Au cœur de Paris, la place du Panthéon est devenue le théâtre d'un conflit de valeurs, ce jeudi, entre la jeunesse universitaire et la politique étrangère du Président français Emmanuel Macron. Alors que le chef de l'Etat français s'est présenté à la Sorbonne pour un discours sur l'avenir de l'Europe, des centaines d'étudiants se sont rassemblés pour exprimer leur réprobation, non seulement contre sa présence, mais aussi contre sa politique, en particulier en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien. Ce mouvement de protestation révèle non seulement des frustrations spécifiques, mais aussi un malaise plus large au sein de la jeunesse française, qui se sent déconnectée et souvent trahie par les orientations prises par leurs dirigeants. Les interviews par Anadolu d'Alexandre et de Karim, deux étudiants de la Sorbonne, lors de cette journée de mobilisation, mettent en lumière des aspects cruciaux de cette fracture. Alexandre, militant du comité de soutien à la Palestine, à la Sorbonne, critique vigoureusement le soutien français à Israël et la répression des mouvements pro-palestiniens en France : «Nous ne sommes pas d'accord avec le fait que [Macron] vienne ici, notamment par rapport à sa collaboration avec l'entité sioniste et son soutien au génocide à Gaza.» Alexandre dénonce le «soutien inconditionnel» apporté par le chef d'Etat français au gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu, «au début» de l'offensive israélienne contre la Bande de Gaza en octobre dernier. «Même si aujourd'hui, [Macron] veut faire mine d'avoir changé d'avis, il continue» son soutien, explique-t-il. «Donc, on s'est regroupé ici pour exprimer notre soutien à la Palestine et notre défiance envers le gouvernement», ajoute l'étudiant interrogé par Anadolu. Alexandre fait la liste de ses reproches sur la politique du Président français concernant le Proche-Orient. «Il y a toujours des livraisons d'armes vers Israël. Il y a de la répression envers tout le soutien à la Palestine, que ce soit des syndicalistes, des politiciens, même juste le mouvement étudiant. Là, on voit qu'on est encerclé et la police nous empêche de nous exprimer», déclare Alexandre.