? Les tensions accrues en Europe de l'Est (Ukraine) et au Moyen-Orient, particulièrement en mer Rouge, passage maritime crucial pour la stabilité du commerce mondial, contribuent fortement à la volatilité des prix de l'énergie. Le pétrole peine à se stabiliser, tandis que le gaz chute de manière spectaculaire, provoquant l'inquiétude des pays producteurs, mais aussi des investisseurs de plus en plus sceptiques. Les prix du gaz naturel ont perdu, la semaine dernière, plus de 2%, à 24,90 euros le mégawatteure (MWh), atteignant son plus bas niveau depuis le mois de juillet 2023 (24,70 euros le MWh). La volatilité des prix du gaz et du pétrole rend difficile les prévisions rationnelles de l'avenir du marché énergétique, mais aussi de l'économie mondiale. La baisse des prix, certes, s'explique par le contexte géopolitique, la croissance des énergies renouvelables, mais surtout par une éventuelle baisse de la demande en la matière des plus grands importateurs du pétrole, la Chine, en rattrapage économique depuis des mois, en vain. Des facteurs qui impactent la trajectoire peu sûre et stable des prix du pétrole qui peinent à passer au-delà de la barre des 82 dollars. Quant à la chute drastique des prix du gaz, elle s'explique par des températures hivernales plus douces (baisse du chauffage...) et la stabilité des stocks européens de gaz qui avoisinent 66,58%, selon la plate-forme européenne Agregated Gas Storage Inventory (AGSI). Les prévisions des marchés énergétiques sont plombées par un excès de pessimisme, en raison du risque de dégradation de la situation au Moyen-Orient qui menace l'approvisionnement du marché énergétique mondial. Selon certains experts, les prix du pétrole et du gaz pourraient ne pas profiter de cette situation. Dans son dernier rapport publié, avant-hier, «l'Agence internationale de l'Energie (AIE) a revu en hausse son estimation de production pour 2024, à 103,8 millions de barils par jour, contre 103,5 précédemment, ce qui signifie que le déséquilibre avec l'offre devrait être plus important qu'elle ne le prévoyait en janvier», explique le site spécialisé, leprixdubaril.com. Cette hausse de la demande aura un impact limité sur les prix, selon la même source, en raison de «la perspective d'un marché mondial en surabondance en 2024». «Ceci permettra de maintenir les prix du pétrole sous contrôle malgré les réductions continues de l'offre par les principaux producteurs de pétrole», a soutenu, l'analyste Han Tan, analyste chez Exinity. L'AIE table sur une décélération de la demande de pétrole en 2024, à cause «des difficultés économiques, mais aussi des progrès de l'efficacité énergétique et de l'essor du parc de véhicules électriques dans le monde». Cette évolution contrarie les objectifs de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep) et leurs alliés. Sachant que le groupe Opep+ a fait de nombreuses concessions pour soutenir les prix de l'or noir et refuse de céder. Le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) est aussi concerné. Le groupe passera-t-il à nouveau à l'offensive ? Jusqu'où pourrait-il aller ?