Les engagements et les offres pleuvent sur l'Afrique, ces dernières années. L'Italie propose une nouvelle aide financière à l'Afrique de plus de 5 milliards d'euros, proposant un plan de coopération solide aux dirigeants africains qui exigent des résultats concrets, sans concession. L'Afrique ne veut plus d'une coopération «des affaires». La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a voulu rassurer ses partenaires africains quant à la volonté de son pays d'investir davantage dans la construction d'un partenariat gagnant-gagnant avec les pays africains. Défendant son ''Plan Mattei'', présenté avant-hier, lors du Sommet Italie-Afrique, organisé à Rome en présence de 25 chefs d'Etats et de Gouvernement africains, Mme Meloni s'est voulue rassurante quant à la pertinence de ses engagements en Afrique, affirmant que L'Italie vise «une coopération entre pairs, loin de toute tentation prédatrice et être un pont entre l'Afrique et l'Europe, telle est la vocation de l'Italie». Une approche qui séduit de nombreux pays africains qui souhaitent profiter de cette «logique caritative» pour soutenir le développement économique de leur pays et œuvrer ensemble pour «une croissance commune». L'Italie veut devenir l'intermédiaire et l'interlocuteur favori des pays africains en Europe, en proposant une coopération équitable et élargie. Développer ses partenariats avec les pays de l'Afrique du Nord (Algérie, Tunisie...) et explorer de nouveaux marchés africains en vue de diversifier ses ressources naturelles, entre autres. L'Italie reconnaît aujourd'hui son besoin d'élaborer un projet commun porté par toute l'Europe et l'Afrique, car l'avenir des pays africains dépend de l'Afrique. L'Italie vise à travers ce nouveau plan de coopération avec l'Afrique renforcer la présence occidentale dans le continent et contrer l'influence de ses concurrents, Turquie, Chine, Russie.... Pour ce faire, l'Italie doit nécessairement respecter ses engagements et contribuer au développement réel de l'Afrique. Infrastructures : l'Afrique a besoin entre 130 et 170 milliards USD/an L'Algérie représentée à cet événement par le ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, a souligné l'importance d'aider les pays africains à passer au travers des différents obstacles qui entravent leur émergence, évoquant le problème du développement des infrastructures dû au manque de financement. «Les estimations de l'Union africaine indiquent qu'il manque entre 130 et 170 milliards de dollars par an pour pouvoir fournir des services d'infrastructure de qualité sur le continent, d'où l'importance des investissements dans le secteur des infrastructures, notamment dans les domaines vitaux tels que l'énergie, les transports et les télécommunications, tout en œuvrant à leur conférer une vision intégrée pour maximiser les avantages escomptés», a-t-il souligné, mettant en avant, l'engagement de l'Algérie, partenaire historique de l'Italie, à contribuer à la réussite de la mise en œuvre de son plan de coopération avec l'Afrique. «L'Algérie, qui réitère ses engagements à contribuer en tant que partenaire fiable dans le renforcement de la sécurité et de la transition énergétiques en Afrique et dans la région euro-méditerranéenne, suggère la concrétisation de partenariats palpables autour de trois axes», plaidé M. Attaf, lors de sa participation à la première session-débat autour de la sécurité énergétique, mettant en avant les efforts de l'Algérie visant à concrétiser des partenariats palpables devant renforcer la sécurité et la transition énergétiques en Afrique et dans la région euro-méditerranéenne. L'Algérie invite l'Italie à soutenir ses projets en Afrique Selon lui, il faut s'impliquer réellement pour interconnecter les deux continents et préserver leurs intérêts mutuels. Les partenariats se construisent alors autour de trois axes, a-t-il précisé. Il a appelé à soutenir la réalisation du Gazoduc transsaharien (Nigeria-Niger-Algérie), qui «permettra de transporter plus de 25 Mds m3 de gaz naturel par an vers l'Europe et de renforcer la position de l'Italie en tant que pôle énergétique et plate-forme de promotion de la sécurité énergétique européenne, outre le renforcement du développement économique et social dans la région sahelo-saharienne et euro-méditerranéenne». Le deuxième axe concerne la réalisation du câble sous-marin électrique, en particulier ainsi que «le développement de grandes infrastructures pour le raccordement du réseau électrique national aux pays africains et méditerranéens voisins», insistant en dernier sur l'importance de soutenir le processus de transition énergétique en Algérie. Il a évoqué «le développement de la production d'hydrogène vert ainsi que la participation de l'Algérie comme «acteur principal dans les projets européens structurants en tête desquels le SoutH2 Corridor». Le ministre a, également, mis en avant les efforts de l'Algérie visant à renforcer les liaisons autoroutières avec les pays voisins, afin de faciliter l'accès au marché africain et dynamiser la Zone de libre-échange intercontinentale (Zlecaf). En conclusion, il a saisi cette occasion pour rappeler le rôle important et essentiel de l'Algérie dans la mise en œuvre du ''Plan Mattei''.