La nécessité de créer un marché africain dédié à l'industrie pharmaceutique a été soulignée dimanche à Alger, par le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi. Ceci permettra, note-t-il, d'atteindre les objectifs économiques et politiques fixés par les pays africains. Dans son allocution d'ouverture des travaux de la Conférence internationale : « Panorama pharmaceutique, les nouveaux caps », organisée par le Conseil national de l'ordre des pharmaciens (CNOP), le ministre a mis en avant la priorité accordée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, au continent africain en appelant, notamment, à promouvoir la coopération Sud-Sud, eu égard aux potentialités disponibles en Afrique et ce, à travers «la création d'espaces et de mécanismes de coopération à même d'élaborer une vision permettant l'établissement d'un marché africain dédié à l'industrie pharmaceutique». Rapporté par l'APS, le ministre ajoute qu'au-delà de l'aspect commercial, l'objectif de cette orientation consiste, également, en d'autres buts économiques et politiques devant permettre aux pays africains d'unir leur voix. Il met, dans ce sillage, en avant l'importance de cette rencontre internationale pour l'Algérie, compte tenu de l'intérêt accordé par le président de la République à l'«impératif de changer l'approche économique classique d'échange et de développement entre les pays africains», d'autant plus que de nombreux pays, comme la Côte d'Ivoire, le Sénégal, l'Afrique du Sud, l'Egypte, la Tunisie et l'Algérie, ont réalisé des progrès importants dans le domaine de l'industrie pharmaceutique. A cette occasion, rapporte encore l'APS, il a rappelé que l'Algérie, à titre d'exemple, «connait un développement exceptionnel dans ce domaine en garantissant une couverture de 80% des besoins nationaux en matière de médicaments». Par ailleurs, le ministre a mis l'accent sur l'importance de «déconstruire les stéréotypes» à l'égard du pharmacien considéré comme «un simple vendeur de médicaments» en œuvrant à l'ériger «en acteur principal au sein du système sanitaire» eu égard à son rôle pivot dans les prestations de soins aux patients. A ce propos, le ministre a plaidé pour la relance du débat sur le code de déontologie des pharmaciens. Il a appelé ainsi à accorder une importance particulière à ce code qui est devenu désormais «une nécessité impérieuse» afin de donner au pharmacien la place scientifique qui lui sied, étant un prestataire de soins principal. «Le ministre a également appelé à la réactivation de la pharmacie de ville et à la révision des conditions d'ouverture de ce type d'officine», indique l'Agence officielle. Aussi, M. Saihi a fait état de «la création d'unités de recherche dans le cadre d'une nouvelle vision qui sera adoptée au niveau des établissements hospitaliers», outre une réflexion sur l'ouverture de nouvelles spécialités dans le domaine de la pharmacie». La même source fait, par ailleurs, savoir qu'ont assisté aux travaux d'ouverture de cette conférence, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, le président du Conseil du renouveau économique en Algérie (CREA), Kamel Moula, le président de l'Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS), Pr Kamel Sanhadji, le représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Nouhou Hamadou en Algérie en sus d'enseignants, chercheurs et experts nationaux et étrangers en matière de pharmacie. D.S.