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Tebboune : «La réforme globale du système économique et financier mondial s'impose» L'Algérie appelle au renouvellement de la coopération Sud-Sud et Nord-Sud
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis l'accent , dans une allocution lue en son nom par le Premier ministre, Nadir Larbaoui, devant les participants au 3e Sommet du Sud du G77+Chine dont les travaux ont débuté hier, à Kampala (Ouganda) sur la nécessité de valoriser le Sud global, à travers le renforcement des voix des pays en développement en plaidant pour l'instauration d'un nouvel ordre économique international, la réforme profonde de l'architecture financière mondiale pour la rendre plus inclusive et plus coordonnée et la restructuration de la dette des pays pauvres, entre autres. Il a insisté dans son discours sur l'importance d'intensifier la coopération Sud-Sud (domaines scientifiques, technologies, énergétiques…), appelant au renforcement de la coordination et de l'action commune au sein du groupe pour préserver son unité de négociation au sein des organisations internationales. Les pays développés doivent faire face à leur responsabilité. Le contexte international actuel exige, en effet, la mise en place de nouveaux mécanismes de coopération entre les pays Sud-Sud et Nord-Sud afin de réduire les inégalités et établir un nouvel ordre plus équitable et plus juste. La coordination doit se faire, a-t-il souligné, «de manière à garantir la préservation des intérêts des pays du Sud, notamment en ce qui concerne l'égalité souveraine, en privilégiant les solutions consensuelles dans le cadre du multilatéralisme d'une part, du développement, de l'autonomisation, du traitement spécial et différencié sur le plan économique d'autre part», relevant «l'importance de l'action collective et coordonnée face aux défis à relever en matière de sécurité alimentaire et énergétique et ses répercussions, dont l'accentuation des conflits, la hausse de la pauvreté et l'aggravation des disparités, notamment dans les pays les moins développés avec la hausse des taux d'inflation mondiale et l'endettement ayant atteint des niveaux insupportables dans certains pays». Pour promouvoir et encourager une gouvernance mondiale équitable et répondre mieux aux besoins des économies en développement, le Président Tebboune appelle à une «réforme globale du système économique et financier mondial pour le rendre plus équitable et plus équilibré, et corriger les dysfonctionnements résultant de la domination des pays riches sur les mécanismes de prise de décision politique, économique et financière, ce qui a affaibli les capacités des pays du Sud qui continuent de souffrir de marginalisation, de dépendance et d'incapacité à réduire l'écart de développement». Il est impératif, selon le président de la République, de protéger les intérêts ainsi que les revendications légitimes des pays en développement et des pays les moins développés et de réclamer l'instauration d'un nouvel ordre économique mondial, se prononçant sur un monde plus présentatif. Il a insisté sur «la nécessité de la réforme du système des Nations unies afin de le rendre plus représentatif et plus à même de répondre aux aspirations et aux priorités des pays du Sud, outre de conférer davantage d'efficacité à son travail pour renforcer le multilatéralisme et relever les défis de développement». L'architecture financière mondiale est défaillante, les grandes puissances économiques mondiales doivent initier en urgence la réforme de ce système. Le renouvellement des formes de la coopération au développement économique et financier est indispensable pour soutenir les pays en développement et moins développés et réfléchir à accorder une véritable aide de solidarité. Il a évoqué la prise de conscience des pays du Sud prêts à s'impliquer davantage dans la mise en place d'un nouvel ordre mondial. «L'importance de lancer des initiatives ciblées pour faire avancer le plan de développement durable pour l'année 2030 et ses objectifs, notamment dans le cadre de la coopération Sud-Sud, indispensable pour la réalisation des aspirations communes des pays en développement», a-t-il souligné, estimant que «ces démarches qui doivent être concrétisées viennent en réponse à un contexte international mouvant et ambigu, caractérisé par des divisions, une polarisation accrue, et des défis résultant d'une succession de chocs ayant impacté les pays du Sud, provoquant une exacerbation des crises et une aggravation du fossé entre ces pays et ceux du Nord». La faiblesse des flux financiers, l'exacerbation des dettes extérieures, et les conditions arbitraires imposées (compromettant les efforts visant à réaliser des réformes structurelles de leurs systèmes nationaux et à accélérer leur rythme de développement socio-économique), sont à «l'origine des difficultés entravant le financement du développement dans les pays du Sud», selon le Président Tebboune qui a insisté sur l'impératif d'«engager une réflexion sur la mise en place de mécanismes efficaces pour alléger le poids des dettes, voire leur annulation ou leur restructuration et la suspension des services de la dette, notamment au profit des pays les moins développés», rappelant l'engagement de l'Algérie en faveur de cette réforme depuis les années 1970.