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Un pôle important pour plusieurs dynasties musulmanes
Médéa
Publié dans Le Temps d'Algérie le 04 - 09 - 2009

a eu diverses appellations à cause de la succession de nombreuses civilisations et de peuplades d'origine différentes sur son territoire. Certains affirment que son nom vient de Lemdouna, d'autres disent que l'origine de son nom remonte à l'époque romaine durant laquelle elle s'appelait Lembdia, du nom d'une reine romaine.
Une autre légende raconte également que Médéa est un vocable berbère qui signifie l'altitude ou les terres situées en hauteur. Et selon cheikh sidi Ahmed Benyoucef, il s'agit en fait de Mehdia, à savoir la vieille ville ou l'ancienne ville.
Médéa à travers l'histoire
Le voyage à travers l'histoire de Médéa est très riche en épisodes marqués par des merveilles de la civilisation humaine, des victoires héroïques et des événements hautement historiques. L'histoire a fait d'elle sa destination et sa demeure, et ce, dès l'aube de l'humanité, partant de l'époque de la préhistoire à la période romaine, en passant par la conquête musulmane et la succession de différentes dynasties sur son territoire puis l'époque ottomane et l'invasion française.
Elle a toujours été le théâtre sur la scène duquel se sont succédé de nombreuses peuplades qui l'ont marquée de leur empreinte et qui constituent de nos jours des témoignages et des souvenirs nous permettant de nous replonger à la découverte de ses secrets.
Médéa a connu l'activité depuis l'âge de la pierre, comme le prouvent les vestiges découverts. Les chercheurs ont découvert l'existence d'une ancienne ville antérieure à l'ère chrétienne au cimetière d'El M'fatha en 1986.
Avant que la domination romaine ne s'étende sur Médéa, cette dernière constituait une partie importante du royaume du Numidie que commandaient des Berbères farouchement hostiles à la présence romaine. Le grand chef berbère Takfarinas a dirigé les grandes révoltes contre les romains notamment dans la région de Berrouaghia. Médéa est tombée sous l'occupation romaine à la fin du premier siècle de l'ère chrétienne, suite à quoi elle a pris le nom de Admedias.
Sur les plaines de Beni Slimane, une autre ville de Médéa a été construite, qui était appelée Rapidium, tandis que l'actuelle Berrouaghia s'appelait Thanaramusa. Cette dernière qui avait un caractère militaire formait avec les autres villes des points de surveillance de la ville de Médéa qui avait était entourée d'une grande muraille.
Sous l'ère musulmane, une position stratégique
Médéa s'est retrouvée depuis la fin du septième siècle dans une ère nouvelle, à l'ombre d'une civilisation musulmane supérieure, sa position stratégique a fait d'elle un pôle important dans la vie politique et économique pour plusieurs dynasties musulmanes qui se sont succédé sur son territoire. Elle est devenue rostomide de 787 à 902. Après, les Fatimides chiites se sont emparés du pouvoir à Médéa après avoir chassé les Rostomides kharidjites, suite à une alliance avec la tribu de Sanhadja.
Depuis le 10e siècle, Médéa est entrée sous l'autorité du pouvoir sanhadji sous le commandement de Ziri Ben Menad, nommé par le deuxième calife fatimide Abou El Qassem El Qaïm en l'an 960. Durant cette période, Ziri Ben Menad a ordonné à son fils Bologhine d'édifier la ville de Médéa et de prendre Achir sa capitale. Ce dernier l'a gouvernée en l'an 970. Durant le pouvoir des Zirides, Médéa a connu un haut niveau de progrès scientifique, social et religieux.
Au début du 16e siècle, les Ottomans ont réussi à chasser les Espagnols sous le commandement des deux frères turcs, Kheireddine et Arroudj Barberousse. Ce dernier occupa Médéa après avoir vaincu le roi de Ténès, Hamed Ben Abid, dans la région de la Mitidja. Il y a édifié une université militaire composée de soldats turcs et quelques ressortissants andalous. A partir de 1548, Médéa est devenue la capitale du beylek du Titteri sous l'autorité de Hassan Pacha, fils de Kheireddine.
Durant cette période, Médéa a connu un grand essor et a donné beaucoup d'importance à la culture et à l'enseignement. Ainsi de nombreuses écoles pour filles et pour garçons ont vu le jour et se sont multipliées un peu partout, ce qui a fait reculer l'analphabétisme et contribué à élever le niveau d'instruction et de connaissance chez les populations de la région. Plusieurs mosquées ont été construites à travers le Titteri, telle la mosquée Mourad relevant du rite hanafite, la mosquée sidi Slimane, la Mosquée rouge (Al Ahmar).
Médéa a été entourée d'une muraille dotée de cinq portes : Bab Edzaïr, Bab Laqouas, Bab El Gort, Bab Sidi El Berkani et Bab sidi Sahraoui. Le dernier bey ayant dirigé le beylek du Titteri est le bey Mustapha Boumezrag dont le règne a durée de 1819 à 1830. Dès que Clauzel a été nommé gouverneur général de l'Algérie, durant la colonisation française, il a décidé d'envoyer une expédition militaire de 10 000 soldats vers Médéa dans le but de l'occuper et de punir Boumezrag et son fils ainsi que tous les chefs des révoltes populaires dans cette région.
Le 17 novembre 1830, il s'est heurté à une forte résistance l'obligeant à rebrousser chemin. La deuxième tentative du 19 juin 1831 sous le commandement de Bertozène a, à son tour, échoué, comme d'ailleurs celle de Desmichels qui a subi une défaite l'obligeant à battre en retraite.
Durant cette période l'Emir Abdelkader est arrivé à Médéa faisant de cette ville une base de lancement de ses expéditions en direction de l'est du pays. Il a désigné Mohamed Benaïssa El Berkani comme calife à Médéa, qui était l'une des cibles prioritaires faisant partie des visées des différents gouverneurs coloniaux.


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