Alors que l'Algérie se prépare à élire son prochain Président en 2024, la question de la démocratie se trouve au cœur des préoccupations de la société civile et des acteurs politiques. Dans le cadre d'une réflexion plus vaste sur l'ouverture de l'Algérie à la scène internationale, il est crucial de souligner l'importance de la laïcité en tant que fondement de la tolérance. Pour que l'Algérie puisse briller à l'étranger, il est essentiel que chaque visiteur se sente accueilli et accepté, quelles que soient ses origines. C'est en cultivant cette diversité de rencontres et de cultures que l'Algérie pourra véritablement s'épanouir et se faire connaître à travers le monde. Depuis de nombreuses années, la démocratie est un sujet de préoccupation majeur pour la société civile et les acteurs politiques en Algérie. De nombreux ouvrages et thèses ont été consacrés à cette question, dont l'ouvrage «L'Algérie aléatoire – ses maux-clés endogènes – une matrice transversale de sous-développement», achevé en mai 2018 et paru en juin 2023 aux Editions Universitaires Européennes en quatre tomes. Cet ouvrage souligne l'importance de la démocratie pour le développement et la stabilité du pays. Bien que des progrès aient été réalisés dans la mise en place de l'Etat de droit ces dernières années, il est important de prendre en compte les autres dimensions de la démocratie pour avoir une vision plus complète de la situation en Algérie. Dans cet article, nous allons explorer les différentes facettes de la démocratie en Algérie, en nous appuyant sur des chiffres et des références, afin de mieux comprendre les enjeux de cette élection présidentielle cruciale pour l'avenir du pays. L'Etat de droit en Algérie : des avancées à consolider L'Etat de droit est un pilier essentiel de la démocratie. Il garantit la séparation des pouvoirs, la protection des droits de l'homme et l'égalité devant la loi. En Algérie, des progrès ont été réalisés dans la mise en place de l'Etat de droit ces dernières années. Selon l'indice de l'Etat de droit de la World Justice Project, l'Algérie a amélioré son score de 0,39 en 2015 à 0,44 en 2020. Cependant, des défis importants persistent. La corruption est un fléau récurrent en Algérie, qui affecte tous les niveaux de la société et de l'Etat. Selon l'indice de perception de la corruption de Transparency International, l'Algérie se classe 104e sur 180 pays en 2020, avec un score de 36 sur 100. La corruption a des conséquences néfastes sur l'économie, la justice et la confiance des citoyens dans les institutions publiques. Le manque d'indépendance de la justice est également un défi majeur pour l'Etat de droit en Algérie. Le pouvoir judiciaire est souvent perçu comme étant soumis au pouvoir exécutif, ce qui affecte la confiance des citoyens dans le système judiciaire. Selon un sondage d'opinion réalisé par l'Institut arabe de sondage en 2019, seulement 37% des Algériens ont confiance dans le système judiciaire de leur pays. La participation citoyenne : un élément clé de la démocratie La participation citoyenne est un élément essentiel de la démocratie. Elle permet aux citoyens de s'impliquer dans la vie politique et de faire entendre leur voix. En Algérie, la société civile est très active et a joué un rôle important dans les mouvements de contestation récents, tels que le Hirak.Cependant, la participation électorale en Algérie est faible. Selon l'Institut national des statistiques algérien, le taux de participation aux élections législatives de 2017 était de 35,3%. Cette faible participation peut être interprétée comme un signe de méfiance envers les institutions politiques et le processus électoral. Pour renforcer la participation citoyenne en Algérie, il est important de promouvoir la transparence et l'équité du processus électoral. Des réformes électorales sont nécessaires pour garantir l'indépendance de l'autorité électorale, la transparence du financement des campagnes électorales et l'équité de l'accès des médias pour tous les candidats. La liberté de la presse et d'expression : des droits fondamentaux à préserver La liberté de la presse et d'expression sont des droits fondamentaux qui sont essentiels à la démocratie. Ils permettent aux citoyens de s'informer, de débattre et de critiquer les actions des pouvoirs publics. Pour renforcer la liberté de la presse et d'expression en Algérie, il est important de promouvoir un environnement médiatique pluraliste et indépendant. Des réformes sont nécessaires pour garantir l'indépendance des médias publics, la diversité des sources d'information et la protection des journalistes et des défenseurs des droits de l'homme. Conclusion : La démocratie en Algérie ne se résume pas à l'Etat de droit. Bien que des progrès aient été réalisés dans la mise en place de l'Etat de droit, il est important de prendre en compte les autres dimensions de la démocratie pour avoir une vision plus complète de la situation en Algérie. La participation citoyenne, la liberté de la presse et d'expression sont des éléments essentiels de la démocratie qui doivent être renforcés en Algérie.Les défis sont nombreux, mais la société civile algérienne est très active et a montré sa détermination à faire progresser la démocratie dans le pays. Les élections présidentielles de 2024 seront un moment décisif pour l'avenir de la démocratie en Algérie, et il est important que tous les acteurs politiques et de la société civile travaillent ensemble pour garantir un processus électoral transparent, équitable et inclusif.En cultivant la tolérance et la diversité, l'Algérie pourra s'ouvrir davantage à la scène internationale et rayonner à travers le monde. Farid Daoudi Références : -World Justice Project (2020). Rule of Law Index 2020. -Transparency International (2020). Corruption Perceptions Index 2020. -Institut national des statistiques (2017). Résultats définitifs des élections législatives du 4 mai 2017. -Institut arabe de sondage (2019). Arab Opinion Index 2018-2019. -Reporters sans frontières (2020). Classement mondial de la liberté de la presse 2020. -«L'Algérie aléatoire – ses maux-clés endogènes – une matrice transversale de sous-développement», achevé en mai 2018, paru en juin 2023 aux Editions Universitaires Européennes, en 4 tomes. -«Miser sur les diasporas et combattre l'oligarchie», El Watan du 08 Avril 2024, p.20