Le leader historique de La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a dénoncé, ce jeudi, les propos «génocidaires» tenus par le gouvernement israélien contre la population de Gaza. Le président de l'Institut la Boétie a fait ces déclarations depuis La Haye, où il suit les audiences du procès intenté devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) par l'Afrique du Sud contre Israël, notamment pour «génocide» à Gaza. Face à la presse, Mélenchon a évoqué des éléments du dossier en cours, notamment le nombre de morts et l'intensité du conflit, soulignant l'impact des discours tenus par les autorités israéliennes, y compris par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et ses ministres. «Ce qui m'a frappé, c'est à quel point le discours du génocide a été porté par les autorités israéliennes», a-t-il déclaré. «On s'aperçoit de la violence des propos qui ont été tenus, notamment par Monsieur Netanyahu, mais aussi par son ministre de la Justice [Yariv levin], son ministre des Armées [Yoav Gallant], le chef des Armées [Herzi Halevi]», a indiqué le leader Insoumis.Mélenchon a, en outre, souligné qu'il ne s'agit pas seulement «d'une personne qui, dans un moment d'émotion, a tenu des propos qui sont de nature génocidaire», mais un nombre important de responsables israéliens, dont le chef du gouvernement Netanyahu. Le chef de fil Insoumis a notamment rappelé la référence faite par le premier ministre israélien à un extrait de la Bible, «une manière que moi, si j'étais religieux, me choquerait, et que s'approprie Monsieur Netanyahu pour recommander de massacrer tout le monde», a-t-il dénoncé. Pour rappel, lors d'une conférence de presse donnée en octobre, Netanyahu avait cité la Bible en déclarant «qu'il y a un temps pour la paix et un temps pour la guerre. L'heure est à la guerre», avait-il ajouté. Par voie d'un communiqué publié ce jeudi matin, Mélenchon a expliqué sa présence à La Haye par l'invitation qu'il a reçue du mouvement Progressive International pour assister à la première audience de la Cour internationale de justice, qui examine une plainte de l'Afrique du Sud contre Israël pour des «crimes de génocide» à Gaza. Mélenchon représente la France au sein de la délégation sud-africaine, et souligne l'importance de cette action dans le cadre de la Charte de prévention des génocides de 1948. L'objectif de cette saisine est clair : mettre fin aux hostilités à Gaza, où le gouvernement Netanyahu est accusé de «génocide» et de «violation de la Convention de 1948», rappelle le leader Insoumis. La défense d'Israël est attendue pour ce vendredi. Le chef de file Insoumis, accompagné d'Arnaud Le Gall, député LFI, insiste sur l'engagement pour le respect du droit international et l'ordre établi par l'ONU, tout en rejetant les politiques de force. Depuis le 7 octobre 2023, l'armée israélienne mène une guerre dévastatrice contre Gaza, tuant 23 357 personnes et en blessant 59 410, pour la plupart des enfants et des femmes. Les bombardements incessants des forces armées israéliennes ont provoqué «des destructions massives d'infrastructures et une catastrophe humanitaire sans précédent» selon des sources onusiennes et palestiniennes. Interrogée ce mardi par Anadolu, la présidente du groupe La France Insoumise (LFI) à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, a rappelé que 160 enfants sont morts chaque jour dans la bande de Gaza au mois de décembre 2023. Décrivant une situation «effroyable» dans l'enclave palestinienne, Mathilde Panot a appelé l'Exécutif français à saisir l'opportunité de sa présidence actuelle du Conseil de sécurité des Nations unies «pour faire avancer la question du cessez-le-feu immédiat et inconditionnel» en Palestine. La cheffe de file des députés Insoumis a également appelé la France à «appuyer l'initiative prise par l'Afrique du Sud», qui a porté plainte le 29 décembre 2023 contre Israël pour «génocide» à Gaza auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ), le tribunal de l'ONU chargé de régler les différends entre Etats.