le massacre des blessés et de malades qui étaient dans la cour par un bulldozer de l'armée sioniste. C'est au moment où des explications étaient données, que des feux nourris, provenant d'un bâtiment en face de la cour de l'hôpital, ont retenti. Hier, la journée a été marquée par des dizaines de martyrs et autant de blessés dans des bombardements de plusieurs villes et quartiers de l'ensemble de la bande Ghaza. A Jabalia seulement, au nord de Ghaza, les bombardements de l'artillerie sioniste ont fait des dizaines de martyrs et de blessés. Selon le directeur général du ministère de la Santé, dans une déclaration à Al Jazeera, les bombardements israéliens visaient des maisons de la ville de Jabalia. Plus tard, la confirmation que « 32 martyrs étaient arrivés au centre médical de Jabalia depuis ce matin », selon un des correspondants d'Al Jazeera. Un autre correspondant a également souligné de « violents bombardements d'artillerie par les forces d'occupation à Shujaiya, dans le quartier d'Al-Zaytoun et à Djohr Al-Dik ». Plus tôt dans la matinée de dimanche, pas moins de 60 martyrs ont été recensés lors de raids israéliens contre des maisons dans le nord de la bande de Ghaza. Au sud, plus précisément à Khan Younes, principal théâtre de la « deuxième phase » de l'incursion terrestre de l'occupation, « 17 martyrs ont été acheminés à l'hôpital Nasser » de cette localité, selon Al Jazeera. Dans la ville de Ghaza, un bombardement visant une maison dans le quartier d'Al-Sahaba, a fait des martyrs et des blessés également. Par ailleurs, le Groupe Al Jazeera a déclaré avoir pris la décision de transmettre le dossier de l'assassinat de son cameraman Samer Abou Daqqa, survenu vendredi dans le ciblage d'une équipe de la chaine d'information, à la Cour pénale internationale (CPI). « Un groupe comprend notre équipe et des experts juridiques pour préparer le dossier de l'assassinat d'Abou Daqqa à soumettre à la Cour pénale international », précise le communiqué d'Al Jazeera qui souligne que le dossier judiciaire comprendra les « attaques répétées contre les équipes de la chaîne travaillant dans les territoires palestiniens ». A noter que Ghaza a connu dimanche le 4e jour consécutif de coupure d'Internet et des télécommunications. Selon un correspondant d'Al Jazeera « la coupure des communications et des services Internet se poursuivaient dans la bande de Gaza pour le quatrième jour consécutif ». Samedi, NetBlox a déclaré, sur la plateforme X (ex-Twitter) que « c'est la cinquième fois que l'occupation israélienne coupait les communications depuis le début de la guerre dans la bande de Ghaza assiégée», précise Al Jazeera. Six martyrs par balles en Cisjordanie En Cisjordanie, le nombre de martyrs tués par les balles par la police et l'armée de l'occupation et les bombardements s'est élevé à 6, dont deux ont été visés par un drone israélien à l'aube de la journée de dimanche dans le quartier d'Al-Manshiya du camp de Nour Shams à Tulkarem. Le troisième martyr a été tué par les forces d'occupation la veille dans l'après-midi, alors qu'il tentait de traverser le mur de l'apartheid à l'ouest de la ville de Deir Al-Ghoussoun, rapporte Al Jazeera. Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré hier matin que les forces d'occupation empêchaient ses équipes d'atteindre une personne grièvement blessée dans le camp de Nour Shams. L'hôpital Al-Razi de la ville de Jénine avait annoncé, précédemment, le martyr d'un jeune homme suite à un éclat d'obus provenant d'un drone israélien dans le quartier est de la ville lors d'un d'assaut de l'armée sioniste. Un autre martyr a été tué par les balles de l'occupation lors d'affrontements dans le camp de Deir Ammar, au nord-ouest de Ramallah, samedi soir. Dans la même soirée, un sixième martyr a été tué par les balles de l'occupation lors d'affrontements dans la ville de Beit Omar, au nord d'Al Khalil. En Cisjourdanie également, de violent combats ont été signalés. Un correspondant d'Al Jazeera a fait état d'affrontements entre les combattants de la résistance et les forces d'occupation dans le camp de Nour Shams à Tulkarem en Cisjordanie. Shujaiya et Khan Younes, mères des batailles Depuis la fin de la trêve, la ville Khan Younes (au sud de Ghaza) et Shujaiya (au nord) constituent les principaux points de combats au sol entre la résistance et les soldats de l'armée sioniste. Si à Khan Younes, l'armée considère que les combats « pourraient durer des mois », à Shujaiya c'est déjà le carnage que subissent les soldats de l'occupation. Citée par Al Jazeera, la radio de l'armée israélienne a rapporté des estimations du commandement indiquant que « la résolution de la bataille contre les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Mouvement de résistance islamique (Hamas), à Khan Youne, prendra des mois ». Hier, avant l'aube, de violents affrontements ont éclaté à l'est de la ville de Khan Younes entre des factions de la résistance palestinienne et l'armée israélienne, au cours desquels des bruits de tirs et de bombardements d'artillerie lourde ont été entendus, selon Al Jazeera. Selon la même source, les chars sionistes ont lancé des fusées éclairantes au-dessus de la ville « pour tenter de révéler l'emplacement des combattants de la résistance ». « Des témoins oculaires ont déclaré que les affrontements se sont poursuivis pendant plusieurs heures, avant de se calmer au petit matin », ajoute Al Jazeera. Hier également, à Shujaiya, qui a vu les plus grosses pertes d'officiers de l'armée d'occupation depuis le début de l'invasion terrestre, les Brigades Al-Qods, la branche armée du mouvement du Jihad islamique, ont déclaré que leurs combattants avaient fait des morts et des blessés parmi un groupe composé de 7 soldats. Selon un ancien commandant de la troupe d'élite Golani de l'armée sioniste, cité par Al Jazeera, «depuis le 7 octobre, la brigade d'infanterie a perdu un quart de ses forces, entre tués et blessés » à Shujaiya et Khan Younes, précisant que « 82 officiers et soldats ont été tués ». Plus tôt dans la journée de dimanche, l'armée israélienne avait annoncé que 35 soldats avaient été blessés au cours des dernières 24 heures. De son côté, l'hôpital de Soroka, Bir Saba'a, a annoncé avoir accueilli 35 soldats blessés au cours des dernières 24 heures, dont 8 dans un état grave. Toujours selon Al Jazeera, l'armée d'occupation israélienne a annoncé dimanche matin « qu'un officier et un soldat avaient été tués et que deux officiers et trois soldats avaient été grièvement blessés lors des combats » au nord et au sud de la bande de Ghaza. L'armée sioniste a annoncé également, selon la même source, que « le nombre de ses morts atteignait jeudi 445 soldats, dont 119 officiers, soit environ 27% du nombre total de soldats tués ».
