Le phénomène des bidonvilles dans la wilaya de Blida a pris une proportion inquiétante ces dernières années. Les raisons sont multiples : l'exode rural, la décennie noire et surtout la passivité des autorités locales qui a encouragé la prolifération de cet habitat précaire. A ce jour plus 9.000 familles ont été relogés dans des nouveaux logements. Aujourd'hui, on enregistre plus de 15.000 familles habitant dans des bidonvilles érigés dans plusieurs communes de la wilaya. Certaines familles ont carrément squatté des terres agricoles pour construire des maisons de fortune et y habiter en toute quiétude. D'autres se sont emparées de la ligne du réseau ferroviaire pour construire des cabanes en brique et zinc juste à la limite du chemin de fer. D'ailleurs, pour protester contre les autorités locales et exiger un logement décent, ils n'hésitent pas à paralyser l'activité ferroviaire en érigeant des troncs d'arbre et autres moyens pour empêcher le train de circuler. Brahim Ouchane, le nouveau wali, semble décidé à éradiquer le phénomène des bidonvilles dans la wilaya de Blida, une ville qui, selon lui, «a perdu tout son charme d'antan». Mais le wali se rend compte qu'il a hérité d'une situation compliquée qui nécessite des moyens financiers et un parc de logements sociaux très important pour faire face a cette opération afin de pouvoir délocaliser et reloger les familles habitant les bidonvilles. «Nous avons plus de 15.000 familles habitant des bidonvilles a travers tout le territoire de la wilaya de Blida et l'enquête montre que 2.000 seulement ouvrent droit à un logement», a tenu à préciser Brahim Ouchane lors de la troisième session ordinaire de l'APW. Mais tout porte à croire que le premier responsable de l'Exécutif semble déterminer à aller jusqu'au bout de son programme d'éradication des bidonvilles dans la wilaya. Pour ce faire, il implique tous les chefs de daïra, les P/APC et les services de sécurité dans ce programme anti-bidonville. Rien que durant les deux semaines dernières, plusieurs opérations de démolition de logements illicites ont été menées à travers plusieurs communes de la wilaya. Dans la commune de Mouzaïa et la Chiffa plusieurs construction érigées sur des terres agricoles ont été démolies et le foncier récupéré. Cette opération, qui a été réalisée avec le soutien des services de sécurité, a concerné sept fermes agricoles. L'opération de démolition a touché également la construction illicite et anarchique de commerces à travers les communes et qui sont au nombre d'une centaine. Les autorités locales accompagnées par les éléments de la Gendarmerie ont actionné le bulldozer pour démolir des locaux de commerces construit illicitement dans les communes de Amroussa, Larbaa et Meftaf un autre dans la commune de la commune de Beni Tamou et un hangar construit anarchiquement sur une terre agricole à Ouled Slama. Par la même occasion et sous les instructions du wali, les représentants de l'APC de Chebli, accompagnés des éléments de la Gendarmerie régionale spécialisée et les services de sécurité, ont supervisé le processus d'enlèvement des couvertures et barrières en plastique des investissements agricoles collectifs et individuels. Il s'agit de gâcher tout le long de la clôture des domaines agricoles par un film en plastique pour empêcher les citoyens de voir ce qui se trouve a l'intérieur de la surface du domaine agricole. Un phénomène qui a aussi pris de l'ampleur ces dernières années et qui a contraint le nouveau wali d'agir et mettre fin a cette pratique contrairement a la réglementation. L'opération comprenait des investissements situés sur la RN n° 61 et la 11, dans les centres de Kh'dham et le domaine agricole Amar Ben Ramadan Ben Cherif. Le processus se poursuit jusqu'à l'éradication de cette pratique sur tous le territoire de la wilaya. A Boufarik, les autorités locales, à leur tête le chef de daïra se prépare pour une opération d'éradication d'un bidonville constitué d'une centaine de familles ayant squatté une terre appartenant au domaine agricole Amyer et un autre à la sortie Nord-Est de la ville. Pour rappel, la ville de Boufarik est cernée par des bidonvilles et souffre du phénomène de la construction des locaux illicites dans les quartiers populaires et dans le marché de gros de fruits et des légumes.