La ville de Médéa a vu l'arrivée des premiers conquérants musulmans victorieux, dès le septième siècle, sous le commandement de Okba Ibn Nafaa El Fihri, Abou Mouhadjer Dinar et Moussa Ibn Nouseir, qui avaient auparavant fait de Kerouan leur capitale, pour les pays du Maghreb ainsi que le point de départ de l'emblème sous la bannière duquel s'est répandue la glorieuse religion musulmane en Afrique du Nord. C'est ainsi que Médéa s'est retrouvée depuis la fin du septième siècle, dans une ère nouvelle, à l'ombre d'une civilisation musulmane porteuse de nouvelles valeurs et vertus hautement humaines. Néanmoins, au début, les armées conquérantes n'ont pas été facilement acceptées au sein des populations berbères. Bien au contraire, elles ont été confrontées à de rudes combats et à une farouche résistance des tribus locales, qui pensaient qu'il s'agissait encore une fois d'armées colonisatrices, à l'instar des précédentes. Cette résistance était motivée par la volonté de défendre leur territoire et leurs biens contre le pillage et l'usurpation. Ce n'est qu'une fois que les objectifs et la finalité de cette conquête avaient été compris, que les tribus berbères ont épousé la nouvelle religion et accepté la présence musulmane, avant de s'identifier à sa noble cause et de contribuer efficacement à son extension dans la région. La position stratégique de la wilaya de Médéa a fait d'elle une plaque tournante dans la vie politique et économique de nombreuses dynasties musulmanes qui se sont succédé sur son territoire. Médéa est ainsi devenue une ville Rostomide de 787 à 902. A cette époque, le commerce était l'une des principales activités de la région. Il a connu son apogée durant cette période du fait que la ville constituait un carrefour d'échanges commerciaux entre l'Afrique et l'Andalousie. Au début de l'année 902, les Fatimides Chiites se sont emparés du pouvoir à Médéa, après avoir chassé les Rostomides Kharidjites, suite à une alliance avec la tribu des Sanhadja. Dans cette conquête, les Fatimides ont eu recours à l'aide des Zirides Sanhadjis, considérés comme étant la tribu la plus capable de combattre la tribu des Zenatas, concentrée dans la partie Ouest de la région. Depuis le 10éme siècle, la wilaya de Médéa est entrée sous l'autorité du pouvoir Sanhadji, sous le commandement de Ziri Ibn Menad, qui avait été nommé par le 2e Khalifa Fatimide Abou El Kassem El Kaim, en qualité de gouverneur de Tihert, en l'an 960. C'est précisément à cette époque, que Ziri Ibn Menad a ordonné à son fils Bologhine d'édifier la ville de Médéa et de prendre El Achir comme capitale. Ce dernier a fait venir les meilleurs maçons, urbanistes et architectes de M'sila et de Tobna, lesquels ont réussi sa conception et sa construction en y édifiant de beaux palais et Hammams. En l'an 970, elle a été gouvernée par Bologhine. Durant le pouvoir des Zirides, la ville a connu un haut niveau de progrès scientifique et social. Elle avait attiré des savants, des poètes et des voyageurs venus de toutes les contrées. La vie religieuse et spirituelle a également connu un rayonnement exceptionnel. En l'an 984, survient la mort de Bologhine, auquel a succédé son fils El Mansour qui est devenu célèbre par sa sagesse et sa justice dans la gestion du pouvoir et par son action en faveur de la paix. Ce qui n'a pas manqué d'inciter de nombreuses tribus a lui faire allégeance et à lui vouer beaucoup de respect et de considération. Sous son règne, Médéa a connu un essor non moins important que durant les périodes précédentes. Les échos de ce progrès qui ont retenti à travers tous les pays et les dynasties arabes, ont constitué un attrait certain ayant amené de nombreuses délégations et notabilités de Kerouan et Baghdad à en faire leur destination privilégiée, porteuses de présents et de précieux cadeaux à son Emir El Mansour Essanhadji, espérant se rapprocher de lui et bénéficier des sciences et des arts qui faisaient la célébrité de la ville. Le pouvoir de la dynastie des Zirides sur la ville a pris fin au 11e siècle, avec l'arrivée d'autres peuples, à l'instar des Hilaliens et des Almoravides, commandés par Youssef Ibn Tachfine, suivis des Hafsides, venus au 12e siècle, sous le commandement d'Abou Zekri El Hafsi, arrivé à la tête d'une grande armée bien équipée pour s'emparer de Médéa, en raison de son prestige civilisationnel et du niveau et de progrès qu'elle avait atteint. Au 13e siècle, Médéa est tombée sous l'autorité des Meghraoua. En effet, Osmane Ben Yaghmorassen, le roi Zyanide de Tlemcen, s'empara à son tour de la ville, après avoir chassé les Mérinides Ouled Aziz. La principale raison qui a poussé Yaghmorassen à prendre la ville pour cible est sa position en tant que carrefour important pour le déplacement entre l'Est et le Sud. Les habitants de Médéa se sont soumis durant cette période de grande instabilité, à l'autorité de Yaghmorassen qui a réaménagé la ville et reconstruit sa Casbah. Au début du 15e siècle, la dynastie Zianide de Tlemcen a commencé à chanceler et à connaître des événements dont les effets se sont fait ressentir dans toutes les contrées soumises au règne des Zianides, y compris Médéa. Ainsi, les habitants de Médéa se sont libérés du pouvoir Zianide pour se rallier à l'Emir de Ténès qui était le plus apte, en terme de richesse et de prestige et en raison de sa position géographique, à protéger la ville et à assurer sa gestion.