Sans tambour, ni trompette et loin de la médiatisation tonitruante qui accompagnait par le passé les fameux mouvements de redressement destinés au règlement de comptes entre clans, qui se terminait par un changement à la tête de partis politiques, une sorte de mue s'est opérée dans les principaux partis qui siègent à l'Assemblée populaire nationale (APN) ou sont dans le gouvernement, à travers des départements ministériels accordés à leurs militants. C'est le cas du Front El Moustaqbal dont le nouveau président, Fateh Boutbig, a été plébiscité, vendredi, au premier jour des travaux du 3e Congrès national du parti, en remplacement d'Abdelaziz Belaid. Une semaine avant la tenue de ce 3ème congrès, l'ex-président du Front El Moustaqbal, Abdelaziz Belaïd, avait annoncé qu'il ne se présenterait pas pour un nouveau mandat à la tête du parti. Dans une déclaration à la presse, à l'issue de la réunion du bureau national du parti, il a expliqué qu'il s'agit d'«une décision personnelle qui vise en premier lieu à préserver la cohésion du parti et la continuité de son militantisme». Il a promis que sa formation «continuera d'œuvrer pour la réalisation des principes et objectifs référentiels, consistant en la contribution à l'enrichissement de la scène politique et à l'édification d'une Algérie forte dans divers domaines» et a incité les militants de sa formation «à travailler et à s'unir pour renforcer la place du parti qui a fait du principe de démocratie le mode de gestion de ses affaires internes, loin de toute forme d'exclusion». Abdelaziz Belaïd remet ainsi le flambeau à Fateh Boutbig qui a mis l'accent sur l'importance de «former un front national solide au service de l'unité et de la cohésion nationales». Le nouveau président du Front El Moustaqbal a assuré que son parti «participera à toute initiative politique servant les intérêts supérieurs du pays et de ses institutions et renforçant la stabilité nationale». Il a salué les décisions prises par le Président Abdelmadjid Tebboune au profit du front social, dont «l'augmentation des salaires et le soutien au pouvoir d'achat», ainsi qu'en faveur de «la relance de l'économie nationale». Il a annoncé la création prochaine, par son parti, d'une académie politique qui «s'emploiera à développer les compétences». Le même changement est intervenu à la tête du FLN. En effet, Le 12 novembre 2023, après trois jours de débats et de discussions, les travaux du 11e congrès du parti du Front de libération national, tenus au Centre international de Conférences «Abdellatif-Rahal», prenaient fin par l'élection d'Abdelkrim Benmebarek, ancien député et membre de l'APW d'Alger, succédant ainsi à Abou Al Fadhll Baâdji, qui avait, auparavant, fait savoir qu'il ne cherchait pas à se faire réélire à la tête de l'ancien parti unique. Un nouveau comité central du FLN a également été élu. Le Comité central est la plus haute instance du parti durant l'entre-deux-congrès, et est responsable devant le Congrès et chargée de l'élection du SG du parti pour un mandat de 5 ans. La liste de ses 351 membres a été approuvée par les délégués du Congrès. A son tour, le Comité central du parti du FLN a approuvé, lors de sa deuxième session ordinaire, la nouvelle composition du Bureau politique, outre l'adoption du règlement intérieur du parti et de ses commissions permanentes. Les 13 membres du Bureau politique ont été plébiscités par le Comité central. La plupart sont des nouveaux visages qui ne faisaient pas partie de l'ancienne composante. S'exprimant à cette occasion, le Secrétaire général du parti, Abdelkrim Benmbarek, a affirmé que cette session «définira les contours de la prochaine étape, de manière à ce que l'activité du parti soit vaste et efficace sur plusieurs fronts, à travers la préservation de l'unité du parti et de son harmonie». Il a appelé les militants du parti à «se préparer et resserrer les rangs pour les prochaines échéances», et a souligné que le FLN «est le serviteur dévoué de la nation, fidèle au message des chouhada et attaché à la référence de la Déclaration du 1er Novembre, tout en préservant l'intérêt suprême de la nation». En octobre, c'est le Conseil national du Rassemblement national démocratique (RND), réuni à Alger dans sa 4ème session ordinaire, qui approuvait l'élection de Mustapha Yahi comme Secrétaire général (SG) du parti, en remplacement de Tayeb Zitouni, qui a demandé à ce qu'il «soit dispensé de ses fonctions pour se consacrer à ses missions gouvernementales».